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Devenu un fort joueur d’EuroLeague, Devin Booker revient sur ses années françaises

Qui aurait pu lui prédire un tel avenir au cœur de l’automne 2013, alors qu’il vivait une sinistre première expérience professionnelle avec le SLUC Nancy ? Star de l’université de Clemson, Devin Booker s’était heurté à la barrière du professionnalisme en débarquant en Lorraine. Son bilan chiffré : 5 matchs de Pro A, 25 minutes au total pour 1,6 d’évaluation en moyenne, de quoi susciter la déception d’Alain Weisz : « Il n’est pas prêt », avait déclaré l’ancien entraîneur nancéien à L’Est Républicain. « C’est encore un enfant, il manque de férocité. »

Plus de six ans plus tard, Devin Booker (2,05 m, 29 ans) s’est établi comme l’un des meilleurs intérieurs d’EuroLeague, au prix d’une progression linéaire. Une évolution initiée dans nos contrées : rookie anonyme à Nancy, le natif de la Caroline du Sud a fini son aventure française avec le costume de MVP du championnat sous les couleurs de l’Élan Chalon en 2015/16 (15,1 points à 61%, 7,6 rebonds et 2,7 passes décisives pour 20 d’évaluation). Entre-temps, accompagné du néo-lorientais Bali Coulibaly (qui n’était alors qu’un jeune intérieur du centre de formation de la JL Bourg), Frédéric Sarre − qui état en quête d’un remplaçant au décevant John Ofoegbu − avait pris la route jusqu’à Gentilly afin d’observer le futur pivot du Khimki Moscou. Il ne lui avait fallu qu’une heure sur place pour comprendre qu’il tenait un diamant brut entre ses mains. « C’était un très jeune joueur qui avait besoin de prendre plus de confiance et de maturité, d’apprendre le basket européen », se souvenait-il en mars 2016. « Mais il avait des moyens et un potentiel énorme. C’était un avion athlétique avec un contrôle général technique correct à l’époque. »


En 2014, Devin Booker avait terminé MVP de la finale des playoffs de Pro B contre Poitiers
(photo : Vincent Janiaud)

Lancé en Pro B par le club de l’Ain qu’il avait ensuite accompagné dans l’élite avant de s’épanouir sous les ordres de Jean-Denys Choulet à Chalon puis de remporter à deux reprises le titre de champion d’Allemagne avec le Bayern Munich (2018 et 2019), Devin Booker était en train de réaliser son exercice référence sur la scène continentale (11,6 points à 60%, 4,8 rebonds et 1,2 passe décisive pour 13,9 d’évaluation en 22 minutes), avant que la pandémie mondiale ne vienne tout enrayer. Pourtant, en 2016, alors que son talent avait déjà explosé au grand jour, il était encore permis de douter de sa capacité à rayonner en EuroLeague. « Ce n’est pas un gros pivot », expliquait Frédéric Sarre, qui trouvait son profil plus adapté aux joutes de la NBA. « Les équipes européennes ont des joueurs un peu spécifiques. Pour l’EuroLeague, il manquerait un ou deux trucs… » Pour finalement en arriver à ce niveau de performance, l’ancien Chalonnais a su progressivement étoffer sa panoplie offensive, que l’on pouvait caricaturer à de l’explositivé et du jeu en mouvement lors de sa période française. Par exemple : le tir à trois points. En 63 rencontres officielles sous les couleurs de la JL Bourg, il n’avait tenté que trois tirs primés, tous ratés. Il émarge désormais à 46% de réussite, avec un joli 17/37 cette saison. « Je ne me suis jamais senti aussi à l’aise sur un terrain qu’avec le Khimki et cela s’est vu dans mes performances », savoure-t-il au micro d’EuroHoops. « Ce n’est que ma deuxième saison en EuroLeague mais j’avais la conviction depuis longtemps que je pouvais y jouer. » Surtout, avec nos confrères, il avait pris le temps de longuement conter ses trois saisons en France.

« Ce n’est que quand je suis véritablement arrivé en France que j’ai compris la réalité. J’étais à l’étranger, et cela m’a vraiment affecté. J’ai eu le mal du pays immédiatement et je voulais rentrer à la maison. Je n’avais pas fait trop de recherches sur l’endroit où j’allais, je ne savais rien de ce que vivre à l’étranger impliquait. […] C’était vraiment difficile au début. Cela m’a pris du temps au début pour m’adapter mais beaucoup de mes coéquipiers à Nancy m’ont aidé à trouver mes marques, et je leur en suis à jamais reconnaissant. Sportivement, l’entraîneur et moi n’étions pas sur la même longueur d’onde. Je ne jouais pas beaucoup mais je travaillais dur chaque jour. Alors avec mon agent, nous avons décidé que la meilleure chose à faire était de partir pour une autre équipe, Bourg-en-Bresse. Quand je suis arrivé là-bas, nous avons remporté le championnat (en réalité, seulement les playoffs puisque c’est Boulogne-sur-Mer qui a été sacré champion, ndlr) et nous sommes montés en Pro A. C’est à ce moment-là que ma carrière a vraiment démarré. Pas à Nancy, je n’ai rien contre l’équipe mais je n’ai juste pas l’impression d’avoir commencé là-bas. Tout a démarré pour moi à Bourg-en-Bresse. Ce sont eux qui m’ont donné une chance de montrer ce que je peux faire. Je leur suis reconnaissant pour m’avoir permis de jouer au basket de la façon que je sais faire. Dans l’ensemble, j’ai plutôt passé de bons moments et je suis ensuite parti à Chalon, une autre bonne équipe qui m’a permis de montrer mon talent et j’ai finalement remporté le trophée de MVP là-bas, ce qui reste le moment préféré de ma carrière. Dans l’ensemble, mon expérience en France a été assez positive pour moi. »

Interrogé par EuroHoops, Devin Booker a retracé l’ensemble de son parcours. L’interview est à lire ici.

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Une demi-saison à Nancy, 18 mois à Bourg puis une année à Chalon avant l’envol vers le Bayern Munich,
tel a été le parcours français de Devin Booker (photos : Sébastien Grasset et Valentin Delrue)

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