La course aux JO : Quels meneurs pour lancer les Bleus ?
D’ici les Jeux olympiques de Paris, la rédaction de BeBasket va vous proposer divers rankings, poste par poste, afin de se faire une meilleure idée de qui pourra guider l’équipe de France vers une médaille à Bercy.
Nous commençons par les meneurs de jeu. Nous avons choisi de ne pas y inclure Nando De Colo, qui pourrait retrouver le poste 2, même s’il n’est pas impossible qu’il soit sélectionné en tant que « combo ». Par ailleurs, Thomas Heurtel n’étant pas sélectionnable à ce jour, il n’en fait pas partie. Voici notre premier ranking sur les meneurs de jeu :
1. Frank Ntilikina, Charlotte Hornets (NBA)
Alors que de réelles difficultés défensives sont apparues au grand jour à la Coupe du monde, les Bleus voudront remettre un stoppeur au poste 1 en début de match. Frank Ntilikina aura réussi à faire l’unanimité… en ratant la compétition. L’Alsacien est apparu en jambes en préparation, terminant sur un gros match des deux côtés du terrain (13 points contre la Lituanie). En NBA, rebelote. En présaison, il s’est montré sous un beau jour avec Charlotte et son coach Steve Clifford a vanté ses qualités… avant de se blesser. On attend avec impatience de le retrouver dans la courte rotation des Hornets, afin qu’il puisse confirmer.
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2. Andrew Albicy, Gran Canaria (Liga Endesa / EuroCup)
Si ce n’est pas Frank, c’est donc Andrew. Le sélectionneur de l’équipe de France Vincent Collet a publiquement regretté de ne pas l’avoir sélectionné pour la Coupe du monde. Véritable poison en défense, mais aussi réel organisateur et vrai stabilisateur émotionnel dans la vie de groupe, le meneur de Gran Canaria sait gagner et espère faire partie de l’aventure. Son manque d’impact offensif à l’EuroBasket 2022 lui avait coûté sa place, afin de tester le dynamiteur Sylvain Francisco. Mais ce dernier a déçu défensivement, sans pour autant ne plus faire partie des prétendants. En n’ayant pas fait partie de ce fiasco, le vétéran (il aura 34 ans l’été prochain) est l’un des grands gagnant de cette Coupe du monde.
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3. Killian Hayes, Pistons de Détroit (NBA)
Le staff de l’équipe de France a déçu par son manque d’audace lors de la Coupe du monde. A un an des Jeux olympiques, on s’attendait à voir un ou deux jeunes (Killian Hayes et Ousmane Dieng en tête) être intégrés à la liste de Vincent Collet, afin de les tester mais aussi de les faire grandir, sans pour autant faire baisser la potentialité immédiate de l’équipe. Si les performances de Killian Hayes sont dures à être évaluées, entre inconstance, manque de réussite aux tirs et surtout à cause du piètre niveau des Pistons, sa qualité de passe (avec un faible nombre de balles perdues) et sa défense sont désormais reconnues. Sa saison NBA 2023-2024 sera scrutée de près. Un (long ?) passage de Vincent Collet pour l’observer et échanger avec lui dans le Michigan pour saisir sa réelle motivation à faire partie de l’aventure ne serait pas de trop.
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4. Sylvain Francisco, Bayern Munich (Bundesliga / EuroLeague)
Avec l’absence de Thomas Heurtel, l’équipe avait besoin d’un meneur aux fortes qualités balle en main. Associé au maître du jeu Nando De Colo et au défenseur / organisateur Frank Ntilikina, la sélection de Sylvain Francisco avait plein de sens, afin de le faire grandir en vue des Jeux olympiques notamment. Mais avec le forfait de Frank Ntilikina, et l’expulsion de Nando De Colo à 6 minutes de la fin de France – Lettonie, les responsabilités sont devenues trop grande pour l’ancien joueur de Levallois, Paris, Roanne, Manresa et Peristeri. Avec son peps plein les jambes et son centre de gravité très bas, le staff s’attendait à ce qu’il puisse être un véritable stoppeur. Mais le nouveau meneur du Bayern Munich a affiché ses carences défensives. Sa première saison en EuroLeague au Bayern Munich devrait lui permettre de s’améliorer à ce niveau, ainsi que dans sa constance. Pour le moment, l’équipe de Pablo Laso déçoit (3 victoires et 5 défaites) mais Sylvain Francisco se montre au niveau (10,5 points à 34,1% de réussite à 3-points, 2,1 rebonds et 3 passes décisives pour 10,1 d’évaluation en moins de 21 minutes). A lui de progresser en amenant les Bavarois vers le Top 8 de la compétition.
