Indien tonique : le retour tonitruant de Joe Burton en France

Après une saison blanche, due à ses réticences quant à la gestion globale de la crise sanitaire du Covid-19, son retour sur les parquets français était l’une des curiosités de la saison de Nationale 1. Joe Burton en troisième division, c’était trop beau pour être vrai, il y avait forcément un hic. Et évidemment, lorsqu’on se rappelle de son physique fluctuant au fil de ses années françaises, il y avait de quoi émettre quelques réserves lorsqu’on réalisait qu’il n’avait plus joué depuis le 9 mars 2021. Mais d’un point de vue basket, de doute, il n’y en avait aucun : le nouveau pivot orchésien est un talent supérieur, un formidable joueur, big man aux doigts de fée, lui qui nous racontait avoir développé ces facultés de toucher dans la boue de la réserve indienne de Soboba (Californie), sur un panier construit par son grand-père, « un poteau avec un cercle accroché en haut ». Le BC Orchies a misé sur lui et peut se féliciter de l’avoir fait : le club nordiste a peut-être déjà mis la main sur le futur MVP du championnat de Nationale 1.

Déjà une pointe à 44 d’évaluation

Après seulement quatre journées (bouclées à 20,8 points à 62%, 12,8 rebonds, 3,3 passes décisives, 1,8 contre et 28,8 d’évaluation), il est déjà légitime de se demander si l’ancien intérieur de Roanne, Blois et Souffeweyersheim n’est effectivement pas le favori incontestable au trophée de meilleur joueur du championnat, sept ans après avoir été consacré en Pro B sous les couleurs ébroïciennes. Couronné MVP de la deuxième journée de NM1 (22 points à 9/15, 16 rebonds et 4 passes décisives pour 38 d’évaluation en 30 minutes contre Feurs), Joe Burton a récidivé mardi face à Kaysersberg : 30 points à 12/18, 17 rebonds, 5 passes décisives, 3 interceptions et 2 contres pour 44 d’évaluation en 38 minutes. Évidemment la meilleure performance de la saison (avec comme dauphin… Joe Burton). Cette fois, c’est sûr : « le Magic Johnson des raquettes » (© Sylvain Grzanka) est bel et bien de retour !

L’oeil de Ludovic Pouillart,
son coach au BC Orchies :

« La signature de Joe Burton était un pari contrôlé (il rit). Honnêtement, je suis étonné qu’il soit avec moi : il a prouvé qu’il faisait partie des tous meilleurs joueurs de Pro B, qu’il pouvait jouer en Betclic ÉLITE. Mais sûrement qu’on l’a trop vite enfermé dans une case de joueur au profil atypique, que c’est quelque chose qui l’a pénalisé. Il me semble pourtant qu’il avait avait déjà marché sur la Pro B avec ce profil-là. C’est dommage car ça lui a fermé beaucoup de portes en France.

« Il a perdu 27 kilos »

Cet été, ça s’est fait super vite. Je n’ai pas hésité une seule seconde quand on me l’a proposé. On m’a un peu pris pour un fou à la base quand même : il sortait d’une saison blanche, on me parlait de ses problèmes de surpoids. Au téléphone, je lui ai dit que je voulais le Joe Burton que je connaissais et il m’a répondu qu’il serait prêt. Je lui ai fait confiance et j’en suis assez content (il sourit).  Il s’est infligé beaucoup de choses pour être prêt, il a notamment perdu 27 kilos. Il m’a même énormément surpris sur la préparation physique en août alors qu’elle est réputée compliquée chez moi. Il a été irréprochable et a énormément bossé.

Depuis le début de la saison, il marche sur la Nationale 1 et j’en suis très heureux pour lui. Il fait du Joe Burton :  il est dominant. Ce n’est absolument pas une surprise pour moi de voir ça, la surprise était de voir qu’il était considéré comme un joueur qui aurait du mal en Betclic ÉLITE ou en Pro B. En plus, c’est un mec en or. Humainement, j’ai rarement vu quelqu’un comme ça. Après avoir connu la Betclic ÉLITE récemment, il aurait très bien pu arriver en se disant : « la Nationale 1, bof… ». Mais non, il donne l’impression d’être toujours en Betclic ÉLITE. Il aime fondamentalement le basket, il adore ça : tous les week-ends, il va voir nos jeunes jouer, il va assister aux matchs de la réserve en Nationale 3, il est à fond. »