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ITW Guillaume Vizade, coach champion d’Europe U20 : « Les premières semaines n’ont pas été simples »

Équipe de France U20 - Sacré champion d'Europe U20 dimanche à la tête des Bleuets, Guillaume Vizade a réussi l'exploit de conserver son titre de 2023. Une performance historique sur laquelle le nouvel entraîneur du Mans est revenu pour nous. Entretien.
ITW Guillaume Vizade, coach champion d’Europe U20 : « Les premières semaines n’ont pas été simples »
Crédit photo : FIBA

Entraîneur de la JA Vichy depuis 2017, Guillaume Vizade prendra les rênes du Mans la saison prochaine pour sa première expérience en Betclic ELITE. Nommé assistant de l’équipe de France U20 en 2022, le technicien de 41 ans a gravi les échelons et remporté l’EuroBasket U20 en tant qu’entraîneur en chef l’an dernier avant de doubler la mise cet été. Un exploit historique sur lequel le coach de l’année 2019 en Pro B est revenu pour nous.

S’agissant de votre deuxième sacre consécutif à la tête des Bleuets, ce titre de champion d’Europe U20 a-t-il une saveur particulière ?

Oui, car si la catégorie reste la même, l’équipe, elle, a été renouvelée à 100%. Cette aventure se distingue des autres car cette génération est passée plusieurs fois à deux doigts du sacre. Le fait de pouvoir les accompagner au titre alors que beaucoup doutaient de leur potentiel du fait des absents (Victor Wembanyama, Bilal Coulibaly, Rayan Rupert, Sidy Cissoko, Melvin Ajinça, Alexandre Sarr, Zaccharie Risacher, Tidjane Salaün, Pacôme Dadiet…), c’est sûrement ce qui donne un goût particulier à ce troisième titre U20 masculin de l’histoire du basket français.

Noah Penda
Noah Penda, héros du quart de finale face à l’Espagne grâce à un shoot au buzzer miraculeux (FIBA)

Quelle est la différence entre ces deux équipes (2023 et 2024) en terme de basket et de potentiels ?

L’équipe de l’an dernier était clairement construite autour de notre axe intérieur/extérieur. Cette année le potentiel de l’équipe résidait davantage dans sa polyvalence et dans le potentiel de nos poste 3/4 (ailiers). Avec le staff et l’aide des joueurs, on a réussi à y ajouter quelques ingrédients essentiels : une haute intensité, la capacité à fournir de gros efforts, la volonté de relance, l’agressivité vers le cercle, la conquête au rebond, et les intentions de shoot. Au delà du basket, on a pu s’appuyer sur des valeurs communes très fortes, telles que la ténacité et l’abnégation, la volonté de profiter de chaque occasion pour progresser collectivement et la capacité du groupe à jouer les matchs jusqu’à la dernière seconde.

« Le résultat de l’expérience accumulée par nos joueurs dans les championnats pro »

Quelles étaient vos ambitions cette année au moment du regroupement à Vichy ? Pensiez-vous vraiment pouvoir conserver le titre de l’an dernier avec ce groupe ?

On a coconstruit l’ambition, le rêve, avec les joueurs. Ils ont été très ambitieux et ont clairement affiché leur volonté d’aller chercher l’or. Donc il nous a fallu baliser le chemin et mettre en œuvre le travail nécessaire pour y arriver. Les premières semaines n’ont pas été simples et ont pu semer le doute, surtout qu’en ne jouant qu’entre nous, notre progression était difficile à mesurer. A partir du moment où l’on s’oppose on peut plus facilement avoir un effet miroir et accompagner la progression en utilisant aussi les capacités d’auto-évaluation des joueurs. Pour évoquer les objectifs, même si l’ambition des équipes de France est à minima le dernier carré et de remporter la plus belle des médailles, pour moi au début des compétitions cela reste qu’un rêve. L’objectif est ce qui est à portée de main: gagner le premier match, se positionner en poule, gagner le 1/8 (pour être certain de se maintenir en groupe A pour la génération suivante) puis ensuite le rêve de médaille peut devenir un objectif à partir des demi-finales. En se qualifiant pour la finale, l’objectif de médaille est atteint. Le titre n’est alors plus un rêve. Il devient un objectif.

Vous avez battu l’Espagne sur un tir miraculeux en quart et renversé la Slovénie dans les deux dernières minutes en finale, qu’est ce qui a fait pencher la balance en votre faveur sur ces fins de match ? Qu’aviez-vous en plus ?

