Ron Anderson Jr est devenu Français : « Important d’accomplir quelque chose que mon père n’a pas pu faire »

Après Berck, Rueil, Saint-Chamond, Poitiers, La Rochelle, Toulouse, Loon-Plage et Quimper, Ron Anderson évolue désormais avec le TOAC, en NM2
Ron, vous découvrez cette saison la Nationale 2 avec le TOAC…
Je suis bien dans ce club. Je m’entends bien avec le coach (Raphaël Pascual) et je suis reconnaissant à l’équipe de m’avoir donné la possibilité de continuer à jouer et de rester en forme. Je suis aussi content d’aider l’équipe à gagner quelques matchs. Ce qui est bien, c’est que le TOAC a une ambiance familiale au sein de laquelle je me sens bien.
Est-ce que votre expérience toulousaine précédente (joueur du Stade Toulousain en 2021/22) a joué un rôle dans votre choix d’intégrer le TOAC ?
Je suis arrivé ici pour des raisons personnelles et familiales. Ce n’était pas pour jouer au basket ici particulièrement. Je connais bien la ville et j’avais déjà des connaissances sur place grâce à mon expérience passée au Stade Toulousain.
Vous avez démarré votre carrière professionnelle entre l’Argentine et la G-League, mais vous n’avez plus quitté la France depuis 2015. Pourquoi avoir fait le choix de la France durant toutes ces années ?
Mon père, Ron Anderson (arrivé à Montpellier en 1994 et pensionnaire de Nationale 3 jusqu’à ses 52 ans) est venu en France pour jouer en Pro A pendant plusieurs saisons. J’ai pu venir en France à ces moments-là. Je suis aussi venu pour passer du temps avec ma sœur qui était là au début de ma carrière. Je voulais sortir des États-Unis et découvrir un pays différent avec une culture différente et une langue différente. J’ai reçu plusieurs offres pour jouer en Europe, mais j’ai choisi de rester en France car ma demande de naturalisation était toujours en cours. Il était important pour moi de mener à bien cette procédure.
« Cela témoigne de mon engagement envers la République française »
Pourquoi vouliez-vous obtenir la nationalité française ?
Il était important pour moi d’obtenir la double nationalité, comme ma fille. Mon père, qui vit en France depuis plus de 20 ans, n’a jamais obtenu sa double nationalité. Il était donc important pour moi d’accomplir quelque chose qu’il n’a pas pu faire. Cela témoigne de mon engagement envers la République française et de ma compréhension des aspects culturels du pays. De plus, sur le plan professionnel, l’obtention de la nationalité française m’ouvre un plus large accès aux opportunités en France (quota de joueurs étrangers dans les équipes, ndlr).
Qu’est-ce qui vous motive encore aujourd’hui après autant d’années de carrière au haut niveau ?
On peut dire que je suis le compétiteur ultime. Même à 35 ans, je me sens bien. L’année dernière à Quimper, je jouais 27 minutes par match. Pareil l’année d’avant, avec Loon-Plage, notamment dans le match du titre contre Poitiers où j’ai joué beaucoup parce qu’on était que 7. J’ai connu très peu de blessures qui m’ont éloigné des terrains trop longtemps. J’ai vraiment envie de continuer à donner mon énergie et mon expérience à des équipes qui ont de bons projets.

Comment avez-vous fait évoluer votre jeu pour rester performant avec le temps ?
Ce qui change surtout après tant d’années de haut niveau, c’est l’expérience. En étant jeune, on a une appréciation du jeu très différente. On est dans la réaction au mouvement et sa rapidité, on a moins le temps de penser. Maintenant, je comprends mieux le jeu et c’est surtout ça qui fait la différence. Pour le reste, j’ai toujours confiance en mon corps et en les capacités.
« Je veux montrer aux équipes de Pro B et NM1 que je suis toujours capable de jouer »
Avec votre recul et votre vécu, quel regard portez-vous sur le jeu et son évolution ?
Pour moi, c’est un nouveau basket. Le sport a changé dans le sens où il y a beaucoup plus de tirs à trois points, de jeu en première intention. Il y a aussi beaucoup plus de possessions et de tirs dans un match. C’est beaucoup plus rapide aussi. Avant, on jouait un système long et on cherchait à prendre un bon tir. Les joueurs d’aujourd’hui sont aussi beaucoup plus athlétiques. Personnellement, j’aime bien qu’il y ait eu cette évolution.
Quel regard portez-vous sur l’évolution du basket français en tant que joueur américain ayant passé 10 années dans les championnats français ?
En tant qu’Américain, je vois une liaison intéressante entre ces deux pays sur le plan sportif. Du côté français, on voit de plus en plus de joueurs qui vont jouer en NBA et avec succès. D’un autre côté, par exemple, avec Tyson Ward, on organise des camps de networking à Bordeaux et à Paris où viendront des coachs américains pour poursuivre ce mélange de cultures. Il y a quand même des différences et les deux styles de basket ne se confondent pas non plus. Par exemple, on a vu deux styles différents s’affronter en finale des JO avec une force collective française contre des forces individuelles américaines.
« Motivé pour me rapprocher des 52 ans de mon père ! »
Quels sont vos objectifs collectifs et personnels cette saison ?
L’objectif collectif a évolué au cours de la saison. Au début, le club visait la Coupe de France à Bercy et aussi la montée la plus rapide possible en NM1. En janvier, on a connu un coup d’arrêt avec la perte de notre meneur Xavi Forcada, ce qui nous a forcés à revoir nos ambitions à la baisse quand nous avons perdu quelques matchs. Personnellement, mon but est toujours de jouer un maximum de matchs et de participer aux succès de mon équipe.

Quels sont vos projets pour la saison prochaine ?
Rester la saison prochaine au TOAC est une option. Je me sens bien ici, je remercie le club tout le temps pour l’opportunité qu’ils m’ont donné. Je me prédispose toujours au plus haut niveau. Je veux montrer aux équipes de Pro B et de NM1 que je suis toujours capable de jouer, comme le montrent mes récentes performances.
Doit-on comprendre que vous allez vous attaquer au record de votre père, Ron, qui a joué en Nationale 3 jusqu’à ses 52 ans…
Ce que mon père a accompli est tout simplement incroyable : pouvoir jouer aussi longtemps, c’est vraiment légendaire. Je ne sais pas si je serai capable de jouer jusqu’à la cinquantaine, mais ce que je peux dire, c’est que pour l’instant, à ce moment précis, je suis toujours motivé à jouer à un haut niveau et me rapprocher de sa performance.
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