[L’œil de coach Soares] Comment attaquer la protection sur pick and roll ?
L’équipe de France est en difficulté sur l’attaque de protection sur pick and roll dans ces JO
La quasi-totalité des pick and rolls de ces Jeux Olympiques sont défendus par la « protection ».
Plutôt en difficulté dans ce secteur de jeu, l’équipe de France ne trouve que peu de solutions, tant par le porteur de balle (2,6 paniers par match en moyenne), que par l’intérieur qui roule vers le cercle (0,8 panier par match). À titre d’exemples, l’Allemagne en est elle à 6,4 paniers pour le porteur et 1,6 pour le poseur, tandis que la Serbie en est à 3,6 et 2,8.
Quelques solutions pour attaquer cette défense
- Les outils techniques :
Cette défense demande au défenseur du porteur de balle de mettre beaucoup de pression afin de ne pas rester bloquer dans l’écran trop longtemps, voire complètement « casser » l’écran. Techniquement, il est donc très important pour l’attaquant de ne pas subir la pression et d’entrainer son défenseur dans l’écran.
Pour le poseur d’écran, il est nécessaire de bien toucher le défenseur afin de faire gagner un temps d’avance à son coéquipier et de vite rouler vers le cercle afin de profiter du petit avantage créé.
- Et tactiquement alors ?
Il existe beaucoup de manières différentes d’attaquer la protection. Il est décisif d’être agressif dans le jeu à deux. S’offre alors au porteur trois solutions :
- Tirer à la sortie de l’écran lorsque le défenseur est trop bas
- Être agressif et franchir le défenseur intérieur souvent moins mobile.
- Jouer à deux sur le « Roll » (course vers le cercle) de l’intérieur, bien souvent en alley-oop
Afin de défendre ce jeu à deux, la plupart des équipes utilisent un troisième défenseur qui va également intervenir dans cette situation. Et c’est un point de stratégie spécifique qui va dépendre de la philosophie et des principes de chacun des coachs.
L’importance du scouting est donc primordiale pour adapter ainsi son jeu d’attaque et mettre en difficulté ce troisième défenseur afin l’obliger à faire un choix : doit-il intervenir et laisser son joueur ou rester sur lui ?
Bien souvent, cela se fait par le « spacing » (mettre de la distance entre les joueurs pour rendre difficile l’intervention) et surtout en plaçant le meilleur shooteur sur ce fameux troisième défenseur.
Pour aller plus loin
Le « Gortat » screen (du nom de Marcin Gortat, l’ancien pivot polonais) consiste à reposer l’écran dans la course du porteur de balle afin de lui ouvrir un chemin vers le cercle. Ce dernier va donc croiser sa course après la pose de l’écran, comme un serpent. On appelle d’ailleurs ce geste technique le « snake ».
D’autres types d’écran rendent plus difficiles cette défense :
- Pick and pop (l’intérieur s’écarte du porteur à l’extérieur de la raquette), comme le duo japonais Kawamura / Hawkinson
- L’écran isolé
- Le « spanish » pick and roll : on inclut un troisième joueur qui va bloquer le défenseur intérieur
Enfin, pour réduire la pression sur le porteur, on peut utiliser un enchainement d’écran porteur (image 7), ou d’abord non porteur puis porteur (image 8).
Qui est Guillaume Soares ?
Ancien joueur de niveau NM3 – Prénationale (avec quatre apparitions en NM1 en 2008), reconverti dans le coaching depuis, Guillaume Soares (35 ans) a été assistant-coach ces quatre dernières saisons. D’abord aperçu à Andrézieux-Bouthéon (NM1, aux côtés de Sébastien Chérasse), Pont-de-Chéruy (NM1, Dounia Issa) et Vichy (Pro B, Guillaume Vizade), il a fini par découvrir la Betclic ÉLITE l’hiver dernier, recruté par l’ADA Blois pour seconder David Morabito. Par ailleurs professeur des écoles, le Stéphanois avait démarré avec des équipes de jeune (U15, U17, U20 filles et garçons) à Grasse et Cagnes-sur-Mer.
Pour le deuxième été consécutif, Guillaume Soares tiendra une chronique tactique en marge des matchs de l’équipe de France masculine aux JO.
Les précédentes chroniques :
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