L’Élan Béarnais face à l’urgence de la dernière place : « Ce n’est pas faute d’avoir prévenu »
« C’est usant », souffle Éric Bartecheky, d’évidence plus que lassé par la situation. « C’est usant de toujours faire le même constat. Voilà… » Comme (trop) souvent ces derniers temps, le technicien champenois a justifié la défaite de l’Élan Béarnais (75-83 à Fos) par « la gestion compliquée de l’effectif ». Les mauvais comptes de CSG ont laissé une trace visible à Pau : le roster le moins fourni quantitativement de Betclic ÉLITE. Et quand Vitalis Chikoko a fait sa première faute après 40 secondes de jeu, le coach champion de France 2018 a vite invité Enzo Shahrvin à prendre place sur la chaise des remplaçants, désireux d’éviter que son arme offensive n°1 ne prenne rapidement une deuxième faute. Sauf que le jeu ne s’est ensuite pas arrêté pendant 75 secondes et le pivot zimbabwéen a été sanctionné d’un écran en mouvement avant même la fin de la deuxième minute ! En relais, l’international U20 a ensuite abattu un travail phénoménal (14 d’évaluation en 9 minutes), étant le principal détonateur de la série paloise (15-25, 9e minute), mais a lui écopé de sa 4e faute (!) dès le milieu du deuxième quart-temps. Du coup, Éric Bartecheky se retrouve toujours obligé de tirer sur les mêmes : seulement 5 secondes de repos avant la pause pour Giovan Oniangue, 112 pour Markeith Cummings. « Dans les vestiaires, il me dit qu’il est cuit mais je n’ai pas le choix… »
« Il est urgent de signer quelqu’un »
Heureusement pour Pau-Lacq-Orthez, cette situation à 7 professionnels confirmés + 2 jeunes arrive à son terme. La DNCCG a autorisé l’Élan Béarnais à recruter, ce qu’Éric Bartecheky réclamait à cor et à cris depuis d’interminables semaines. Ainsi, tout en démentant l’hypothèse d’un départ de Garrett Sim (excellent à Fos avec 17 points à 6/10), l’ancien entraîneur du Havre a dressé le portrait robot du joueur idoine, un extérieur, poste 1-2 ou 2-1, dont « le profil reste à peaufiner ». « Maintenant qu’on a le feu vert, il est urgent de signer quelqu’un », a-t-il ajouté. « Il faut absolument faire venir un joueur supplémentaire, qui apportera de la fraîcheur, qui pourrait nous relancer une dynamique. Il ne s’agit quand même pas de se précipiter mais il faut faire un travail de fond dans le délai le plus rapide possible. Si on a une opportunité qui se présente dans le week-end, on le fera. » Capitaine sur-utilisé (34 minutes de moyenne), au point de souvent finir sans oxygène (12 points en première mi-temps, 0 ensuite), Giovan Oniangue a également plaidé pour la venue d’un renfort, tout en tempérant les attentes autour du futur Béarnais. « Avoir une arrivée serait un point positif mais il ne sera pas le sauveur ! Il va falloir qu’il se prête au jeu et qu’il se mette au service de l’institution. On verra qui le club prendra et on l’aidera ensuite à se mettre dans de bonnes conditions. »
Coupable d’avoir proposé un basket indigne du haut-niveau en deuxième mi-temps, sans justesse offensive, l’Élan Béarnais a perdu le match de la peur à Fos-sur-Mer. Un mal récurrent cette saison pour une équipe paloise, incapable de gagner les rencontres qui comptent, après avoir déjà permis à Paris et au Portel de découvrir les joies de la victoire. Par conséquent, l’EBPLO a plongé à la dernière place de Betclic ÉLITE (3v-9d), dans une égalité à trois avec les BYers et l’ESSM. « C’est dur d’être lanterne rouge », reconnait Giovan Oniangue. « On savait que ça allait être une année difficile, de transition. Mais ce n’est pas fini, il reste encore énormément de matchs. À nous de tous les prendre comme des finales afin de réussir à avoir ce maintien. » Une réalité comptable qui vient désormais mettre en évidence les alertes successives émises par Éric Bartecheky depuis le mois d’octobre. Depuis la préparation, l’ancien joueur de l’ESPE réclame un extérieur supplémentaire et n’avait de cesse de le répéter, même quand les choses n’allaient pas trop mal, comme à Bourg-en-Bresse début octobre alors que le bilan était encore tout à fait honorable (2v-2d). Alors face au classement, il a adopté un ton fataliste. « À la rigueur, par rapport à tout ce qu’on dit depuis un moment, les choses sont claires maintenant. Si le fait d’être à la dernière place peut nous permettre de faire bouger tous les étages, ce sera un mal pour un bien. Mais en attendant, c’est sûr que ça fait mal. Ce n’est pas faute d’avoir prévenu (il le répète). »
En huit mois, le grand écart
À Pau, même si l’épopée printanière était entachée par les mensonges américains, le grand écart reste sacrément douloureux. En huit mois, l’Élan Béarnais est ainsi passé du sacre en Coupe de France à la dernière place de Betclic ÉLITE. Difficile de faire plus extrême en aussi peu de temps, même si l’on se rappelle des difficultés du champion chalonnais en 2017, défait lors de neuf de ses dix premières sorties officielles dans la foulée du titre. Éric Bartecheky s’est ouvert sur sa gestion de ces deux situations si opposées d’un bout à l’autre de l’année. « C’est très, très dur. En tant que coach, on se remet en cause, on essaye de trouver les solutions. Mais dans ce métier-là, si vous n’avez pas les ingrédients pour faire face aux problématiques que l’on rencontre, si vous n’avez pas les joueurs, vous pouvez bien faire tout ce que vous voulez (il s’interrompt)… Je n’étais pas différent la saison dernière, mais on avait un autre matos. Maintenant, on n’a pas le choix, on est victime de cette situation-là. On peut aussi le voir positivement car le club aurait pu disparaître complètement. Il y a eu un rachat qui nous permet de garder notre job, de le faire en Betclic ÉLITE dans des conditions délicates. Après une défaite comme ça, on est à la fois très affecté mais on travaille aussi, moi le premier, sur une prise de recul par rapport à la situation traversée du club. C’est très difficile mais on fait au mieux. Je suis partagé entre les deux, ce n’est pas évident. » Au moins sait-il maintenant que son équipe ne pourra pas glisser plus bas qu’elle ne l’est en ce samedi…
À Fos-sur-Mer,
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