[L’œil de coach Soares] Les associations qui marchent (ou pas) pour l’équipe de France
Avec Ntilikina et Cordinier, Batum et Wembanyama ont formé la line-up la plus rentable de l’équipe de France
Une prépa synonyme de recherche.
Avec 92 associations ou « 5 » différents durant les cinq matchs de préparation (on omet une nouvelle fois la rencontre contre l’équipe bis de Turquie), Vincent Collet et son staff ont cherché (en vain ?) une équipe qui pourrait apporter de la sérénité et de la récurrence dans la rotation.
Seules six combinaisons de joueurs ont été ensemble sur le terrain plus de cinq minutes (au total sur les cinq matchs) avec une préférence pour le 5 Strazel – Cordinier – Coulibaly – Wembanyama – Gobert qui cumule 9 minutes et 21 secondes sur le terrain pour un +/- intéressant de +5 (rappelons que ce sont quatre défaites en cinq matchs).
Arrive un deuxième cinq « rentable » composé de Ntilikina – Fournier – Batum – Yabusele – Lessort avec +4 en 8 minutes et 15 secondes de jeu.
A contrario, sur ces six combinaisons de joueurs, deux d’entre elles semblaient en difficulté :
- Ntilikina – Fournier – Cordinier – Wembanyama – Gobert : -7 en 6’06
- Strazel – De Colo- Fournier – Coulibaly – Gobert : -8 en 5’26
Aucune de ces six associations n’a terminé un match. Plus étonnant encore, aucun de ces 5 n’a utilisé plus de deux fois, soit au maximum une fois sur deux matchs.
Et ailleurs ?
En comparaison, on remarque que la plupart des équipes ont au moins un « 5 » référence. Sur leurs derniers matchs (trois de prépa et leur entrée en lice face à la Grèce), les Canadiens ont utilisé l’association Gilgeous-Alexander – Barrett – Brooks – Dort – Powell pendant 39 minutes, pour un +/- de +42, ainsi que 16 minutes avec Jamal Murray à la place de Dort. Au total, seules 51 combinaisons ont été mises en place par le staff canadien.
Côté Allemagne, soit les champions du monde, le constat est encore plus net avec 67 minutes et 33 secondes pour leur 5 Schröder – Obst – Franz Wagner – Voigtmann – Theis, qui réalise un très beau +60 sur les quatre derniers matchs. Et on note ainsi en rotation, un deuxième très souvent associé (30 minutes) avec Lo – Bonga – Weiler Babb – M Wagner – Thiemann. Seules 39 combinaisons ont été testées par les tacticiens allemand.
Des chiffres beaucoup plus significatifs qui donnent non seulement de la confiance au staff, mais aussi au groupe, et qui permet sans aucun doute une meilleure progression par la connaissance de ses coéquipiers, tout en définissant mieux les rôles de chacun.
Un quatuor qui ressort sur le match face au Brésil
En s’intéressant de près aux « lineup » de ce match face au Brésil, on remarque que c’est une association de quatre joueurs qui a été performante : Ntilikina – Cordinier – Batum – Wembanyama. Ces quatre joueurs ont ainsi été aligné ensemble pendant 8 minutes et 32 secondes, pour un +/ – de +11. Qu’ils soient associés à Gobert (+6 en 2’12), Lessort (+4 en 5’41) ou encore Albicy (+1 en 41 secondes).
Le trio Ntilikina- Cordinier – Batum a aussi permis de laisser souffler Wemby, avec un +3 en 2’40, associé à Yabusele et Gobert.
Bien qu’il soit important de rappeler une nouvelle fois que ce Brésil-là était en dessous de son niveau et celui de la compétition, il semble essentiel pour la suite de construire une ossature et une hiérarchie claire au sein de cette équipe. Le staff de l’équipe de France devrait avoir trouvé quelques réponses au cours de ce premier match.
Qui est Guillaume Soares ?
Ancien joueur de niveau NM3 – Prénationale (avec quatre apparitions en NM1 en 2008), reconverti dans le coaching depuis, Guillaume Soares (35 ans) a été assistant-coach ces quatre dernières saisons. D’abord aperçu à Andrézieux-Bouthéon (NM1, aux côtés de Sébastien Chérasse), Pont-de-Chéruy (NM1, Dounia Issa) et Vichy (Pro B, Guillaume Vizade), il a fini par découvrir la Betclic ÉLITE l’hiver dernier, recruté par l’ADA Blois pour seconder David Morabito. Par ailleurs professeur des écoles, le Stéphanois avait démarré avec des équipes de jeune (U15, U17, U20 filles et garçons) à Grasse et Cagnes-sur-Mer.
Pour le deuxième été consécutif, Guillaume Soares tiendra une chronique tactique en marge des matchs de l’équipe de France masculine aux JO.
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