Jordan Theodore a quitté les Mets en plein entraînement : « La manière n’est pas correcte »
En 12 matchs, Jordan Theodore termine avec un bilan de 10 défaites pour des statistiques de 13,3 points, 3 rebonds et 3,9 passes décisives
Jordan Theodore a quitté la France tellement vite qu’il en a oublié beaucoup de choses… « J’ai laissé ma paire d’Air Force à Paris, il faut que j’en reprenne une autre aussi vite que possible », a-t-il posté sur le réseau social X sur les coups de minuit. Dernier tweet d’un après-midi où il a fait vivre son départ précipité à ses 2 000 abonnés. « Ces 4 dernières heures ont été folles », a-t-il d’abord commencé par poster à 18h15, avant de poursuivre. « Il n’y a rien dans ce salon d’aéroport », a-t-il poursuivi à 19h56, alors que les premiers échos sur son transfert avaient fuité, avant de préciser, l’air de rien, 12 minutes plus tard : « Je parle de l’aéroport Orly à Paris lol ». Puis, une fois installé dans l’avion pour Madrid-Barajas, escale avant un second vol pour Bilbao, son bonheur d’avoir une femme en commandant de bord. « C’est trop bien », à grands renfort d’émojis symbolisant un feu.
« D’un coup, il a reçu un message et est parti »
Des messages qui viendraient presque ajouter une touche comique, ou naïve – c’est selon -, au nouvel épisode d’une saison complète en forme de bouffonnerie. Finaliste de Betclic ÉLITE en titre, les Metropolitans 92 sont actuellement derniers, à quatre longueurs du premier non-relégable. Le Parisien raconte que Jordan Theodore a quitté ses partenaires mardi après-midi en plein entraînement, malgré les sollicitations du nouveau manager Moustapha Sonko pour poursuivre la séance. L’ancien meneur de la JL Bourg possédait une clause de sortie vers l’EuroLeague ou le championnat, qu’il a donc pu activer unilatéralement afin de rejoindre Vitoria.
« Tout se passait normalement et d’un coup il a reçu un message et est parti », regrette le président Alain Bouvard, toujours dans les colonnes du Parisien. « On ne peut pas l’empêcher de partir, il est dans son droit. Mais la manière n’est pas correcte, elle est plus que discutable. Il ne nous avait absolument pas prévenus de sa volonté de partir ni d’un éventuel contact avec un autre club. Il y a le contrat mais il y a aussi le respect des relations humaines, j’ai l’impression qu’il a oublié… Ça prouve son état d’esprit par rapport au club. »
Blessé dès le premier match de la saison régulière contre Saint-Quentin, Jordan Theodore a été éloigné des parquets pendant six semaines puis n’a pas réussi à aligner ses performances avec son CV avant la fin décembre. Sauf qu’il tournait à 23,3 points à 49%, 3,3 rebonds et 2 passes décisives de moyenne depuis quatre sorties. « Honnêtement, ma blessure a été un énorme coup d’arrêt pour mon équipe et moi », tweetait-il le 27 décembre. « Une partie de moi souhaiterait ne jamais m’être fait opérer mais ce qui est fait est fait. » Bis repetita après son festival à Pierre-Ratte le 13 janvier (27 points). « Les gens doivent comprendre à quel point cet opération m’a déréglé. En revenant, j’avais deux doigts strappés, je ne pouvais pas dribbler ou shooter avec ma main gauche. Maintenant, il n’y a plus de bandage et vous voyez la différence ! »
« Il n’a pas d’excuses pour la manière ! »
Et puisque Theodore a fait vivre l’intégralité de son passage francilien sur X, ces messages-là, dont les Metropolitans 92 ne verront jamais la suite, tranchaient avec son spleen de la fin de l’automne, quand il partageait sa déprime au grand jour. « La santé mentale est si importante », écrivait-il le 23 novembre. « Je suis misérable ici et je n’aurais jamais signé ici si j’avais su que ma famille ne pourrait pas venir. » Avant d’abonder un mois plus tard, quelques minutes après une énième contre-performance à Strasbourg. « J’en suis à mon point de rupture avec cette merde. »
Finalement, lui aura réussi à quitter le radeau boulonnais avant son naufrage annoncé. Pour une place au soleil qui plus est, un retour en EuroLeague, six ans après sa seule campagne (11,6 points et 4,3 passes décisives en 2017/18 avec l’Olimpia Milan). Remplaçant de Chris Chiozza à Baskonia, l’international macédonien retrouvera Dusko Ivanovic, déjà côtoyé brièvement en 2019 au Besiktas Istanbul. Et laisse derrière lui des coéquipiers certainement encore plus marqués par la situation, qui n’ont pas tous la chance d’avoir une clause de sortie dans leur contrat et qui n’ont visiblement pas apprécié la manière. « Il n’a pas d’excuses pour la manière », assène Abdoulaye Loum, sur le chemin du retour après trois mois d’absence
Frérot il a pas d’excuses pour la manière
— Abdoulaye Loum (@abdoulayeloum21) January 24, 2024
Dimanche, après la déroute contre l’ASVEL (79-103), Alen Omic avait appelé ses dirigeants à recruter, implorant qu’il est « très difficile de jouer un basket sérieux à 7 ou 8 pros » et qu’il fallait « faire quelque chose, signer des joueurs, afin d’avoir un roster complet ! » Finalement, samedi à Cholet, ils ne seront peut-être que 6…
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