Fos soulagé, l’Élan Béarnais bon dernier
À l’heure où Éric Bartecheky continue de crier son désespoir de voir son effectif être aussi peu garni, il y avait comme une certaine ironie à voir l’un des rares joueurs ayant signé pour l’Élan Béarnais cet été briller ce vendredi soir. Car problème : ce joueur-là défendait les couleurs de Fos-sur-Mer. Sorti de son engagement avec l’EBPLO fin juin à cause de l’avenir incertain du club, Allan Dokossi a été l’un de ceux ayant le plus martyrisé l’équipe paloise, tranchant comme rarement il l’avait été jusque-là cette saison (10 points à 4/6 et 8 rebonds pour 19 d’évaluation). L’ailier méridional s’est défendu de tout esprit de revanche, et on serait tenté de le croire, mais toujours est-il que c’est sa formidable séquence du troisième quart-temps qui a creusé la tombe de l’Élan Béarnais (58-50, 28e minute), désormais bon dernier de Betclic ÉLITE. « Jo (Passave-Ducteil) me dit souvent que tout part de moi et de ma défense », en souriait-il après coup. « Avec l’énergie que j’apporte, je pense que cela motive et booste mon équipe ! »
Après, Dokossi ou non, l’Élan Béarnais ne méritait pas de prendre ce match. Il y eut certes une entame convaincante (15-25, 9e minute), facilitée par la fébrilité fosséenne (7 balles perdues dans le premier quart-temps), et ce fut à peu près tout. Ou peut-être une deuxième mi-temps réussie de Garrett Sim (14 points, 17 au total), si l’on cherche bien. L’effectif palois est trop court, et cela s’est encore senti, une énième fois. Vitalis Chikoko a pris deux fautes en moins de deux minutes, Enzo Shahrvin l’a suppléé de façon remarquable (6 points et 8 rebonds à la mi-temps) mais est retourné sur le banc dès la 15e minute, lesté de… quatre fautes. Landing Sane pas dans le coup, c’est Markeith Cummings qui a fait les efforts mais l’ailier était déjà à bout de souffle à la mi-temps. « C’est usant de toujours faire le même constat », pestait Éric Bartecheky, lassé de gérer une équipe en sous-effectif.
Pas assez bons, tout simplement
Alors oui, Pau s’est battu mais comme l’a fait remarquer son entraîneur, les Palois ne sont juste pas assez bons… Pas assez agressifs (seulement 8 lancers-francs, contre 31 pour Fos), pas assez précautionneux (17 balles perdues), pas assez justes, cela commence à faire beaucoup pour une équipe désireuse de sauver sa peau. Incapable de trouver des solutions viables sans Michael Stockton, coupé du reste de ses coéquipiers par la défense fosséenne, l’EBPLO a passé son dernier quart-temps à désespérer les 32 Peones, qui ont pourtant choisi de passer deux nuits dans le bus pour les accompagner en Provence, à cause d’une litanie de mauvais choix. « On sombre à la fin car on n’est pas assez intelligents dans notre manière de jouer », pointait Giovan Oniangue. Après des tournants mal négociés contre Paris et Le Portel, l’Élan Béarnais a laissé échapper un nouveau match à ne pas perdre et le paye désormais comptablement en s’installant à la dernière place du championnat. « C’est dur », ajoutait le capitaine. « Il ne faut pas baisser la tête maintenant, pas se relâcher non plus. La saison est encore longue, il reste plus d’une vingtaine de matchs. Nous sommes dans l’urgence maintenant et c’est dans les situations comme celles-ci qu’on voit les forces de caractère. À nous de nous battre afin d’aller chercher le maintien. »
Alors que l’arrivée imminente d’un nouvel arrière constitue déjà un motif d’espoir, les Palois pourront se tourner vers Fos-sur-Mer afin de trouver une autre source d’inspiration. Cela faisait pratiquement deux mois que les BYers n’avaient plus connu les joies de la victoire en Betclic ÉLITE, vaincus lors de leurs sept dernières sorties, parfois de manière cruelle comme contre Roanne ou à Cholet. Le buzzer beater miraculeux de Dominic Artis aurait pu être le coup de poignard de trop, mais les hommes de Rémy Valin ont su trouver la force nécessaire pour s’en relever et arracher une victoire vitale pour la suite. « Les joueurs ne lâchent pas », applaudissait le coach, qui pouvait difficilement rêver d’un meilleur cadeau pour ses 45 ans. « Cela fait un mois qu’ils travaillent et qu’ils ont toujours la bonne attitude. Depuis le retour de la trêve, on est vraiment mieux et il fallait vraiment valider cela. » Un autre hic pour l’Élan Béarnais : si l’on veut valider des progrès, la notion de progression est vitale. Et ce n’est pas vraiment ce que l’on voit actuellement…
À Fos-sur-Mer,
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