ITW Giovan Oniangue : « Je suis très heureux pour Pau »
Maillon essentiel de la formidable saison 2021/22 de l’Élan Béarnais, la plus belle depuis longtemps avec une Coupe de France et une demi-finale de playoffs à la clé, Giovan Oniangue (1,97 m, 31 ans) est vite devenu une figure marquante de Pau-Lacq-Orthez. Mais pour seule récompense, il s’est retrouvé ces dernières semaines pieds et poings liés avec un club à la dérive, parmi les rares joueurs sous contrat d’une institution rétrogradée en NM1.
Alors forcément, suite au rendez-vous réussi par le trio Sébastien Ménard – David Bonnemason-Carrère – Thierry Braillard devant la chambre d’appel de la FFBB, l’enfant du Paris-Levallois était soulagé. Il nous a confié ses impressions suite au sauvetage de l’Élan Béarnais.
Giovan, comment avez-vous réagi à la décision de ce lundi soir ?
Je suis très content. Il y a eu de longues semaines d’attente. Étant sous contrat, je me devais de patienter et de voir ce qui allait se passer avec l’Élan Béarnais. Mais je suis très heureux pour le club, surtout pour les salariés et les bénévoles, ceux qui se sont investis ces dernières années pour le club. Je suis très content aussi pour l’histoire, on sait très bien à quel point le monde du basket français respecte l’Élan Béarnais. C’est un vrai plaisir de voir Pau rester en Betclic ÉLITE.
Comment avez-vous vécu le contraste ces dernières semaines entre votre incroyable saison et ce début d’été cauchemardesque ?
Je dois avouer que cela a été difficile. On n’avait aucune prévision sur le futur, on ne savait pas ce qui allait se passer. Après notre belle saison, c’était vraiment frustrant pour moi d’accepter la rétrogradation. Surtout avec un an de contrat encore. Mais en même temps, j’étais pressé de voir la suite car j’avais en interne des informations que le grand public ne connaissait pas. Je savais très bien que ça avançait. C’est vrai que les deux refus ont été marquants mais on y a cru, on a travaillé. J’aimerais vraiment féliciter David Bonnemason-Carrère et la mairie qui ont fait un travail énorme au cours des dernières semaines. Je sais le prix qu’ils ont payé, leurs nuits de sommeil sacrifiées pour faire en sorte que Pau reste en Pro A.
N’avez-vous jamais vraiment perdu espoir, même après le deuxième refus de la DNCCG le 11 juillet, quand la situation semblait alors vraiment dans une impasse profonde ?
On savait qu’il fallait juste trouver une solution avec les Américains, faire en sorte qu’ils partent. Forcément qu’il y a eu une petite pression car on ne savait pas ce qui allait se passer demain. Mais j’étais plus inquiet vis-à-vis des salariés, de ceux qui se lèvent le matin avec cette passion et cette envie de rendre ce club beau, des bénévoles et du public que pour moi. Tôt ou tard, j’allais forcément trouver un club.
« Il faut respecter les heures de travail fournies cette saison »
Cette incertitude, sans dire qu’elle a été de nature à gâcher vos vacances, est-ce quelque chose qui trottait dans la tête en permanence cet été ?
Non, il faut faire la part des choses, profiter des vacances pour changer un peu d’air. Bien sûr que j’y pensais, que c’était dans un coin de ma tête. Je suis resté en contact tout l’été avec le président Bonnemason-Carrère. Mais je suis parti aux États-Unis avec mon épouse pour couper.
Vous avez passé une saison sous les ordres de CSG. Quel est votre regard sur leur échec à l’Élan Béarnais ?
C’est dommage ! Je pense qu’ils ont vu un peu trop grand et qu’ils n’ont pas su s’adapter à la France. Il fallait juste qu’ils comprennent que le monde aux États-Unis et le monde en France est totalement différent. Il fallait rentrer dans le moule français pour pouvoir prétendre réussir ici. Il suffit de regarder l’exemple de David Kahn au Paris Basketball qui a su s’intégrer dans le basket français et qui est en train de faire quelque chose de bien. Au final, c’est malheureux pour eux car ils auraient pu faire quelque chose de bien mais ça n’a pas marché. Ça fait partie de leur business, ils savent très bien qu’il y a des victoires et des échecs. J’espère pour eux qu’ils sauront rebondir. Mais le plus important est le club, Pau et la suite des évènements.
« Je n’accepterais pas des joueurs qui n’aient pas faim »
Le trou de trésorerie qu’ils ont laissé a entraîné beaucoup de critiques. Certains parlent de « titre à crédit » avec la Coupe de France, de « saison à crédit », parfois au sein même des dirigeants de Betclic ÉLITE. Est-ce quelque chose qui vous affecte ?
Au final, l’argent, OK, mais c’est le terrain qui parle. La Coupe de France n’a pas été volée, l’équipe n’a pas été volée, il faut respecter les heures de travail fournies. J’en ai discuté un peu avec le GM de Gravelines (Hervé Beddeleem) sur Twitter. Il faut respecter les heures d’entraînements, les sacrifices et les souffrances manifestés cette saison.
Le plus dur démarre maintenant pour Pau ? Le retard accumulé dans la construction de l’équipe 2022/23 est maintenant très conséquent…
C’est vrai, il y a du retard. Après, par exemple l’année dernière, j’avais signé début août à Pau. Maintenant, il faut des joueurs revanchards et qui ont faim. Je n’accepterais pas des joueurs qui n’aient pas faim, qui n’aient pas envie de travailler. À partir de là, maintenant que les fondations ont été cassées, il faut repartir sur des bonnes bases, avec des personnes qui ont envie de faire monter ce club de Pau. La dernière saison a été superbe et on va repartir de zéro cet été. Comme on l’avait fait l’année dernière avec des joueurs expérimentés. J’espère qu’on saura en faire de même, avec des joueurs qui auront soif de faire briller notre équipe.
Merci Giovan…
Je suis content aussi pour les supporters. Je recevais énormément de messages de soutien et je sais qu’ils ont aussi vraiment tremblé pendant ces semaines-là. Un petit coucou aux supporters qui ont patienté et qui doivent respirer maintenant que la nouvelle est tombée.
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