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Entre régression sportive et crise structurelle, le grand écart du Champagne Basket

Pro B - Aux portes de la montée en Betclic ÉLITE la saison dernière, Champagne Basket a investi les bas-fonds de la Pro B en cet hiver 2024. Triste 16e de l'antichambre, l'union marnaise espère s'être relancée grâce à sa victoire à Fos vendredi (98-91) mais vit des heures sombres sur un plan administratif, avec un projet structurel en cours d'avortement.
Entre régression sportive et crise structurelle, le grand écart du Champagne Basket

Mathis Keita, David Skara, Jean-Philippe Dally, Marquis Jackson et les Champenois ne vivent pas la saison escomptée, malgré une grosse stabilité depuis la finale 2023

Crédit photo : Antoine Bodelet

Pour un supporter de Champagne Basket nostalgique, le déplacement à Fos-sur-Mer vendredi avait tout d’une madeleine de Proust… Cette rencontre mettait aux prises neuf finalistes de la saison 2022/23 sous les couleurs de l’union marnaise : les six rescapés champenoises (Marquis Jackson, Lamine Sambe, Mathis Keita, David Skara, Jean-Philippe Dally et Grismay Paumier), ainsi que les trois transfuges fosséens (Timothé Crusol, Vincent Vent et Jordan Aboudou, qui a d’ailleurs profité de ses retrouvailles avec ses ex-coéquipiers pour égaler son record en carrière avec 30 d’évaluation).

« On a une cible dans le dos »

Il ne manquait finalement que Samir Gbetkom, parti à Antibes, Djordje Milosevic, qui se remet d’une grave blessure au genou, et… les hauteurs asphyxiantes de la saison dernière. Ce Fos – Châlons-Reims devait être un choc entre gros bras, il n’a été qu’un match de la peur, propice à la relance pour Champagne Basket (98-91) après six défaites en sept rencontres. « Il ne faut pas s’arrêter à la victoire à Fos », prévient Thomas Andrieux. « Le championnat est long, ce n’était que la 16e journée, il reste encore pas mal de matchs. C’était important de prendre la rencontre à Fos, c’est une bonne chose de faite mais il faut vite se projeter. Il y a une autre rencontre importante, à Lille, qui arrive dès vendredi. »

Thomas Andrieux et Champagne Basket sont 16e de Pro B, avec 5 victoires en 16 matchs (photo : Antoine Bodelet)

Non sans une irritation certaine, Thomas Andrieux évacue aussi les questions sur le grand écart vécu par l’union marnaise, entre le money-time d’un Match 3 de finale de playoffs (-2 à la 27e minute à Chalon) et le flirt avec la zone rouge sept mois après, pourtant légitimes au vu de la stabilité de l’effectif. « Je ne parle pas de la saison 22/23″, s’agace l’ancien entraîneur de Boulazac. « Je suis focus sur 23/24. Ce qui s’est passé l’an dernier s’est passé l’an dernier… Si certains sont peut-être en train de découvrir la densité de la Pro B, nous on la connait bien. On a laissé pas mal de plumes lors de notre parcours en Leaders Cup, jusqu’à la finale. On est mi-janvier et c’est déjà notre 27e match officiel. C’est principalement dû à cela. L’année dernière, on a fait 50 matchs et on a fait une saison éreintante. Du coup, ce n’est pas simple, surtout qu’on a une cible dans le dos. Aussi, on avait démarré timidement l’exercice précédent pour le finir très fort (10v-8d fin janvier, 22v-12d au final, ndlr). C’est la suite qui m’intéresse, je veux regarder devant et pas derrière. »

À une seule victoire des playoffs…

Pas question de parler de maintien, donc, malgré la réalité comptable : une seule longueur d’avance sur la zone de relégation. Mais l’autre réalité comptable, c’est que Champagne Basket est pratiquement l’équipe la plus proche de son objectif avec Vichy, l’autre finaliste de la Leaders Cup : un trophée à Saint-Chamond dans un mois lui offrirait un accessit direct pour les playoffs, le seul vrai moment d’enjeu de cette interminable saison régulière de Pro B, sans montée à la clef pour le premier. Il reste ainsi cinq mois pour trouver la bonne formule, largement faisable pour une équipe qui a déjà connu les sommets d’une finale pour deux tiers de ses membres. « On n’a pas vu une équipe de bas de tableau vendredi : si Châlons-Reims continue à jouer comme cela, ils vont retrouver leur place de la saison dernière », promet Rémi Giuitta, l’entraîneur de Fos-sur-Mer. Cela éviterait d’entendre à nouveau parler de grand écart…

