Exceptionnel : l’équipe de France retourne en finale olympique !!!
Les Bleus sont en finale des Jeux Olympiques… et donc déjà assurés d’une médaille !
Le ballon du match aurait pourtant fait un beau souvenir. Mais après avoir capté le dernier rebond, celui de la libération, Evan Fournier a préféré l’expédier là-haut, très loin dans les tribunes. « C’est un truc de NBA », se marrait-il quelques minutes plus tard dans les entrailles de la salle, son maillot sûrement perdu dans la foule, quelque part avec la gonfle. Et Bercy s’est alors transformé en Pandemonium : Matthew Strazel a sprinté comme un dératé vers l’autre côté du terrain, Nicolas Batum s’est dressé les deux poings levés vers le public, Andrew Albicy s’est hissé sur son dos, Victor Wembanyama hurlait sa rage et son bonheur à qui voulait l’entendre, les yeux humides. Des scènes sublimes, propres à donner des frissons au plus insensible des suiveurs, à la hauteur de l’exploit vertigineux : l’équipe de France jouera une deuxième finale olympique d’affilée !
Le premier pays hôte en finale, à part les États-Unis
Puis, après s’être jeté dans les bras de Rudy Gobert, Evan Fournier s’est retrouvé face à son sélectionneur, Vincent Collet, extatique. Pour une accolade belle, franche, sincère. Pour en mesurer la portée, il convient de se replonger six jours en arrière. Quand les Bleus venaient de se faire piétiner par l’Allemagne à Villeneuve-d’Ascq, hués par leur propre public. Quand cette équipe développait un basket d’une faiblesse abyssale. Quand l’un des leaders historiques du groupe désavouait publiquement son coach sur le projet de jeu mis en place. Comment alors aurait-on pu croire que le basket français vivrait, moins d’une semaine plus tard, le plus beau moment de son histoire ?
Car c’est de ça dont il s’agit. N’ayons pas peur du manque de recul : un titre européen en 2013, c’était unique. Une finale olympique à Londres en 1948, c’était sûrement très sympa mais disons qu’on est peu à pouvoir en parler. Sydney 2000 ou Tokyo 2021 resteront inoubliables mais il y avait l’écueil du décalage horaire et/ou d’une salle vide. Mais là… Samedi, à 21h30, les Bleus disputeront, à la maison, la finale des Jeux Olympiques face aux États-Unis. La deuxième consécutive, donc, et le premier pays-hôte à s’inviter sur la scène du plus grand match, si l’on excepte les intouchables États-Unis, titrés en 1984 et 1996. La troisième du siècle, aussi, et personne d’autre ne l’a fait… à part les Américains, vous l’aurez compris. Immense.
Les « cailleras »
Pour cela, il aura fallu défier tous les éléments. Une préparation balbutiante. Les doutes extérieurs. Les mauvais résultats. Et encore un début de match raté, où l’Allemagne a rapidement compté dix points d’avance (2-12, 3e minute puis 18-28; 11e minute). Presque le scénario idéal, en somme, pour enfermer les champions du monde dans leurs certitudes, convaincus d’être plus forts que les Français, plus doués, plus complets. Mais il ne faut pas sous-estimer la foi d’un groupe, encore plus quand l’image du sourire goguenard de Dennis Schröder narguant le public de Lille s’imprimait encore dans tous les esprits. « On ne va pas les laisser nous voler notre finale », a exhorté Vincent Collet dans les vestiaires, leader d’un nouveau gang autoproclamé, celui des « cailleras » (racaille en verlan, ndlr), l’étiquette derrière laquelle se rattachent tous ces Bleus-là.
Pour avoir signé les deux plus grands matchs de sa carrière quand le monde entier regarde, Isaia Cordinier (16 points à 6/13, 7 rebonds et 2 passes décisives) est une caillera. Pour avoir donné la leçon à toute la raquette allemande, Guerschon Yabusele (17 points à 7/11, 7 rebonds et 2 passes décisives) est une caillera. Pour avoir massé tous les intérieurs canadiens et allemands se trouvant sur son passage, Mathias Lessort (10 points à 4/5 et 4 rebonds) est une caillera. Pour être resté déterminant défensivement malgré sa maladresse chronique, Victor Wembanyama (11 points à 4/17, 7 rebonds, 4 passes décisives et 3 contres) est une caillera. Et il y a douze cailleras dans ce vestiaire, tous dignes du label pour avoir complètement étouffé les Allemands (28 points encaissés à la 11e minute, 41 dans les 29 suivantes). Il fallait bien cela pour résister à une fin de match irrespirable, où la Mannschaft a réduit un déficit de -13 à -2 (de 66-53 à 70-68 dans la dernière minute). Il fallait bien cela pour mater la plus forte équipe d’Allemagne de l’histoire, et ses treize victoires d’affilée en compétitions internationales. Comme il avait fallu un contre légendaire de Nicolas Batum il y a trois ans pour briser la série d’invincibilité de Luka Doncic avec la Slovénie. Qu’ils fassent attention, on pourrait maintenant presque s’habituer à gagner des demi-finales olympiques…
À Bercy,
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