La JL Bourg dernière équipe invaincue en EuroCup !
Il y avait comme un magnifique symbole à voir Maxime Courby enfiler le costume de super-héros dans le quatrième quart-temps, le poing levé, extériorisant sa rage, après avoir presque fait définitivement basculer le match en faveur de la JL Bourg (76-66, 36e minute). « Ce serait bien qu’il joue tous les soirs comme si c’était sa 300e », sourit Frédéric Fauthoux. Car oui, promu capitaine cette année, l’ailier nordiste fêtait sa 300e apparition sous le maillot burgien. Et quel moyen de célébrer cela qu’une fin de match explosive, avec 10 points à son compteur personnel dans le money-time : deux tirs primés pour rompre une spirale négative (huit échecs d’affilée), un dunk ligne de fond dans une rare prise d’initiative offensive individuelle puis le panier au buzzer en forme de cerise sur le gâteau (86-73, score final). « Je suis content que mes partenaires aient su bien me servir », évacue l’homme fort du soir. « Il y a des jours comme cela où l’on voit le cercle un peu plus gros que ce qu’il n’est réellement. Aujourd’hui, ça m’a souri. »
De la Pro B à l’Europe, la progression commune entre Courby et la JL Bourg
Le symbole, aussi, est de voir Maxime Courby sortir une telle prestation (15 points à 6/7 et 2 rebonds) le soir où la JL Bourg prend seule les commandes de l’EuroCup. Après trois journées, l’équipe burgienne est la dernière équipe invaincue de toute la compétition européenne. Une statistique à relativiser, évidemment, au vu du faible échantillon de matchs disputés mais l’ascension est belle depuis ce jour d’été 2015 où l’ancien rouennais a débarqué au sein d’un club quart de finaliste de Pro B. « Démarrer par un 3/3, ce n’est jamais anecdotique », lance le champion d’Europe juniors 2010. « Il y a beaucoup de travail derrière cela. On a un groupe qui aime jouer ensemble et ça se ressent sur le terrain. Ce n’est que le début mais on peut faire de très belles choses. »
Après Cluj-Napoca, après Venise, c’est donc le Lietkabelis Panevezys qui a mordu la poussière face au nouvel épouvantail bressan. Un succès consistant, convaincant même si l’on excepte un premier quart-temps beaucoup trop soft, comme à Monaco dimanche, une faiblesse dont il faudrait éviter de faire une constante. Face à une équipe rugueuse, intelligente, à l’ancienne, proposant une défense de zone et beaucoup de jeu au sol, les Bressans ont longtemps cherché la clef de l’équation. Le premier à la trouver fut Axel Julien (8 points à 3/9, 6 rebonds, 3 passes décisives et 0 balle perdue), méconnaissable ces derniers temps et qui a laissé entrevoir des flashs de sa grande époque dijonnaise ce mercredi. Cloué au banc pendant tout le premier quart-temps, envoyé au feu lors du plus gros écart de Panevezys (18-26, 12e minute), le Varois a terminé le match sur le parquet. Un contraste qu’il doit au rythme et à l’énergie qu’il a su insuffler sur cette rencontre. « Il a fini le match parce qu’il a été bon », souligne Frédéric Fauthoux. « Sa première entrée a été très intéressante. Il a fait ce qu’il savait faire. J’ai toujours confiance en lui. Il travaille énormément pour retrouver son niveau et ça va payer, il n’y a pas de secret. Ça reste un très bon joueur. L’équipe va avoir besoin de lui, comme lui aura besoin de retrouver du plaisir à être sur le terrain. »
Jordan Floyd, tout ou rien
Particulièrement intense, cohérente collectivement, la JL Bourg a également su décontenancer les Lituaniens grâce aux qualités individuelles d’un seul joueur : Jordan Floyd, triste détenteur d’un zéro pointé à la mi-temps, meilleur marqueur du soir au final (21 points). Doté d’un premier pas dévastateur, talent supérieur à l’échelle européenne, le jeune arrière américain reste encore parfois agaçant dans ses attitudes, dans sa propension à fréquemment oublier de défendre mais pourrait bien s’installer à terme parmi la caste des meilleurs attaquants d’Europe, pour peu qu’il peaufine sa régularité et sa connaissance du jeu. « Nous n’avons pas réussi à l’arrêter, il n’y avait aucune fierté pour tenter de le ralentir sur les un-contre-un », peste Nenad Cacak, le coach de Panavezys, le premier mais certainement pas le dernier à subir les foudres de l’ancien feu-follet de Rhodes à l’échelle continentale. Et puis, on l’a dit, à 67-64, Maxime Courby a décidé d’honorer comme il se devait sa 300e cape en empilant 10 points dans les six dernières minutes.
« On fait vraiment un superbe match ce soir », insiste l’enfant de Gravelines-Dunkerque. Pour effectivement, surprise, devenir la dernière équipe invaincue parmi les 18 clubs engagés, suite aux revers combinés du finaliste Bursaspor, de l’Hapoel Tel-Aviv et de Patras. « C’est super, c’est très bien, pourvu que ça dure le plus longtemps possible », savoure Freddy Fauthoux. « Est-ce anecdotique ou est-ce que ça veut dire quelque chose d’être les derniers à 3/3 ? Les deux ! Si l’on ne gagne plus un match de la saison, ça ne voudrait rien dire mais ça signifie quand même qu’on accomplit quelque chose d’intéressant parce que nous avons affronté de bonnes équipes. Cela veut dire qu’il y a de la qualité et que les joueurs arrivent à se mobiliser la semaine et le week-end. Ce qui représente la grosse difficulté quand on cumule deux compétitions. » Samedi, en mondovision, il vaudrait justement mieux ne pas se rater puisque c’est un certain Victor Wembanyama qui est annoncé à Ékinox. Et cette fois, ce ne sera pas du basket à l’ancienne…
À Bourg-en-Bresse,
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