Marine Fauthoux : « Il n’y a pas plus beau que ce qui nous arrive en ce moment »
Marine Fauthoux explose de joie lors de France – Belgique
Marine Fauthoux (1,74 m, 23 ans) n’avait pas joué plus de 13 minutes sur les quatre premiers matches des Jeux olympiques. Ce vendredi, en demi-finales contre la Belgique, la Béarnaise a été réinstallée à son poste de meneuse n°1 même en étant sortie du banc. En manque d’adresse (1/8 aux tirs), la future joueuse de Mersin a eu le mérite de ne pas perdre de ballon et de terminer avec le meilleur +/-. Mais qu’importe sa performance ou son temps de jeu, l’essentiel était ailleurs. A en voir son large sourire, elle était tout simplement heureuse d’être qualifiée en finale olympique.
Marine, est-ce que vous pouvez nous dire ce qui vous passe par la tête après cette qualification ?
Franchement, je ne sais pas quoi dire. C’est dur de savoir quelles émotions nous passent par la tête, mais quand on voit un public comme ça ce soir, qu’on passe en finale, nos familles qui sont en train de pleurer, on pleure, on se saute toutes dessus. On a toujours dit depuis le début que ce groupe de 12 était vraiment spécial et on le voit encore ce soir, donc c’est incroyable.
Qu’est ce qui est si spécial justement ?
C’est l’alchimie qu’on a entre nous. Il y a vraiment de l’amitié aussi entre ces 12 et il n’y a pas de peur de se dire les choses. Et franchement, c’est exceptionnel.
À un moment donné, vous êtes à -15 et vous venez d’encaisser un 28-2. Qu’est-ce qui se passe pour que vous arriviez à renverser la tendance ?
C’est une demi-finale olympique. On savait qu’il y aurait eu des hauts, des bas. Et qu’il ne fallait jamais lâcher. Que ces 40 minutes, on s’est dit qu’on avait beaucoup plus beaucoup plus de banc qu’elles, qu’il ne fallait jamais lâcher l’intensité. Je pense que ça a payé, on est revenu petit à petit jusqu’à la prolongation.
« Iliana Rupert est faite pour ce genre d’évènement »
Un mot sur la prestation de Gabby Williams de ce soir, d’abord gênée par les fautes puis au cœur du retour ensuite…
Ce n’est plus surprenant j’ai envie de dire. On m’a posé la même question en match de poule quand elle nous a sorti un gros match. On a besoin d’elle dans ces gros moments et elle sait montrer qu’elle est là. C’est une grande joueuse pour nous c’est cool.
Il y a Iliana Rupert qui a très peu joué en poule. Aujourd’hui, on la voit énormément…
Franchement, je sais qu’elle a un gros mental, je sais qu’elle est faite pour ce genre d’événement. On en a parlé toutes les deux du fait qu’on manquait de temps de jeu. On a accepté notre rôle, mais on s’est dit que quoi qu’il arrive, on aurait besoin de nous à un moment. Et ça a été ce soir. Et je sais que mentalement, on est forte pour ça. Elle est très très forte pour ça. Ça fait deux matchs qu’elle monte en puissance. Je n’étais pas surprise, j’étais contente pour elle.
Ça fait quoi de partager ça avec elle, vous vous connaissez depuis tellement longtemps ?
Ben c’est exceptionnel franchement, déjà on a fait une médaille à Tokyo, là on est en finale olympique ensemble, on sait qu’on va jouer ensemble l’année prochaine… Il n’y a pas plus beau que ce qui nous arrive en ce moment.
Accepter son rôle, c’est la force du staff qui arrive à vous communiquer votre rôle ou c’est vous qui avez l’expérience pour le comprendre ?
J’ai envie de dire aussi que c’est ces 12, parce que peu importe qui est sur le banc, elles sont en train d’encourager. Les matches d’avant, nous on était sur le banc, on n’a jamais lâché, on a donné tout le temps de l’énergie. Là ce soir c’était elles, c’est donnant donnant donc je pense que c’est l’effet de ce groupe. Il n’y a personne qui s’est dit : ‘Non je ne joue pas, pas assez’. Et au contraire, c’est le coup, c’est l’autre à chaque fois.
« En finale, il ne faudra pas être loin du match parfait »
Il y a la finale contre les États-Unis qui arrive dimanche. Qu’est-ce que ça vous inspire de jouer Team USA qui n’a plus perdu aux JO depuis 1992 ?
C’est une équipe quasiment, j’ai envie de dire, intouchable. Mais c’est une finale à domicile, on ne peut pas se permettre de ne pas rêver. Donc nous on va arriver avec l’ambition de gagner, évidemment. Mais dire qu’on va gagner, ce serait trop prétentieux par rapport à l’équipe qu’elles ont. Mais on va jouer à fond.
Une finale France – États-Unis comme les garçons…
C’est trop bien. En plus les gars et les filles en finale devant ce public qui a répondu présent, mais même dans toutes les compétitions. Donc voilà, on va essayer de faire rêver les Français jusqu’au bout.
Qu’est-ce que ça veut dire le basket français justement, les deux finales France – États-Unis ?
Ça montre qu’on est consistant, année après année, même les derniers jeux, les garçons restent en finale, nous on a fait la petite finale. Donc voilà, on travaille bien, on avance bien tous ensemble.
Qu’est-ce qu’il faut faire pour essayer de battre les États-Unis ? Est-ce que c’est déjà quelque chose que vous avez vu ?
Non, on ne l’a pas vu encore mais je pense qu’il ne faudra pas être très loin du match parfait, que ce soit en attaque ou en défense, mais on verra les vidéos demain.
Votre génération de 2001 vous parliez toujours de Paris 2024, vous, est-ce qu’entre vous, vous en parliez et vous imaginiez être en finale ?
On n’en parlait pas tellement parce qu’on nous a rabâché, rabâché, rabâché, mais c’est vrai qu’une fois que ça s’est terminé le match avec Iliana, on est en finale de Paris 2024, ça fait deux années qu’on nous en parle et on y est quoi.
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