Jonathan Augustin-Fairell (Angers), labellisé winner
Alors que certains Angevins étaient extatiques dans les couloirs de l’Aréna Saint-Étienne Métropole, Jonathan Augustin-Fairell semblait lui complètement neutre, comme s’il venait de remporter un concours de lancers-francs à l’entraînement. Ce n’est pas que l’intérieur angevin se fichait d’avoir remporté la Leaders Cup Pro B évidemment, c’est juste que gagner fait désormais partie de son quotidien. Vainqueur de la Supercoupe d’Autriche en 2016 avec Vienne, l’intérieur bahaméen a surtout déjà été sacré champion de France Pro B à deux reprises, avec l’ADA Blois en 2018 et Fos-Provence en 2021. Soit un troisième trophée en six saisons dans l’antichambre.
« Pourquoi est-ce que je gagne autant ? Parce que je défends ! »
« Je suis un winner' », clamait-il fièrement, quelques minutes après avoir soulevé le trophée. « Et pourquoi est-ce que je gagne ? Parce que je défends ! L’attaque fait venir les foules mais c’est la défense qui fait gagner des titres. C’est ce que l’on a fait lors de cette finale : on a défendu et ça nous a permis de contrôler les débats. Je vais faire tout ce qu’il faut pour gagner. Si je dois rester sur le banc et conseiller mes coéquipiers pour que l’on gagne, je le ferai. Si je dois être sur le terrain pour marquer des points, je le ferai aussi. Peu importe de ce dont l’équipe a besoin pour elle, je serai là pour elle. J’ai l’expérience maintenant, je ne me soucie plus des choses futiles. Je m’intéresse juste à la victoire. »
Petit pivot parfaitement adapté aux joutes de la Pro B, l’ancien intérieur de Rouen, Cholet, Dijon, Denain et Chalon-sur-Saône fait presque figure de vieux sage au sein d’une équipe très jeune et inexpérimentée à ce niveau. À titre de comparaison, ses coéquipiers étrangers sont un meneur, Akaemji Williams, qui a démarré par deux saisons en Nationale 2, à Meilhan-sur-Garonne, et un rookie de 23 ans, Michael Akuchie. Mais Jonathan Augustin-Fairell a su transmettre son expérience pour insuffler une dynamique incroyable. Promue, l’EAB est restée invaincue tout au long de la campagne de Leaders Cup Pro B. Un sacre en forme de surprise majeure. « Nous sommes Angers donc on n’attendait rien de nous. Il a fallu contredire tout ce qu’on a pu lire, tout le monde est contre Angers. C’est une vraie motivation pour nous. On le fait pour personne d’autre qu’Angers. »
L’œil de son coach, Ali Bouziane :
Ah oui, c’est son troisième titre, c’est vrai (il souffle d’admiration). Ce n’est pas du tout un hasard. Quand je l’ai recruté, ce n’était pas un hasard non plus, je le savais. C’est un joueur d’équipe. Il a un profil très typé Pro B, c’est un exemple de travail pour les jeunes joueurs. On a une équipe d’Espoirs ++ et il montre la voie par rapport à ça. On a monté un groupe de joueurs ayant des choses à prouver et il fallait un gars pour les encadrer. C’est mérité. Je l’ai vu l’année dernière à Chalon. Il ne jouait que 19 minutes de moyenne, ça a parfois été très difficile pour lui, surtout en deuxième partie de saison, et il a continué à travailler, aucune mauvaise attitude. Il n’a pas bougé malgré les circonstances, alors que c’est un gros joueur du championnat. C’est là où il est un exemple pour les autres.
À Saint-Chamond,
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