Guerschon Yabusele : du petit ours au Charles Barkley européen
Ce n’est que son premier EuroBasket avec les Bleus et sa deuxième compétition internationale, mais Guerschon Yabusele (2,03 m, 26 ans) se présente déjà comme l’un des cadres de cette équipe. Après Roanne (2011-2015), Rouen (2015-2016), la Chine (2016-2017 et 2019-2020) et la NBA (2017-2019), le natif de Dreux est l’élément le plus régulier des Bleus depuis le début de l’EuroBasket. Devenu un des leaders du Real Madrid, l’international va remporter une seconde médaille après l’argent olympique acquis à Tokyo il y a treize mois.
« Il va retourner en NBA très bientôt »
« J’ai vu tous les joueurs, sans exception, se mettre les fesses par terre », a déclaré Vincent Collet après la victoire des Bleus face à Pologne. Guerschon Yabusele fait partie de ceux-là. Ce vendredi encore, il a été d’une efficacité incroyable et a battu son record de point (22 points à 9/12 aux tirs et 4/6 à trois-points, 4 rebonds et 2 interceptions pour 22 d’évaluation) et a réduit à néant le plan de jeu des Polonais. En ouverture du tournoi, alors que la France faisait naufrage face à l’Allemagne, il avait été la seule éclaircie des Bleus et a battu une première fois son record en carrière. Face à la Lituanie, le joueur du Real Madrid avait été plus discret mais pas moins décisif. Et que dire de sa prestation face à la Hongrie, où il avait été étonnant d’efficacité au sein d’un collectif qui était à la peine ? Face à la Bosnie-Herzégovine, le « Dancing Bear » avait une nouvelle fois ébloui son monde en étant irréprochable sur le pivot de Portland, Jusuf Nurkic, et s’était avéré très précieux, tout comme face à la Turquie et l’Italie.
Une tête de MVP ?
Outre son apport défensif, il a aussi été prolifique offensivement en alternant les tirs de longue distance, près du cercle ainsi que dos et face au panier. Mais il s’agit avant d’un poste 4 plus physique que la moyenne et dont sa principale arme est la domination physique. En somme, un mélange de puissance et d’adresse qui lui colle parfaitement à la peau faisant de lui un joueur avec un fort potentiel en EuroLeague et qui pourrait retrouver la NBA, comme l’a expliqué Rudy Gobert après la phase de poules. « Guerschon est un joueur clé. Il continue de progresser année après année. Ça me fait plaisir. Il est polyvalent, il peut s’écarter, c’est une force pour nous. Il a progressé dans sa compréhension, du jeu et ses lectures. C’est un joueur NBA. Je pense qu’il va retourner en NBA très bientôt et s’y imposer cette fois. Il accumule de l’expérience et il continue de gagner en maturité et il est surtout plus costaud que la plupart des postes 4 NBA. C’est un ours qui saute ! » Après la Pologne, Vincent Collet a une nouvelle fois loué la prestation de son joueur en conférence de presse en expliquant qu’il était « le joueur le plus régulier de l’équipe ». Une déclaration qui fait évidemment penser à un futur MVP, même si l’ancien Celtic sera en concurrence avec Rudy Gobert en cas de triomphe français.
Avec plus de 52% de réussite aux shoots à trois points, Guerschon Yabusele a passé un nouveau cap chez les Bleus, lui qui n’était qu’à 32% dans l’exercice lors des JO de Tokyo. Une progression qui fait de lui l’un des tout meilleurs de l’Euro. « Pour moi, c’est le Charles Barkley européen », a carrément lancé Vincent Collet. « Dès le début de la préparation, on a senti qu’il a évolué sur la connaissance du jeu. C’est un jeune joueur pour ce niveau-là. Il a d’énormes qualités et c’est la connaissance et l’expérience qui vont lui permettre de les exploiter. Il sait presque tout faire en attaque, il peut pénétrer, poster, tirer, et même passer la balle dans certaines circonstances. C’est lui qui donne les meilleurs ballons du poste haut vers le poste bas. » Après un été d’apprentissage aux JO, l’ailier-fort occupe un autre rôle au sein de l’équipe de France. Un costume majeur qui lui va comme un gant au sein d’un collectif qui compte sur lui. « Guersch’ est une pièce essentielle pour nous et il assure », a commenté Evan Fournier, avant que Rudy Gobert complète : « Quand il est concentré, qu’il met ses tirs et qu’il joue juste, c’est une arme incroyable. Il reste un match et je sais que dimanche, ça va être un gros match pour lui ! » Comme tout le monde, on l’espère, mais lui a effectivement une tranquillité d’esprit à s’assurer dans le vestiaire du Real toute la saison. « Bien sûr qu’il y a de la motivation en plus rapport à ça. Je n’ai pas envie de rentrer à Madrid et les entendre parler de ça tous les jours. J’ai envie de gagner pour que ce soit moi qui puisse en parler dans le vestiaire ! »
À Berlin,
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