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Des nouvelles de Mathias Lessort : « Je vois que le regard des gens sur moi a changé »

EuroLeague - Gravement blessé depuis le 19 décembre, Mathias Lessort travaille doucement, mais sûrement, à son retour sur les parquets. Nous avons pu prendre de ses nouvelles jeudi à Athènes.
Des nouvelles de Mathias Lessort : « Je vois que le regard des gens sur moi a changé »

Mathias Lessort a retrouvé l’OAKA Arena pour la première fois depuis sa blessure jeudi

Crédit photo : Florentin Bruere

Le 19 décembre dernier, il quittait l’OAKA Arena en sprint, à cloche-pied, laissant derrière lui une scène glaçante : sa jambe brisée, avec ses cris de douleurs déchirant la salle. Victime d’une fracture du péroné gauche, Mathias Lessort retrouvait l’enceinte athénienne jeudi pour la première fois, 77 jours après s’y être écroulé. Debout sur ses deux jambes, comme il le voulait.

Alors qu’il se rapproche progressivement de son retour sur les parquets, qu’il espère secrètement pour les playoffs de l’EuroLeague, l’intérieur martiniquais s’est confié jeudi soir dans les couloirs de l’OAKA, après avoir observé la victoire de ses coéquipiers face au Real Madrid (85-70), dans un remake de la dernière finale.

Mathias, pouvez-vous nous raconter comment vous avez vécu votre terrible blessure le 19 décembre dernier ?

Ce n’était pas facile. Ça ne l’est toujours pas d’ailleurs. Ce jeudi (6 mars, face au Real Madrid), c’est le premier match où je reviens à la salle et j’appréhendais un peu. Ce n’est pas pareil de regarder les matchs à la télé ou à la salle mais ça va, ça s’est bien passé, même si je pense que je serai un peu triste en rentrant chez moi. Franchement, je suis content d’être de retour, content de pouvoir marcher. J’avais expliqué au Panathinaïkos que je n’étais pas prêt mentalement à revenir voir un match tant que je ne pouvais pas marcher et ils ont compris, je les remercie beaucoup pour ça.

Mathias Lessort célébrant la victoire du Pana, avec Kendrick Nunn, jeud 6 mars (photo : Florentin Bruere)

Avez-vous une date en tête pour votre retour ?

Je n’ai pas envie de donner de date car je n’ai pas envie de me mettre la pression, de mettre la pression aux médecins, aux supporters. En vrai, c’est un processus qui se fait au jour le jour. Je reviendrai quand je serai prêt à aider mon équipe à jouer et à gagner, et ce sera… (il s’interrompt en souriant)

On peut quand même espérer que ce soit avant la fin de saison ? 

Moi, si on me demande, j’espère que ce sera demain (il rit) ! Mais ce que j’espère ne vaut pas grand chose. J’espère juste rejouer bientôt et j’espère que je serai plus fort qu’avant quand je reviendrai.

« À l’Euro, on veut faire mieux qu’aux JO ! »

Dans ce processus de retour, avez-vous l’EuroBasket dans un coin de votre tête avec l’équipe de France ? 

Bien sûr ! Après ce qu’on a fait cet été aux Jeux Olympiques, ce n’est pas qu’on a soif de vengeance, mais on veut faire mieux ! On veut continuer à gagner. On va aller chercher ça avec les copains. Mais pour le moment, il faut déjà que je me concentre sur moi afin de revenir du mieux possible avec mon équipe, faire tout ce que je peux pour gagner du temps.

Avez-vous pu discuter avec le nouveau sélectionneur, Frédéric Fauthoux ? 

Oui, il vient d’ailleurs tout juste de m’envoyer un message pour prendre de mes nouvelles ! Ça devait être la semaine dernière. Donc oui, on est en contact. En plus, je le connais depuis longtemps Fred. On était ensemble avec les U20 (en 2015, quand Freddy Fauthoux était adjoint de Jean-Aimé Toupane), on a une bonne relation et ça me fait plaisir qu’il soit à ce poste en équipe de France maintenant. Surtout qu’il a bien commencé avec la qualification ! Je ne lui souhaite que du bonheur et j’ai hâte de travailler avec lui.

Mathias Lessort a livré ses premières interviews depuis le 19 décembre, avec les médias grecs et BeBasket (photo : Florentin Bruere)

Vous sortez d’une année 2024 phénoménale, entre votre titre de champion d’Europe et votre impact dans le parcours olympique des Bleus. Avez-vous pu prendre conscience que ce fut une année extraordinaire ?

Honnêtement, j’en ai pris un peu conscience quand je me suis blessé. C’est là où tout s’est arrêté. Avant, j’étais dans ma bulle et je vivais mes trucs. Quand on a gagné l’EuroLeague, c’était juste un objectif pour moi, quelque chose que l’on voulait faire. Idem pour Paris 2024, en vivant les Jeux Olympiques de l’intérieur, on ne s’en rend compte qu’après… On faisait juste notre travail, aller jouer au basket. Maintenant, j’en prends un peu conscience.

Sentez-vous aussi que vous avez un nouveau statut depuis ? 

Oui, je vois que le regard des gens sur moi a changé, que le respect à mon égard a changé, et ça fait plaisir. Je suis un compétiteur, je vis pour ça aussi. D’en être là aujourd’hui, c’est incroyable. Quand on sait d’où je viens et le parcours que j’ai eu…

« Mon malheur a fait le bonheur du Pana… »

Nicolas Batum disait d’ailleurs cette semaine que vous aviez le profil parfait pour la NBA…

J’aurais aimé (pouvoir le montrer), mais la blessure a changé beaucoup de choses. Ce malheur a aussi fait le bonheur du Pana, puisque j’ai resigné pour longtemps (jusqu’en 2028, avec une clause de sortie NBA qui ne pourrait être activée qu’en 2027, ndlr). J’aurais bien aimé essayer. Peut-être que ça se fera un jour, ou peut-être pas… Plus le temps avance, plus la fenêtre se referme, mais pourquoi pas. C’est vrai qu’il y a des gens qui pensent que je peux y arriver, d’autres non, mais les raisons pour lesquelles on peut penser que je ne serais pas bon là-bas sont les mêmes raisons qui faisait qu’on pensait que je ne serais pas bon en EuroLeague, que j’étais un joueur d’EuroCup. Je ne suis pas vraiment d’accord avec ça, d’autant plus qu’on a vu pendant les JO que je pouvais jouer avec des joueurs de ce niveau-là. Je suis conscient que je peux le faire, mais Dieu seul sait ce que l’avenir nous réserve.

Adulé par les supporters du Panathinaïkos, Mathias Lessort est désormais sous contrat jusqu’en 2028 (photo : Florentin Bruere)

Vos droits NBA ont beaucoup bougé ces dernières semaines (désormais à Washington)…

Je ne sais même plus à qui ils appartiennent (il sourit). Chaque année, je suis tradé, je ne sais pas où je suis… Je sais juste qu’ils étaient aux New York Knicks cet été car j’étais en contact avec eux, et c’était un peu chaud. Mais c’est tout. Je suis où là ?

Propos recueillis à Athènes,

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