Évreux attend (beaucoup) plus de Paul Rigot, « méconnaissable » depuis le début de saison
Faire son match référence, d’un point de vue statistique, avec 0 point au compteur, c’est la dure réalité du début de saison cauchemardesque de Paul Rigot avec l’ALM Évreux. Utilisé 25 minutes vendredi par Neno Asceric à Fos-sur-Mer, l’ailier manceau a raté ses deux tirs mais a apporté d’autres choses que du scoring en cumulant 8 rebonds et 6 passes décisives pour atteindre la barre des 11 d’évaluation. Comme la semaine dernière, à Châlons-en-Champagne, sa vraie meilleure prestation de la saison (6 points à 2/5, 4 rebonds et 3 passes décisives).
Des propos très durs de Neno Asceric début novembre
Ce qui reste loin d’être le bout du monde, et surtout immensément problématique au vu de son statut à Évreux. Alors qu’il avait laissé de merveilleux souvenirs à Jean-Fourré, y réalisant sa plus belle saison en carrière en 2019/20 (12,2 points à 55%, 6,3 rebonds et 2,2 passes décisives), Paul Rigot n’est que l’ombre de lui-même depuis le début de saison (2,3 points à 18%, 4,3 rebonds et 2,5 passes décisives). « Fantomatique », osa même Neno Asceric dans La Dépêche il y a deux semaines, très critique à l’égard de son ailier.« Il n’est pas focus, il n’est pas concentré. Il est absent. Son body langage montre à tout le monde qu’il est absent ! Ça, c’est le problème. C’est un joueur qui a déjà joué en Betclic ÉLITE, qui a déjà vécu une montée. Il ne peut pas se permettre ce genre d’absence et de manque de concentration. »
Dans le même journal, l’ancien pensionnaire du Pôle France avait également fait l’objet d’une mise sous pression de la part de son président, Patrick Roussel. « Paul Rigot est méconnaissable. Nous l’avons mis dans les meilleures conditions pour qu’il se relance et s’épanouisse après une dernière saison compliquée à Blois. Nous avons plus que jamais besoin de lui. Ce n’est pas une question d’adaptation puisqu’il connait très bien le club, la ville, l’environnement. Il est urgent qu’il se réveille. Les supporters se posent des questions. »
« On n’a pas d’autre solution, j’espère qu’il va nous donner un plus »
D’autant plus que le champion de France 2014 (avec Limoges) était attendu au tournant : depuis le début de saison, l’ALM Évreux évolue en effectif resserré et oscille entre sept et huit joueurs professionnels. De fait, même s’il n’est absolument pas en confiance (1/14 de loin), il est impossible pour Neno Asceric de placer Paul Rigot sur le banc puisqu’il n’a pas d’autre solution à disposition. Ainsi, en onze matchs officiels, il a dépassé à dix reprises la barre des 20 minutes de jeu. Surtout, au sein d’une équipe extrêmement jeune (cinq joueurs de moins de 22 ans), l’expérience du Sarthois semblait prépondérante à la base. Lui arrive de Betclic ÉLITE, où il a contribué l’an dernier au maintien de l’ADA Blois, lui a déjà connu la Pro B, lui a déjà été un membre majeur d’une épopée victorieuse (10,2 points à 49%, 3,4 rebonds et 1,1 passe décisive lors de la montée blésoise en 2021/22)… Sa Leaders Cup avec Évreux, dès son arrivée, semblait porteuse de belles promesses (8,3 points à 42% et 4,7 rebonds) mais la machine s’est soudainement enrayée. Depuis, Neno Asceric travaille à la réparer.
« Qu’est-ce qu’il faut faire avec Paul ? « , s’interrogeait-il vendredi soir, après la troisième défaite consécutive de l’ALM à Fos (73-80). « Il faut qu’il retrouve sa confiance, déjà. C’est le point principal. Dans le sport de haut niveau, la confiance est essentielle. Son problème est qu’il n’a pas fait la préparation avec nous, il nous a rejoint trop tard (signature officiellement annoncée le 19 septembre, ndlr). Physiquement, il n’était pas prêt. Et notre problème est qu’on n’a pas d’autre solution. Nous avons trois majeurs blessés (Adin Vrabac, Bangaly Fofana et Romain Parmentelot, victime d’une blessure musculaire vendredi, ndlr). On essaye d’en tirer le maximum mais j’espère qu’il va nous donner un plus. » Car un match complet à 0 point n’est vraiment pas ce qu’attend Évreux avec Paul Rigot. Si le club normand a fait revenir son ancien ailier, c’est pour le voir amener du scoring et servir de capitaine de route à une équipe de jeunes pousses. Pas pour le qualifier de fantomatique dans la presse…
À Fos-sur-Mer,
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