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Emmanuel Mavomo, un pied en NM2, l’autre en NBA

Invité par Toronto, Emmanuel Mavomo est le seul coach français à officier lors de la NBA Summer League, en compagnie de T.J. Parker. Une incongruité sachant qu'il officiait cette saison en Nationale 3 avec Levallois. Comment peut-il se retrouver dans ce grand monde là ? Présentation.
Emmanuel Mavomo, un pied en NM2, l’autre en NBA
Crédit photo : Levallois Blue Steelers

D’un côté, le coach champion de France, T.J. Parker. De l’autre, Emmanuel Mavomo, finaliste de Nationale 3 avec le Levallois Sporting Club. A priori, pas grand chose en commun non ? Si ce n’est qu’ils seront les deux seuls entraîneurs français présents lors de la Summer League NBA (à partir de ce jeudi), respectivement avec Milwaukee et Toronto. « Ce sont deux mondes complètement différents hein », rigole le second cité, à l’évocation de cet énoncé. « C’est un rêve que de se retrouver intégré à un staff NBA, même pour seulement quelques jours. » Alors dans un monde où les places sont aussi chères, comment un technicien de cinquième division a-t-il pu obtenir l’un des rares tickets ? Grâce à un réseau bien fourni, évidemment. Car résumer le natif de Kinshasa à son simple poste au LSC serait réducteur tant il touche à tout.

Venu à la balle orange en tant que volontaire sur les camps BWB Africa en Afrique du Sud, Emmanuel Mavomo officie actuellement sur trois continents différents : il entraîne Levallois, donc, il a enfilé le costume d’adjoint de la sélection du Nigéria, il a participé aux deux premières éditions de la BAL en tant qu’adjoint (avec les Patriots du Rwanda puis le BC Espoir Fukash) et il se trouve en ce moment à Las Vegas afin de seconder Trevor Gleeson à la tête des Raptors lors de la Summer League. « Je suis un étudiant du jeu », aime-t-il à se définir.

Disciple de Mike Brown

Même en un temps réduit, toutes ces casquettes lui ont permis de vivre des expériences éminemment plus marquantes que les affrontements contre la réserve de Rueil ou l’Étoile sportive des cheminots de Trappes-Saint-Quentin-en-Yvelines, joutes traditionnelles de la Poule G de NM3. Ainsi, outre une quête du titre de champion d’Afrique (en 2015, avec le club angolais de Luanda, son premier employeur), Emmanuel Mavomo a surtout participé aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021 avec la sélection féminine du Nigéria. « Avoir le droit de s’asseoir au milieu de ces milliers de champions, c’était juste incroyable », se souvient-il.

Emmanuel Mavomo a officié avec le club congolais de Fukash cette année lors de la BAL (photo : NBA BAL)

 

Si l’ancien assistant d’Aix-Maurienne peut pointer le bout de son nez en NBA, c’est également présent grâce à ses liens avec la sélection du Nigéria. Membre du staff de l’équipe masculine également, présent le week-end dernier à Kigali pour la dernière fenêtre internationale, il officie aux côtés d’une sommité du coaching mondial : Mike Brown, élu entraîneur NBA de l’année en 2009 lors de son époque à la tête des Cavaliers de LeBron James, quadruple champion NBA (une fois en tant qu’assistant de Gregg Popovich à San Antonio puis trois fois en tant que coach associé avec Golden State), tout juste nommé sur le banc de Sacramento. « C’est un mec qui prend toujours le temps de répondre aux gens qui sont proches de lui, qui prend le temps de partager », apprécie-t-il. « Même quand il était en finale NBA ces dernières semaines, il était disponible pour échanger, répondre à des questions ! Nous avons une vraie relation de confiance. Être à coté d’un mec aussi brillant, aussi capé et qui arrive à rendre derrière, c’est très enrichissant. »

Cap sur la NM1 avec Levallois ?

Le nouvel entraîneur des Kings avait d’ailleurs proposé à Mavomo d’intégrer le staff de sa franchise pour la Summer League mais c’est l’intervention des dirigeants de la BAL, désireux de créer une passerelle plus concrète avec la NBA, qui l’ont poussé à Toronto. « J’ai demandé à Mike Brown si ça ne le dérangeait pas que j’aille aux Raptors à la place, il m’a dit que j’aurais le meilleur des deux mondes comme ça. » Et ce n’est que partie remise avec Sacramento puisque le technicien levalloisien participera au training camp des Kings à la rentrée, idéalement sur une durée de dix jours, via une dérogation pour décaler un match de NM2. « L’opportunité est trop grande », souffle-t-il. « Même mes joueurs au LSC sont en attente de ce que je vais pouvoir voir là-bas et ramener.  »

Car malgré toutes ces découvertes aux quatre coins du monde, il ne faudra pas oublier que la priorité restera le fait de pérenniser Levallois comme un nom qui compte dans le basket français, au-delà de toutes les turbulences entourant l’avenir des Metropolitans 92. Promus en Nationale 2 après une saison parfaite (20v-0d), seulement égratignée par la défaite en finale contre le TOAC, les Blue Steelers ont affiché une forte identité locale appréciée, avec la présence de quatre vainqueurs du Trophée du Futur 2016 (avec les Espoirs du Paris-Levallois) : William Mpogazi, Samba Balayera, Pierre Besson et le fils de la légende locale, Solly Stansbury. À terme, l’objectif affiché du LSC est de se hisser jusqu’en NM1. « Au milieu de tout ce qui se passe avec l’équipe pro, on montre que la relève est là », savoure le coach, désireux lui de « poursuivre son petit bout de chemin avec le premier club qui lui a vraiment fait confiance. » Tant mieux, car certains principes de NM3 seront peut-être perceptibles cette semaine à Las Vegas…

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