Le miracle c’est quand une autorité divine agit de l’extérieur pour vous offrir quelque chose. J’ai plutôt la sensation que le tir de Noah a été pris pour être marqué, donc je dirais plutôt qu’on a forcé le destin. Et peut être qu’à travers notre conviction les dieux du basket nous ont souri. On a pu voir de la maturité et de l’expérience dans les minutes qui comptaient le plus lors des matchs. C’est pour moi le résultat de l’expérience accumulée dans les championnats professionnels par nos joueurs, ajouté aux difficultés rencontrées en préparation face à de solides nations. Je m’autorise à penser aussi que la difficulté des entraînements, souvent plus intense encore que les matchs, nous a poussé à élever notre niveau d’exigence.

« Zacharie Perrin a évolué dans sa « coachabilité » et son leadership »

Vous avez réalisé une belle saison à la tête de la JA Vichy l’an dernier, marquée notamment par une seconde place au classement. Comment passe-t-on du championnat de Pro B aux équipe de France de jeunes ? Quel challenge cela représente-t-il pour un coach au regard des différences en termes de management, de préparation, de niveau d’exigences que cela peut induire ?

La grosse différence entre les deux environnements, c’est celle du temps. En comparaison, nous avons approché les 300 séances d’entraînement avec Vichy sur l’année alors que nous dépassons à peine les 30 séances avec l’équipe de France U20 cet été. Il faut donc aller à l’essentiel puis s’adapter et devenir le plus efficace possible sur quelques compétences. Certains savoir-faire efficaces proviennent des joueurs et de leur bagage, d’autres, notamment pour ce qui concerne le collectif, nécessitent du travail, donc il nous faut très vite les repérer pour les renforcer.

Zacharrie Perrin
Leader des Bleuets sur le tournoi, Zacharie Perrin a été élu MVP de la compétition (FIBA)

Sélectionneur U20, vous travaillez également au développement de jeunes en club, à l’image de Noah Penda, qui vous suivra au Mans la saison prochaine. Qu’appréciez-vous le plus dans le travail avec les jeunes ?

L’étiquette « jeune » ne m’intéresse pas en tant que telle, ce qui me passionne c’est d’entraîner des joueurs prometteurs et, petit à petit, d’établir une relation de confiance pour les accompagner dans l’atteinte ou le dépassement de leur potentiel. Noah est venu quelques mois avant sa sortie du Pôle France nous rencontrer à Vichy avec David Melody, le directeur sportif qui travaillait avec moi. Il était déjà très mature. Sa détermination a permis de baliser sa progression et durant la campagne sa confiance en moi a déteint sur celle de ses coéquipiers envers le staff. Sur un temps plus court et alors qu’il se demandait sûrement pourquoi je le bousculais autant en début de campagne, Zacharie Perrin a évolué dans sa « coachabilité » et son leadership. Les derniers matchs l’ont récompensé, en plus des distinctions qu’il a pu recevoir.

Après ces succès et considérant le travail que cela implique, prévoyez-vous de poursuivre à la tête des U20 ou d’autres sélections nationales dans le futur ?

Chaque année à l’automne, nous faisons le bilan des équipes de France. Une sélection nationale U20, comme toute autre sélection, n’appartient pas à son sélectionneur. C’est une mission qui est redistribuée chaque année par le DTN. Cela fait plus de 20 ans que j’œuvre au sein de la fédération. J’ai accompagné la direction des camps d’été, puis participé au développement sur le territoire du basket 3×3. Aujourd’hui je suis très fier d’être sélectionneur U20 mais ma seule certitude, c’est de vouloir continuer, tant qu’on me le propose, de servir le basket français.

Commentaires


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ryosanada
Super interview. Merci à l'équipe de Bebasket! Guillaume Vizade est vraiment un coach intéressant. Ses équipes jouent un basket moderne et on sent une vrai cohésion d'équipe. Tout le monde connait son rôle et l'accepte. Arriver à gagner deux fois en back to back l'Euro U20 avec autant d'absents à chaque fois, ce n'est pas anodin. Et je trouve son discours toujours très lucide sur l'intégration et le développement des jeunes joueurs.
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mick7142- Modifié
Bravo à toi Guillaume, tu es un super coach, tu vas faire une belle carrière je pense, et même du côté européen, parce que tu en a les compétences...
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lounkao
Félicitations à Guillaume Vizade et meilleurs voeux de succès au MSB LE MANS qui a besoin de redorer son blason.
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