Un projet au point mort

Né en juin 2010 du rapprochement entre l’ESPE Châlons-en-Champagne et le Reims CB, le Champagne Châlons-Reims Basket est devenu un projet entre parenthèses. Alors que l’engouement autour de l’union meurt à petit feu, avec le 13e taux de remplissage en Pro B l’an dernier (66%), le président Michel Gobillot a tiré la sonnette d’alarme dans la presse locale, enterrant pratiquement l’ambition du club, avec un point d’achoppement autour de l’impossibilité d’organiser tous les matchs à l’Arena de Reims, entre le coût faramineux de la location et l’alternance avec Châlons-en-Champagne. Les féminines devaient parallèlement jouer à Châlons et un tiers-lieu était censé voir le jour dans l’ancien quartier militaire de Chanzy. Et tout cela sans oublier les échos autour des pertes financières subies par le club.

« On revient 15 ans en arrière ! »

Un projet rejeté pour le Champagne Basket ? (photo : Antoine Bodelet)

« Je le dis aujourd’hui, le projet Champagne Basket tel qu’il a été imaginé, sous réserve d’un miracle inespéré, ne verra jamais le jour », a lancé le dirigeant dans les colonnes de L’Union le 19 décembre. « C’était soi-disant un projet extraordinaire. Mais, finalement, on nous a dit : vous avez rêvé pendant deux ou trois ans mais on vous met devant vos responsabilités. On vous remet le cadre auquel on n’a jamais dérogé. C’est un problème insurmontable qu’un club de haut niveau ne puisse pas évoluer dans une salle digne de ce nom. On est en difficulté avec seulement huit matches à l’Arena, on n’est pas encore parvenu à boucler le budget de la saison en cours, c’est très inquiétant. Ça va sûrement nous emmener vers une crise budgétaire. »

De quoi mener l’union marnaise, contre son gré, vers un carrefour. Le Champagne Basket était un véritable projet territorial. « Cette nouvelle donne dit stop à ce projet. On revient à celui d’un club lambda », poursuit Michel Gobillot. « Est-ce que ce sera toujours sur les deux villes ? Est-ce qu’on refera du basket à Châlons ? À Reims ? Est-ce qu’on fera les filles à Reims et les garçons à Châlons ? En tout cas, il n’y a plus de projet sérieux. Avancer des hypothèses, c’est risqué, on ne va pas brûler les étapes. À partir de maintenant, les membres du comité directeur et surtout une petite équipe vont devoir travailler sur l’élaboration de la survie potentielle du basket. Aujourd’hui, pour faire un club, il faut des moyens. Sinon, on devient un club de la deuxième partie de tableau de Pro B si on fait les choses comme avant 2010. On va jouer dans des salles des années 80, ce sera de la Nationale 1 améliorée. Le jour où on se prendra les pieds dans le tapis, on retournera en N1. On revient 15 ans en arrière. »

Propos recueillis à Fos-sur-Mer,

Commentaires


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lefreezident
L'avenir du basket en Champagne doit être a Reims., c'est juste logique, bassin de population, Arena déjà opérationnel, engouement, faut arrêter ces conneries de Chalon Reims, Vichy Clermont, Boulogne Levallois ect...
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jean_michel
Le souci ce n'est pas le projet de fusion Reims avec Chalons qui aux dires de certains pénaliserait le basket Champagne. Le basket champenois doit avoir son siège à Reims ? Oui ... Reims s'est fortement développé au contraire de Chalons. Est-ce que Reims est une terre de basket ?? pas trop non plus ... quel est le potentiel réel ? La concurrence du football qui carbure depuis qqes années n'est elle pas en train de faire mourir le basket ? oui.. Compliqué ..il y a vraiment du gaz dans le champagne.
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derniermot
C'est tout à fait logique, quand tu unis deux clubs de Pro B/N1, tu fais pas un club sérieux de Pro A, or, pour tuer l'ame de deux clubs, le step up doit etre énorme, sinon tu n'as pas de soutien
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