Killian Hayes, une soirée pour se sublimer
C’est une affiche qui fleure bon la fin des années 80, lorsque Détroit et Chicago jouaient des coudes pour collectionner les titres (trois au total pour les Pistons, six pour les Bulls). Une rivalité née au tournant des années 1990, lorsque les « Bad Boys » de Detroit, champions en 1989 et 1990, ont montré trois fois d’affilée la porte à Michael Jordan et ses Bulls en playoffs (1988-1990). Si cette époque n’est plus d’actualité, cette rencontre reste une affiche mythique au sein d’un théâtre exceptionnel, Paris.
Parmi les étoiles qui seront présentes sur le parquet de Bercy ce jeudi, le Français Killian Hayes sera au cœur de toutes les attentions. Le Choletais revient au pays dans la meilleure forme de sa vie après deux premières années difficiles en NBA. « C’est incroyable de pouvoir venir en France en plein milieu de la saison. Ce n’est pas une opportunité qui se présente tous les jours. Il y a 30 équipes et on a été choisis. Pouvoir avoir des fans français et ma famille qui ne m’a pas vu jouer depuis longtemps, cela fait plaisir », a confié le joueur de 21 ans.
Un changement de dimension
Cependant, le Français est entré dans une nouvelle dimension après deux années compliquées, lui qui a été drafté à la 7e place en 2020. En profitant de la blessure de Cade Cunningham (n°1 de la Draft 2021), le pur produit de Cholet a su se faire une place au sein de son équipe mais aussi de la « Grande Ligue » où il tourne désormais à 10 points, 5,7 passes décisives et 2,8 rebonds contre 6,9 points la saison dernière. « Mon rôle a changé, j’ai commencé à starter et mes tirs ont commencé à rentrer. Maintenant, le but est de rester constant, la NBA c’est long et c’est dur. » Cependant, lorsque les choses allaient moins bien, le Français a gardé confiance et a continué de travailler sans douter. « Cette mentalité de ne jamais perdre confiance, c’est un travail personnel », a avoué Killian Hayes. « Quand les choses ne vont pas de ton côté, c’est là où il faut que tu t’adaptes. Tu apprends une nouvelle facette de toi. Il n’y a jamais eu de doutes. Je savais, avec le travail effectué toute ma vie et cet été, que ça allait arriver. Je suis resté confiant, et même dans les mauvais matchs, je savais que les shoots allaient entrer à un moment. »
« Il a tellement progressé »
Si jouer à la maison, devant sa famille et ses amis dans une salle pleine à craquer peut effrayer, Killian Hayes ne va rien changer par rapport à ses habitudes et avoue ne pas ressentir la pression. « C’est vraiment un match comme les autres, le schéma de jeu ne change pas. Je ne vais pas faire des choses que je ne fais pas d’habitude », a déclaré le natif de Lakeland en Floride tandis que son coach Dwane Casey a loué sa progression au fil du temps au sein des Pistons : « Il a tellement progressé ces trois dernières années. Il shoote à 38% désormais, il fait du très bon travail. J’ai l’impression que son jeu est en train d’évoluer au point de devenir un grand meneur NBA. »
En attendant, l’heure du grand soir est arrivée et la rencontre face aux Bulls peut s’avérer corsée face à une équipe dans le ventre mou du tableau à l’Est mais tout de même emmenée par ses « All-Stars », DeMar DeRozan, Zach Lavine ou encore Nikola Vucevic. La jeune garde des Pistons pourrait bien sonner la révolte à commencer par Killian Hayes qui pourrait se sublimer avec une belle prestation dans une salle où il a remporté la Coupe de France U17 en 2017.
Propos recueillis à Levallois-Perret,
Commentaires