La JL Bourg repart de l’avant contre Limoges

Le sourire du Palois qui bat Limoges sur le visage, Frédéric Fauthoux s’est retourné vers son banc et a descendu les mains vers l’entrejambe, mimant une large paire de bijoux de famille. Une allusion à Hugo Benitez, peu en vue jusque-là, scotché à 4 points à 2/9, qui venait de court-circuiter le système annoncé en dégainant à trois points dès la sortie de temps-mort afin de punir la défense laxiste de Tyree Appleby, coupable d’être passé sous l’écran de Kevin Kokila. Rideau (77-67, 39e minute).

Un désert collectif pour Limoges

Le panier décisif, consécutif au shoot alléluia de Jeremy Morgan avec la planche (72-64, 37e minute), d’un match assez oubliable de Betclic ÉLITE, peuplé d’approximations et d’erreurs des deux côtés. « 20 balles perdues et 10 passes décisives », soupirait Ilias Kantzouris, l’entraîneur de Limoges, devant la feuille de statistiques en salle de presse une vingtaine de minutes après le buzzer final. « Avec de tels chiffres, on n’avait pas une grande chance de s’imposer face à une aussi bonne équipe. » À l’image de son pivot Simisola Shittu, vaillant mais venu avec ses moufles à Ékinox (9 points  à 3/9, 8 rebonds et 1 contre), le CSP s’est battu dans le vide à Bourg-en-Bresse, également plombé par une entame douloureuse (12-2, 4e minute). « Dès qu’on a eu l’occasion de mettre la pression sur la JL, on n’a pas réussi à faire les bons choix des deux côtés du terrain », regrettait le technicien grec. « On n’a pas partagé le ballon, on a trop dribblé, on n’a pas assez exécuté nos systèmes. On a une équipe jeune qui va apprendre de ses erreurs. Il va notamment falloir gagner en régularité. »

D’autant plus que la porte n’était pas totalement fermée à un exploit limougeaud… « La marche n’était pas trop haute, Bourg n’a pas fait un grand match, cela nous laisse beaucoup de regrets quand même », ressassait l’ancien burgien Alexandre Chassang. Le CSP, vaincu pour la première fois de la saison à l’extérieur (67-77), a effectivement eu droit à la version abordable de la JL, engagée dans un calendrier marathon et loin d’être toujours souveraine ce samedi… « Très clairement, on n’a pas maîtrisé ce match de bout en bout », appuyait le capitaine Maxime Courby, prolongé jusqu’en 2026 par son club. Plutôt sobres pour le coup (8 balles perdues), très solides défensivement, les coéquipiers d’Isiaha Mike (19 points à 8/13, 3 rebonds, 3 interceptions et 4 passes décisives ont pourtant souffert dans l’impact physique, dominés aux rebonds par une équipe traditionnellement en difficulté sous les cercles (47 prises à 30 pour le CSP, dont 14 rebonds offensifs). « Quand on enchaîne beaucoup, on ne peut pas avoir que des performances abouties », plaidait Frédéric Fauthoux. « Mais nos erreurs prouvent que nous avons une vraie marge de progression. Je suis très satisfait de notre état d’esprit et de notre résilience. »

Omenaka, l’effet de surprise

Une combativité incarnée par Godwin Omenaka, annoncé absent deux semaines suite à une entorse de la cheville contractée à Monaco et pourtant en tenue six jours après. « Retour surprise ? Pas pour moi », souriait l’ancien assistant de T.J. Parker, ravi de son petit coup, surtout que le bondissant nigérian a signé un chantier en première mi-temps, drôlement impactant avec ses 8 points et 3 rebonds en 5 minutes. « Connaissant le bonhomme, j’espérais qu’il serait là, même s’il n’a participé qu’au shooting de ce matin. Il a été très utile ! On a besoin d’avoir des forces vives sur le terrain. Alors que s’est-il passé avec sa cheville ? Il a reçu des bons soins. Bravo et merci au staff médical. Comme quoi une équipe, ce n’est pas que des joueurs. » Plutôt tout un ensemble pour faire de la Jeunesse Laïque l’actuel deuxième du championnat…

À Bourg-en-Bresse,