Jordan Loyd prive la JL Bourg d’un exploit
« Ils ont un banc infini », souffle, presque admiratif, Alexandre Chassang. Si ce n’est pas Mike James, préservé, c’est donc Élie Okobo, injouable en première mi-temps. Et si ce n’est plus Élie Okobo, c’est donc Jordan Loyd, longtemps très discret avant d’enfiler le costume de héros de la soirée. Contenu à seulement 5 unités à l’entame du dernier quart-temps, l’ancien arrière de Valence a sorti l’AS Monaco d’un bien mauvais pas, alors que la JL Bourg menait 76-70 à la 33e minute, en enchaînant les paniers de haut-niveau dans l’emballage final, pour finir avec 18 points à son compteur personnel. « Nous avons pris les actions les unes après les autres à la fin pour gérer au mieux le suspense », a-t-il déclaré, un peu avare de commentaire sur sa propre performance. « Mais on doit faire plus attention. On ne peut pas se permettre de dilapider une telle avance et de se faire aussi peur. »
La Roca Team perd le fil
Dans sa quête d’excellence, pour concilier ses rêves de grandeur européenne et de sacre national, la Roca Team devra effectivement apprendre à mieux gérer ses dimanche après-midi. Quand, après avoir tutoyé les sommets continentaux dans des ambiances somptueuses en plein cœur de la semaine, recevoir une équipe « lambda » de Betclic ÉLITE le week-end ne passionne plus grand monde, à part les JFL du bout du banc. Mais à ce titre, la première mi-temps fut un modèle du genre. Certes bien aidés par une défense burgienne ouverte aux quatre vents, les Monégasques – revenus d’Athènes à 4 heures du matin samedi – ont développé un basket enthousiasmant, avec du mouvement, de l’envie et de l’adresse. De quoi rapidement compter jusqu’à 17 points d’avance (50-33, 17e minute), idéal pour fêter les 25 ans d’un Élie Okobo particulièrement tranchant avec la pause (14 points à 80% en 11 minutes). « On livre une très belle prestation pendant toute la première période », acquiesçait ainsi Sasa Obradovic. Mais le problème, c’est que son groupe, comme contre le Maccabi Tel-Aviv et le Panathinaïkos, a ensuite enclenché le mode sobriété…
Un relâchement, un vrai, avec des balles perdues en cascade, des errances défensives inédites et des attitudes en dilettante, qui a largement compliqué le dimanche de la Roca Team, soudainement obligée de cravacher pour préserver son invincibilité après avoir encaissé un 41-18 (de 52-35 à 70-76). Toutefois, il ne faudra pas attribuer ce renversement de situation qu’aux seules négligences monégasques. Beaucoup trop soft avant la pause, la JL Bourg est ressortie des vestiaires avec un tout autre visage. « On a eu un discours différent à la mi-temps : on a dit qu’on n’allait plus se laisser marcher dessus », expliquait Alexandre Chassang. « Et ça s’est vu avec Kevin Kokila qui a monté le ton directement à la reprise. » Propulsé titulaire en raison des limites de James Dickey III, le jeune pivot a lancé les hostilités par un contre rageur sur Donatas Motiejunas, le Lituanien qui s’était joué de lui avant la pause. Le symbole du changement de prisme. « D’observateurs, nous sommes devenus beaucoup plus acteurs ensuite », appréciait Freddy Fauthoux.
La JL Bourg à un shoot de la prolongation
De fait, avec un Hugo Benitez incisif (9 points à 3/5 et 8 passes décisives) et un duo Jordan Floyd – James Palmer inarrêtable (25 points chacun), la JL Bourg a bien cru pouvoir briser l’invincibilité monégasque, avec deux tirs ouverts pour égaliser dans les dernières secondes. « Il a manqué un peu de lucidité et des stops à la fin », relevait Alexandre Chassang. Et quelques coups de pouces arbitraux selon le technicien landais, qui regrettait notamment la faute légère sifflée à Palmer sur Loyd à l’entame de la dernière minute. « Il y a la même agressivité des deux côtés mais ils shootent dix lancers-francs de plus que nous. Cette faute est dure à encaisser car elle décide un peu du match. Elle y est sûrement mais du coup, il faut toutes les siffler. C’est dur pour les joueurs car ils ne sont pas récompensés de leur investissement. C’est très frustrant de repartir d’ici avec une défaite. » Il n’empêche que son équipe sort d’une semaine très positive, à des antipodes de la claque reçue des mains de Cholet à domicile samedi dernier : une victoire chez un cador italien puis une seconde mi-temps dominante sur le Rocher. « Gagner à Venise a lancé notre saison », soulignait Alexandre Chassang, avant de quitter les coursives de Gaston-Médecin. « Ce soir, il y a des regrets mais à nous de nous baser sur ce genre de performance pour la suite », concluait-il, rejoint par son coach exhortant la JL à afficher « la même attitude à chaque match désormais », quand bien même quelques imperfections individuelles majeures (James Dickey III, dont l’avenir s’écrit en pointillés dans l’Ain, l’irrégulier Frantz Massenat et Axel Julien qui traîne son spleen sur le parquet) viennent encore ternir le tableau.
Sauvée par le talent individuel de Jordan Loyd, l’AS Monaco a elle aussi sûrement vécu une journée riche d’enseignements pour la construction de son vécu collectif. Attendue au tournant par chacun de ses adversaires, la Roca Team a pu voir qu’elle n’avait de marge sur personne, si tant elle décidait de manquer d’application et d’implication. « Cela nous montre que l’on doit garder notre concentration en permanence », soupirait le scoreur américain. Mais même en jouant 25 minutes sur 40, l’équipe de la Principauté reste capable de s’en sortir in extremis, forte d’une addition de talents jamais vue dans l’histoire du championnat de France. « Je ne suis pas satisfait de la seconde mi-temps », pestait le perfectionniste Sasa Obradovic. « Cela dit, le plus important était de prendre ce match. Nous avons fait preuve de beaucoup de caractère à la fin pour aller chercher la victoire et c’est très positif ! » Pour continuer à faire ce que l’AS Monaco fait de mieux depuis le début de la saison de Betclic ÉLITE : gagner.
À Monaco,
Commentaires