Sacré champion de France NM1, le HTV signe son retour dans le monde pro !
« Tout le monde est content ? », s’interrogeait Vincent Masingue, ancien président de Hyères-Toulon, mardi soir. Car le raccourci est facile, et le clin d’œil de l’histoire sympathique : quatre jours après le titre européen du Paris Basketball, qui avait racheté ses droits sportifs pour évoluer en Pro B en 2018, le HTV est de retour en Pro B, sacré champion de France NM1 grâce à une dernière victoire contre Tours (92-77).
L’effet Jean-Louis Borg
Et pour le coup, choisissez votre mot, : c’est à la fois inespéré (© Vincent Masingue) et improbable (© Jean-Louis Borg). Repêché en Nationale 1 en juin 2023 après plus d’un mois d’angoisse suite au refus de monter de Lons-le-Saunier, Hyères-Toulon s’était présenté sur la ligne de départ avec une seule envie : ne plus revivre une saison aussi galère que celle de l’an dernier. « Quand on disait qu’on jouait le maintien, c’était la vérité », clame William Dumas, le manager général. Avec 1,4 million de budget, le recrutement avait d’ailleurs été fait en ce sens : aucune star, peu de joueurs référencés dans la division, des jeunes et des inconnus, tel l’intérieur canadien Moses Greenwood (21 d’évaluation ce mardi), repéré au Luxembourg. « Il n’y a pas de gros talent mais une équipe hargneuse qui arrive à dominer la NM1 grâce à un état d’esprit remarquable et une défense exceptionnelle », appuie Vincent Masingue, présent avec son maillot des années 2000 sous le panier.
Ou plutôt si, il y avait une star : sur le banc, quasiment un enfant du club, de retour aux affaires huit ans après son dernier match coaché sous les couleurs de JDA Dijon. Conseiller du HTV dans l’ombre toutes ces années, Jean-Louis Borg a accepté de rallumer la flamme l’année dernière. Et le résultat fut immédiat… « Vous vous attendiez à quoi ?! », se marre le capitaine Maxim Eugene, présent au club depuis ses années cadets. « Ce qu’il a fait est incroyable et on le remercie 1 000 fois pour cela. » La jeune génération a pu être déstabilisée au début par les méthodes de grognard de l’ancien meneur de l’OS Hyères (1981/90) mais la patte Borg n’a pas disparu, même après huit saisons entre parenthèses : deuxième meilleure défense de Nationale 1, et un titre inattendu au bout. « On bénéficie d’une sur-performance au niveau du coaching de Jean-Louis qui n’a rien à faire dans cette division », applaudit Vincent Masingue.
Un club survivant
Cette histoire, c’est aussi l’éloge de la résilience. Combien de fois le HTV aurait-il pu disparaître ces dernières années ? On ne compte plus les coups durs : la rétrogradation en Nationale 3, les fermetures administratives des deux salles de Hyères (les Rougières et l’Espace 3000), les 400 000 euros de trou en 2022 qui ont menacé d’envoyer le club en ligue régionale, la démission de Laurent Sciarra à une semaine de la reprise lors du retour en NM1, la relégation de 2023…
Et pourtant, bastion historique du basket français, club aux treize saisons dans l’élite (2001/12, 2016/18), Hyères-Toulon réapparait dans le monde professionnel. « Je me revois quand Monsieur le Maire est venu me voir dans mon bar pour me dire qu’il faudrait que j’aide le club », souffle William Dumas, l’homme qui a repris la direction des affaires sportives en Nationale 3 en 2018. « Je me suis retrouvé au Golf-Hôtel avec Valentin Castel (l’ex-coach, ndlr) et cinq mecs. Je me suis dit : waouh, on part de loin ! » L’horizon était fixé : la Nationale 1, sous quatre ans. Loin des 4 000 spectateurs d’un Palais des Sports quasiment rempli ce mardi, une rareté absolue à Toulon, le premier match en NM3 s’était alors disputé devant 500 personnes aux Rougières face à l’UMS Montélimar (95-61). Ce jour-là, un certain Jean-Louis Borg avait pris place dans les travées. Certainement loin de se douter que ce serait lui qui sortirait, moins de six ans plus tard, son club de cœur du purgatoire…
🏆 Le HTV est de retour ! pic.twitter.com/DAe0eHU7w6
— Alexandre Lacoste (@Alex__Lacoste) April 16, 2024
À Toulon,
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