La saison de la JDA Dijon est-elle réussie ?

C’est le problème quand on habitue les gens à l’excellence : on n’a dès lors plus jamais le droit à l’erreur. Ainsi, une élimination sèche des mains de la JL Bourg en quart de finale (0-2) fait tâche au vu du prestige de la JDA Dijon. Reste qu’il ne faut pas oublier qui est réellement le club bourguignon. Depuis 2017, la Jeanne d’Arc est devenue de facto une place forte de Betclic ÉLITE mais n’est pas réellement censée l’être. Après tout, Dijon ne possède que le 10e budget et la 11e masse salariale du championnat. Même si, officieusement, cette dernière fait partie du Top 8.

Malgré ses moyens limités, la JDA a validé son sixième Top 5 d’affilée. Une performance remarquable, avec même une place de grappillée par rapport à l’an dernier (4e). Pourtant, il subsiste une vraie impression d’inachevé. Cette élimination expresse (la première en quart de finale depuis 2018) laisse un sentiment de gâchis, surtout vis-à-vis de l’avantage du terrain, et Dijon aura été présent sur tous les tableaux, sans jamais avoir pu réellement espérer plus : une correction reçue des mains de la JL Bourg en demi-finale de la Leaders Cup (77-94), idem en Coupe de France avec Le Mans (77-89, mais un dernier quart remporté 33-15), un Top 16 européen gâché par les blessures en mars dernier, au cœur d’une série de cinq défaites d’affilée.

Holston bientôt prolongé ?

Pour faire mieux, il aura manqué un banc un peu plus performant. Si Matt Mobley a parfaitement incarné les défaillances des rotations en playoffs (0 point et 3 balles perdues à Bourg), l’effectif n’a certainement pas été assez homogène. Dommage car il y avait la place pour faire mieux : Markis McDuffie était une pioche formidable, et sera difficile à conserver, David Holston et Gavin Ware forment la paire 1-5 qui se connait le mieux du championnat, Gregor Hrovat est capable d’éclairer le jeu à l’aile, Jacques Alingue est un défenseur de référence en France, etc. Avec plusieurs Français sous contrat (Jonathan Rousselle, Robin Ducoté, Jacques Alingue et Abdoulaye Loum, (mais qui pourrait s’en aller, plus Ilias Kamardine de retour de prêt), la JDA ne risque pas de repartir d’une feuille blanche cet été. Les risques seront aussi minimisés par la présence assurée de Nenad Markovic sur le banc pour une troisième saison et, surtout, par la prolongation bien engagée du maestro David Holston. Difficile d’imaginer l’ancien MVP partir découvrir un nouvel endroit à 37 ans. L’officialisation, quand elle arrivera, de son nouveau contrat donnera le signal des ambitions dijonnaises. Pour retrouver sa place en demi-finale ?

Jacques Alingue : « C’est rageant de se faire sweeper. On perd donc on est tous déçus. Mais on va essayer de voir le verre à moitié plein et de retenir qu’on est revenu en deuxième mi-temps. C’est le vrai visage de notre équipe. Mais c’est d’autant plus rageant de terminer la saison comme ça, sans bonne note à domicile. On voulait vraiment aller en demi-finale. Cette saison, il y a des objectifs atteints. Mais il en manque un puisque aller en demi-finale en faisait partie. On voulait passer au Top 16 de la Champions League, être présent à la Leaders Cup, finir dans le Top 5 du championnat et aller en demi-finale pour attraper une Coupe d’Europe la saison prochaine. C’est une saison en dents de scie car il y a eu des moments où on n’était pas au top. On a su bien gérer pour terminer dans le Top 5 et malheureusement, finir comme ça, c’est un peu dommage.

Nenad Markovic : « Félicitations à mon équipe et à mes joueurs, car on a réalisé une bonne saison. Aller en demi-finale aurait été la cerise sur le gâteau mais cette élimination ne gâche pas notre année selon moi. On a accompli une bonne saison car on a toujours été dans le Top 4, on a joué le Top 16 de la BCL, on est allé en demi-finale de la Leaders Cup, etc. Sans les blessures, on aurait même pu prétendre aux quarts de finale de la Champions League. On a eu un moment fort à Jérusalem (victoire 84-77 le 25 janvier en ouverture du Top 16) mais on a malheureusement perdu ce momentum en accumulant les problèmes par la suite. Reste que nous avons coché tous nos objectifs. »