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5. Nadir Hifi, Paris Basketball (Betclic ELITE / EuroCup)
Entre Le Portel et l’équipe de France, la marche était peut-être un peu haute pour Nadir Hifi. Mais depuis, l’Alsacien a l’occasion de faire plus que confirmer à Paris. L’équipe de Tuomas Iisalo pratique un basket de haut-niveau, plein d’intensité. Très agressif des deux côtés du terrain, l’ancien joueur de Lille se révèle être des plus productif (15,2 points à 50,5% de réussite aux tirs en moins de 21 minutes après 18 matches !). S’il parvient à maintenir une telle production dans une équipe qui gagne (deuxième en Betclic ELITE, invaincue en EuroCup), Nadir Hifi peut pourquoi pas se faire une place aux JO. La fenêtre internationale de février sera un test intéressant pour lui.
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6. Milan Barbitch, Blois (Betclic ELITE)
Autre meneur de grand talent de la génération 2001, Milan Barbitch a longtemps fait saliver la rédaction de BeBasket, qui n’a cessé depuis sept ans de prédire son explosion à venir. Mais le fils de Yann Barbitch a souvent été stoppé par les blessures. C’est finalement à 22 ans qu’il s’est vu réellement confier les clés d’un camion, celui de l’ADA Blois. Et après 11 journées de championnat, malgré un crash à Paris pour la 10e journée de championnat, l’ancien U15 de Nanterre tourne à 20,1 d’évaluation par match, rien que ça ! Alors il sera certainement un peu court pour intégrer les 12, mais sa présence lors des deux matches de qualification à l’EuroBasket 2025, en février 2024, semble incontestable, même à quatre mois de l’échéance, afin de savoir ce qu’il peut donner sur un contexte international.
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7. Matthew Strazel, Monaco (Betclic ELITE / EuroLeague)
Les saisons passent et le rôle de Matthew Strazel reste le même, à l’ASVEL ou Monaco. Le meneur continue d’avoir des responsabilités limitées en EuroLeague (quatre entrées en huit matches, pour moins de 12 minutes en moyenne) mais fait le boulot en Betclic ÉLITE (21 minutes en 2022-2023 comme en 2023-2024). Ce n’est pas dans cette situation que l’enfant de Marne-la-Vallée va pouvoir se frayer un chemin en équipe de France A.
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8. Théo Maledon, Charlotte Hornets (NBA)
L’expérience de sa sélection pour l’EuroBasket 2022 a été telle que Théo Maledon n’a plus fait partie des plans pour 2023. En club, le Normand ne semble pas avancer même s’il jouit d’un vrai rôle dans la plus courte rotation de la NBA. Comme pour Killian Hayes, le niveau de son équipe et de l’opposition est difficile à évaluer, au milieu de la médiocrité des bas fonds de la conférence Est (3 victoires et 7 défaites pour Charlotte). De plus, les statistiques de l’ancien joueur de l’ASVEL sont pour le moment les plus faibles de sa carrière NBA (5,4 points, 2,3 rebonds et 2,3 passes décisives en 19 minutes) avec un pourcentage aux tirs des plus bas (29,7%).
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9. Benjamin Sène, Nanterre (Betclic ELITE)
Capable du meilleur (33 d’évaluation contre Le Mans) comme du pire (-1 d’évaluation face à Roanne), Benjamin Sène souffre toujours d’inconstance (5,25 d’évaluation sur les quatre dernières journées). Mais quand il est dans un bon jour, il monte très haut. Presque à un niveau d’international, ce qu’il a déjà été dans le contexte des fenêtres internationales.
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10. Hugo Benitez, Bourg-en-Bresse (Betclic ELITE)
Sans explosion manifeste mais avec une progression linéaire, Hugo Benitez est de plus en plus consistant au sein d’une équipe compétitive, aussi bien en EuroCup qu’en Betclic ELITE. Plus agressif offensivement (7,4 tirs tentés en 22 minutes contre 5,7 tirs en 21 minutes en 2022-2023, 4,8 passes décisives pour 1,2 balle perdue contre 3,5 passes décisives pour 1,4 balle perdue en 2022-2023), le Catalan a néanmoins été stoppé par une fracture de fatigue. L’ancien joueur de l’USA Toulouges devra prendre son mal en patience.
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11. David Michineau, Bursaspor (BSL / Ligue des Champions)
Après une première expérience en Italie, David Michineau est parti en Turquie vivre une nouvelle aventure à l’étranger. L’ancien meneur de Levallois reste sur sa meilleure performance en BSL : 20 points à 9/13 aux tirs (dont 2/3 à 3-points) et 10 passes décisives lors de la victoire de son équipe contre le Bahçeşehir Koleji (104-91). Alors qu’il fêtera ses 30 ans le 6 juin 2024, le Guadeloupéen reste loin de l’équipe de France, qu’il a connue en version fenêtre internationale, comme Hugo Benitez et Benjamin Sène.
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