Fin de semaine palpitante pour le basket français : quatrième demi-finale olympique d’affilée pour les Bleues !
L’équipe de France féminine a facilement éliminé l’Allemagne !
Il y a trois jours, le basket français était au bord du vide, seulement suspendu aux deux bons résultats initiaux de sa sélection féminine pour tenter d’éviter un fiasco en mondovision à la maison : les Bleus du 3×3 étaient alors considérés comme de gentils outsiders, leurs homologues féminines avaient déjà essuyé un échec cuisant pendant que le groupe de Vincent Collet ne cessait de décevoir. Mais tout cela, c’est du passé. Cette fois, ce n’est plus une bérézina qui se profile mais quatre jours magnifiques, vertigineux, aux mille émotions entremêlées, avec deux nouveaux podiums à accrocher, pour faire suite à la sublime médaille d’argent des hommes de Karim Souchu.
Pour l’évènement le plus de son histoire, des Jeux Olympiques à la maison, l’équipe de France de basket version 5×5 aura le droit à un menu de chef : deux demi-finales ! Une incroyable constance au plus haut niveau mondial que seuls les États-Unis risquent d’égaler en fin de soirée en dominant le Nigeria. Mais les deux histoires sont tellement différentes. D’un côté, un quart de finale homérique contre le Canada pour les hommes, en forme de divine surprise après un premier tour chaotique. De l’autre, des filles qui avaient tout à perdre, plutôt enthousiasmantes à Villeneuve-d’Ascq, mais sans filet face à l’Allemagne pour le match le plus important de l’ère Toupane.
Toupane, enfin la validation ?
Nommé il y a trois ans en vue de cet horizon Paris 2024, Jean-Aimé Toupane jouait la crédibilité de son bilan sur cette olympiade. Très contesté lors de sa prise de poste à cause de son inexpérience absolue dans le basket féminin, l’ancien joueur de l’AS Monaco n’avait, pour l’instant, pas permis de faire mieux que Valérie Garnier, alors qu’on lui avait demandé de briser la malédiction des finales européennes. Un quart de finale de Coupe du Monde 2022, c’était comme d’habitude. Une troisième place continentale en 2023, c’était moins bien, surtout avec l’infamante déclaration « un bronze qui vaut de l’or » après avoir déclaré que « tout autre résultat que le titre serait un échec ». Mais là, une demi-finale olympique, c’est une sorte de tradition perpétuée, la quatrième d’affilée pour les Bleues (après l’argent de 2012, la quatrième place de 2016 et le bronze de 2021). « Il n’y a pas de soulagement pour moi », réfute pourtant le technicien franco-sénégalais. « Il n’y avait aucune peur avant. Je vis au jour le jour et je veux juste aller le plus loin possible. On a envie de rester là jusqu’au bout et on est encore en course ! »
Pour éviter le piège allemand, et s’offrir quatre jours de plus au village olympique, les Bleues ont mis tous les ingrédients nécessaires. À commencer par l’intensité défensive qui caractérise l’identité de cette équipe cette année. À la mi-temps, la Mannschaft en était déjà à 13 balles perdues, contre 10 interceptions pour les Françaises. Et si Nyara Sabally a signé un retour de blessure intéressant (20 points à 3/13 et 13 rebonds), sa star de sœur, Satou, était elle parfaitement contenue. « Elle joue à un niveau incroyable et il faudra l’éteindre direct », prévenait Gabby Williams dimanche soir. On ne pensait pas que ce serait à ce point-là : la double All-Star NBA en était à 2 points à 0/4 et 7 balles perdues au bout de trois quart-temps. Mission pleinement tenue, donc.
« De la maturité ! »
En plus de la défense, il y eut une vraie efficacité offensive. Avec 84 points marqués, l’équipe de France s’est offerte la sortie la plus prolifique de son tournoi olympique, bien aidée par le record en sélection de Marine Johannes, qui a donné le tournis à la défense allemande (24 points à 8/14 en 25 minutes). « C’est plus facile pour nous quand elle marque des points », se marre Gabby Williams. « Quand elle joue comme ça, elle attire les défenses et ça ouvre tous les espaces pour nous. Quand on voit un highlight reel de Marine (une grosse action, ndlr), ça nous donne beaucoup d’énergie aussi ! Quand elle joue des deux côtés du terrain, aussi en défense, c’est l’une des meilleures joueurs du monde ! »
Et tout cela est encore mieux avec un vrai sentiment de maîtrise. Alors que les tricolores auraient éventuellement pu se laisser gagner par le doute après leur impair contre l’Australie, cette levée allemande a finalement conforté toutes leurs certitudes. Si la Mannschaft a bien grignoté son retard de 19 à 9 points dans le money-time (de 73-54 à 78-69), on n’a finalement jamais été inquiet pour l’équipe de France, d’apparence si sûre de sa force. « Il fallait juste contrôler le tempo, le rythme, le chrono », évacue Gabby Williams. « Ce sont les JO. On savait qu’elles allaient pousser un peu à la fin mais on a gardé notre calme. On n’a jamais paniqué et ça montre notre maturité. » Soit un peu tout ce qui a manqué l’an dernier au cours de la catastrophique première mi-temps de la demi-finale du championnat d’Europe face à la Belgique. Ça tombe bien, l’heure de la revanche a sonné…
À Bercy,
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