Magnifique, Monaco remporte l’EuroCup au terme d’un match fou à Kazan !
Une pénétration, une feinte, puis un petit tir en crochet en se retournant, copie conforme du panier qu’il avait inscrit quelques instants plus tôt… mais cette fois avec la faute en prime. Et sur la ligne des lancers francs, J.J. O’Brien, celui dont le rythme cardiaque semble toujours sous contrôle, même après 40 minutes d’un combat âpre et intense, n’a pas tremblé, offrant à Monaco un avantage décisif, 84-83, à 10 secondes de la fin. Derrière, Jamar Smith jouait les héros en vain pour Kazan, puis l’incroyable Marcos Knight, 1,88m de volonté, arrachait son 12e rebond du match, obtenait la faute, et scellait le succès aux lancers francs.
La joie de Monaco après la rencontre (photo : EuroCup)
Historique
Après la victoire 89-87 au match aller à Gaston-Médecin, la Roca Team s’est donc à nouveau imposée face à Kazan ce vendredi, 86-83, dans la capitale du Tatarstan et devant du public, pour remporter l’EuroCup. Un exploit majuscule au terme d’un match à nouveau terriblement disputé. L’ASM, qui jouera en EuroLeague la saison prochaine, neuf ans après les derbys contre Golfe-Juan Vallauris en NM2, vient magnifier son incroyable parcours européen avec ce titre. C’est la deuxième équipe du Championnat de France à remporter la C2 après Limoges en 1988. Rob Gray, encore excellent, est élu MVP de la finale.
Pour arriver jusqu’à ce triomphe final, aux larmes de joie, aux filets découpés joyeusement par les joueurs du Rocher, il y a d’abord eu un combat, dont le score dépassant à nouveau les 80 points traduit mal l’intensité. Le contre précoce de Mathias Lessort sur Jamar Smith donnait le ton, et empêchait le MVP de la compétition de reprendre confiance près du cercle après avoir peiné à l’aller. Personne ne se cachait en défense, surtout pas Abdoulaye N’doye, finalement contraint de sortir pour cinq fautes en début de quatrième quart, après avoir passé seulement 12 minutes sur le terrain à harceler les porteurs de balle adverses.
J.J. O’Brien décisif, Rob Gray MVP
Et il convient de rendre hommage à tous ces travailleurs de l’ombre, ceux dont le compteur points n’explose pas mais qui ont tous apporté leur pierre à ce solide Rocher champion d’Europe, comme Wilfried Yeguete, auteur d’une rentrée précieuse (7 points, 2 rebonds, 1 interception), avec de l’énergie et des paniers à un moment ou l’ASM peinait à reprendre son souffle dans le troisième quart. Mais comment ne pas s’attarder sur celui qui prend la lumière, tant Rob Gray a encore une fois fait jaillir l’étincelle en attaque, bien aidé par le capitaine Dee Bost (14 points). 17 points à la mi-temps, 25 au final pour le feu follet passé par Bourg et les Metropolitans 92.
Rob Gray, le steal de l’année sur le marché des transferts ? (photo : EuroCup)
L’arrière, mécontent de lui après l’aller, match où il avait pourtant marqué 23 points déjà, s’était avalé une séance de tirs après être passé en zone mixte. « Pas assez clutch » trouvait-il. Ce vendredi, il a laissé à O’Brien (16 points) le soin de conclure, mais avant, Rob Gray a tout fait ou presque, et son adresse a permis à Monaco de tenir le choc (4/7 à 3 points, avant de signer des pénétrations tranchantes en fin de match).
Le tir décisif de J.J. O’Brien, avec le lancer franc bonus, qui permettent à Monaco de s’imposer à Kazan et de remporter l’EuroCup.
— BeBasket (@Be_BasketFr) April 30, 2021
Et que dire de Marcos Knight ? Les superlatifs manquent pour qualifier la performance de cet arrière atypique, qui bataille avec les gros et termine meilleur rebondeur d’une finale européenne tout en rentrant un tir clutch à 3 minutes de la fin, shoot qu’on pensait alors décisif car il donnait deux possessions d’avance aux homme de Zvezdan Mitrovic (79-73). Mais Jamar Smith, si discret jusque là (2 points), a enchaîné les contres (2) et les paniers (4) pour permettre à Kazan de prendre l’avantage, 83-81, prenant le relais de John Brown, magnifique d’énergie (16 points, 10 rebonds), et de Jordan Theodore, omniprésent (15 points, 5 rebonds, 6 passes) mais auteur de deux vilaines briques dans le money time.
La suite, vous la connaissez. Sans se presser, J.J. O’Brien, l’air toujours impassible, comme insensible à la pression et au bruit des supporters que Jamar Smith haranguait, faisait parler sa patte droite par deux fois pour placer Monaco au sommet de la deuxième compétition continentale. Calme, à l’image du coach Zvezdan Mitrovic, technicien emblématique sur le Rocher, qui ajoute un sacre européen à un palmarès qui commence à s’épaissir, quelques mois après avoir été mis à la porte de l’ASVEL. Lui aussi, qu’on a connu volcanique, a gardé son calme et pianoté sur ses rotations avec intelligence jusqu’au bout.
Commentaires