La mise au point de Tuomas Iisalo : « J’entends toutes ces conneries sur notre jeu collectif »
Tuomas Iisalo a conduit Paris à la première finale de son histoire, en Betclic ELITE.
Avec 52 points cumulés et deux actions de grand talent de T.J. Shorts (1,75 m, 26 ans) et Nadir Hifi (1,85 m, 21 ans) dans la dernière minute du match, Paris s’est une fois de plus appuyé sur la puissance de feu de sa propulsion arrière pour venir à bout de l’ASVEL et rejoindre Monaco en finale. Auteurs d’une grande série face aux Rhodaniens, les pistoleros de la Porte de la Chapelle (24,6 points par match pour Shorts, 18,0 pour Hifi) ont fait vivre un calvaire aux protégés de Tony Parker. Au point de soulever quelques questions sur la potentielle dépendance du Paris Basketball à ses deux stars en conférence de presse, et de susciter l’agacement de Tuomas Iisalo.
« J’entends tous ces commentaires sur le fait qu’on s’appuie énormément sur Nadir et T.J., qu’on ne joue pas en équipe, et toutes ces conneries. Il faut regarder la vidéo pour comprendre cette dynamique. Si l’équipe adverse n’aide sur aucun joueur, et change sur tous les écrans sur porteur de balle, alors la meilleure option, c’est de faire en sorte que notre meilleur attaquant se retrouve face au plus mauvais défenseur. » Et pour y parvenir, à l’image du and one décisif de Shorts sur Nando De Colo (1,95 m, 36 ans) à 57 secondes de la fin, le technicien finlandais a une stratégie très claire.
« La meilleure attaque qu’on ait vu en LNB »
Alors qu’un journaliste lui demandait s’il avait choisi de cibler le MVP de l’EuroLeague 2015-2016 avec le CSKA Moscou, Tuomas Iisalo se fendait d’une première explication. « Oui c’était notre stratégie. Nous essayons toujours d’attaquer le maillon le plus faible de la chaine adverse. Nando a été absent longtemps avec une blessure à la cheville, et je pense que ça l’a beaucoup limité en début de série. Ce soir j’ai trouvé qu’il bougeait mieux défensivement, mais on a quand même réussi à créer beaucoup de choses en attaque face à lui. »
Une tactique bien huilée dont le coach de l’année en EuroCup, comme en Betclic ELITE, s’empressait à juste titre de vanter les résultats. « Cette stratégie nous a permis d’atteindre un offensive rating de plus de 120 points sur la série. Plus qu’aucune équipe cette saison. C’est incroyable. C’est la meilleure attaque qu’on ait vu en LNB. »
Toujours échaudé par les remarques sur les prestations XXL de T.J. Shorts et Nadir Hifi, qui cacheraient d’éventuels soucis collectifs selon certains, Tuomas Iisalo revenait à la charge. « J’aimerais que les observateurs, qui ne sont ni analystes ni entraîneurs, prennent le temps de se demander pourquoi cela arrive plutôt que de simplement constater les performances de ces joueurs. On me demande pourquoi nous ne faisons pas plus de passes décisives… Mais que voulez-vous faire quand les défenses sont bien en place ? C’est pour cela que nous avons Nadir et T.J. »
« Mon boulot c’est d’être le plus pragmatique possible »
Passée l’exaspération, l’ex-entraîneur de Bonn poursuivait l’analyse sur la philosophie offensive de Paris cette saison. « Ils (Shorts et Hifi) ont le feu vert pour jouer en un contre un lorsqu’ils ont le bon match-up défensif, ce qui pour l’adversaire n’est pas une bonne option. L’idée derrière tout ça est de mettre nos adversaires dans une situation où il n’y a pas de bonne option. Avec le talent qu’ont ces deux joueurs, nous avons cette possibilité. Et s’ils aident sur Nadir ou T.J., alors l’équipe réagit, chaque joueur sachant exactement ce qu’il a à faire, et trouve un panier peut être plus facile encore. C’est ce qui nous rend si difficile à défendre. Et c’est pour cela que nous sommes la meilleure attaque d’EuroCup et de Betclic ELITE cette saison. »
Une explication de texte aussi claire que passionnante que Tuomas Iisalo concluait d’un brin d’humour. « Mon côté romantique voudrait que je dessine de belles croix et de jolis ronds sur ma plaquette. Mais ce n’est pas toujours le cas. Mon boulot c’est d’être le plus pragmatique possible pour trouver le moyen le plus efficace d’attaquer les choix défensifs adverses. »
L’attaque la plus prolifique du championnat (86,8 points) devra se montrer au niveau dès mardi face à son dauphin dans l’exercice (85,7 points), l’AS Monaco. Paris, vaincu lors de ses deux confrontations face à la Roca Team en saison régulière, aura besoin de tout son arsenal offensif pour avoir une chance de surprendre les Monégasques dans cette finale inédite.
Commentaires