Jean-Aimé Toupane – Rachid Meziane : la filiation clermontoise
Très haut dans les étages d’un hôtel de la périphérie de Ljubljana, cela chambrait l’année dernière en marge d’une demi-finale de championnat d’Europe. « Clermont-Ferrand, c’est ma ville, ce n’est pas celle de Jean-Aimé », nous lançait, tout sourire, Rachid Meziane. Et pourtant, c’est bien la carrière de son homologue franco-sénégalais qui restera éternellement liée à la cité auvergnate, grâce à ses années passées au Stade Clermontois, un club qu’il a contribué à faire passer de la Nationale 1 à la Pro A entre 2001 et 2008.
Les portes ouvertes aux entraînements à Clermont-Ferrand
Pendant ce temps-là, Rachid Meziane (qui n’avait que 21 ans lors de l’arrivée de son confrère dans le Puy-de-Dôme) arpentait les parquets nationaux avec l’ASM Clermont et envisageait déjà de se lancer dans le coaching. « Dès que j’en avais la possibilité, j’allais observer les entraînements des équipes de haut niveau du coin », se souvient-il. « Je suis beaucoup allé voir des coachs comme Jean-Michel Sénégal ou Jean-Louis Borg à Vichy. » Mais ce n’est pas tout… Un certain Jean-Aimé Toupane figure également parmi ses références.
Une connexion initiée par son ami David Melody, alors sous les ordres de Toupane au SCBA. « Cela nous a permis d’approcher Aimé et d’accéder aux entraînements », nous raconte Guillaume Vizade, alors compagnon de Rachid Meziane dans son apprentissage. « Je ne l’ai jamais fait publiquement mais je veux vraiment remercier Jean-Aimé », avait insisté le sélectionneur belge l’été dernier. « On a un passé en commun plutôt sympa. Quand j’étais jeune entraîneur, il m’a ouvert les portes du Stade Clermontois. J’étais heureux de pouvoir apprendre auprès de Jean-Aimé qui a fait de belles choses à Clermont. Je suis un peu un autodidacte dans le milieu mais je me suis inspiré de tout ce qui pouvait se faire au haut-niveau, donc forcément de lui.
Deux amis pour une finale olympique
Interrogé à ce sujet mercredi soir après la qualification des Bleues en demi-finale, Jean-Aimé Toupane a évacué toute filiation dans un rire gêné. « Je ne l’ai pas formé, il venait simplement partager nos entraînements. » Toujours est-il que les séances distillées à la Maison des Sports sont restées dans la tête des deux apprentis-coachs. « Nous avons pu profiter de son niveau d’exigence et de sa volonté farouche d’imposer un style de jeu engagé et intense », raconte Guillaume Vizade. « Sa précision se dégageait également de l’autre côté du terrain où il souhaitait préparer son équipe à toutes les situations. Pour nous deux, cela a été d’une grande richesse. Je me souviens encore des entraînements ultra précis sur les différentes attaques du pick and roll ou alors ceux concernant l’installation de sa défense de la trappe poste bas à l’agressivité défensive sur le porteur de balle. Avoir du basket de haut niveau à Clermont nous a énormément aidés et motivés. »
Au micro de la Montagne, Rachid Meziane avait évoqué plus précisément l’impact des séances clermontoises sur sa genèse en tant que coach. « J’étais curieux. Je posais pas mal de questions sur le jeu en lui-même. J’allais aux entraînements pour trouver de nouvelles idées tout en cherchant à les adapter au niveau de mes équipes. J’aimais bien varier les situations et stimuler les joueurs et joueuses que j’avais. » Et le côté sympathique est que l’un des premiers à expérimenter les tâtonnements du coach de Villeneuve-d’Ascq fut le fils de Jean-Aimé, Axel Toupane. « Je l’ai vu grandir », glisse-t-il. Au cours de ses deux années avec les minimes du Pôle Espoirs Auvergne, Rachid Meziane a eu le futur champion NBA sous ses ordres. De quoi créer des liens au-delà de la sphère professionnelle, même si l’ancien assistant de Valérie Garnier n’a pas été conservé dans le nouveau staff tricolore, alors qu’il avait proposé ses services. « C’est un ami », insiste le sélectionneur des Bleues. « C’est un ami, on se connait depuis 20 ans. C’est un grand entraîneur, il fait un parcours exceptionnel. » Mais si le maître pouvait voir l’élève échouer, pour une fois, il ne trouverait pas grand chose à y redire…
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