Début de saison mitigé pour la JL Bourg : Laurent Legname « ne le vit pas très bien »
On se gardera bien de parler de match référence pour la JL Bourg. La dernière fois que l’on aurait pu le penser, après le +25 contre l’AS Monaco, les Bressans avaient sombré 72 heures plus tard dans les Canaries (49-78), attendant 12 minutes de jeu pour marquer leur premier panier… Mais si l’on excepte le plan défensif (difficile de faire sans tout de même), où ils ont trop souffert face au collectif espagnol (29 passes décisives), la prestation livrée à Valence présente tous les contours d’une jolie promesse pour la suite de la saison. « Continuez comme ça, si vous arrivez à faire des mi-temps comme ça contre nous, vous gagnerez des matchs », a ainsi lancé Louis Labeyrie à Laurent Legname dans les couloirs de la Fonteta après la rencontre.
Appartenant au trio des favoris de l’EuroCup, Valence a effectivement tremblé jusqu’au bout face à l’abnégation des Burgiens, devant patienter jusqu’au dernier échec de C.J. Harris au buzzer pour souffler définitivement (95-98). De quoi confirmer à Laurent Legname que son équipe se trouve actuellement sur le bon chemin, un peu moins de trois semaines après avoir touché le fond à la maison contre Gravelines-Dunkerque, un soir de cinquième défaite consécutive (68-81). Forcément déçu de ces premiers pas poussifs, le technicien varois se veut positif quant à l’évolution de son groupe en ce mois de novembre. Avec quatre prestations abouties en cinq rencontres, mais pour seulement deux victoires au compteur…
Vous venez de livrer une très belle performance à Valence. À chaud, qu’en reste-t-il : la déception d’avoir perdu ou la satisfaction du visage montré ?
Il reste toujours la déception de la défaite. Quel que soit le match, on ne se contente jamais de perdre. Mais effectivement, je pense franchement que c’était l’un de nos meilleurs matchs. Il y a eu du beau basket. Mettre 95 points ici, ce n’est pas neutre : on a très bien joué offensivement. Dans le contenu, il y a eu de l’agressivité, de la volonté d’aller vers le cercle, de l’intensité, un bon jeu de passes, de l’alternance intérieur – extérieur. On a su trouver des solutions face à leur défense, il n’y a pas grand chose à redire de ce côte-là. En revanche, défensivement, je regrette le début de match. On n’est pas dans les attitudes requises et on les laisse s’installer trop facilement. On n’est pas dans l’agressivité qu’il faut, on ne fait pas les fautes. Forcément, quand tu affrontes des joueurs de ce niveau-là, ça leur donne confiance. Il y a encore trop d’erreurs défensives sur plein de situations. Ça se joue sur des détails, comme les rebonds que l’on laisse. Bien sûr, il y a aussi la qualité adverse, ce sont des joueurs EuroLeague, ils ont mis des gros tirs. Il n’empêche qu’on aurait pu le prendre et je suis déçu par rapport à ça.
« Du mieux sur le mois de novembre »
Y-a-t-il une explication rationnelle aux deux visages complètement opposés montrés en l’espace d’une semaine en Espagne, du naufrage de Gran Canaria à l’abnégation de Valence ?
Il faut être dans le basket pour comprendre. Des fois, ça peut arriver… J’ai dit dimanche à Villeurbanne que la sortie à Gran Canaria était un accident. Quand c’est trop gros comme ça, voilà… Sur le mois de novembre, je pense qu’il y a du mieux dans la construction de ce qu’on veut faire : on a été très bien contre Patras et Monaco, un non-match à Gran Canaria puis ce n’est pas trop mal à l’Astroballe et on confirme à Valence. Mais c’est vrai qu’il y a des défaites, je n’accepte pas, je déteste ça et je suis très déçu. Il ne faut pas oublier non plus qu’on n’est pas épargné par les blessures, on n’est jamais au complet. On a pu voir ce soir que C.J. Harris nous a vraiment fait défaut pendant de son absence, Max Courby aussi de par son abattage sur les postes 3 et 4. Aujourd’hui (hier), on souffre beaucoup à l’intérieur car Eric (Mika) et Pierre (Pelos) ne sont pas là. Mais c’est comme ça, il faut faire le dos rond et continuer à travailler en espérant des jours meilleurs. Il y a une certitude : il faut défendre mieux. Où que ce soit, on ne peut pas gagner en encaissant 98 points à l’extérieur.
En revanche, offensivement, on a vraiment vu du mieux, peut-être la plus belle soirée de la saison dans ce domaine… Avec notamment un duo Harris – Sulaimon au niveau attendu.
Si on enlève Gran Canaria, on met 92 points contre Patras, 88 face à Monaco, presque 80 à Villeurbanne. Comme je leur ai dit, offensivement, il n’y a pas de problème, il y a du talent dans cette équipe. Il faut arrêter de parler de l’attaque, le problème n’est pas là. Dans notre construction, il ne faut pas oublier qu’on a gagné nos premiers matchs en laissant les adversaires à moins de 60 points. Il faut que ce soit défense – défense, ça passera par là.
En 13 matchs officiels, la JL Bourg version 2020/21 présente un bilan de 5 victoires et 8 défaites
(photo : Miguel Angel Polo / Valencia Basket)
Il y a un autre point positif : c’est la combativité. Vous avez été relégués à 13 longueurs en fin de première mi-temps mais ce n’est pas pour autant que vous avez baissé les bras…
On n’abandonne pas en effet. C’était déjà comme ça dimanche à Villeurbanne. Ce n’est pas l’état d’esprit qui est en cause, c’est juste qu’on n’est pas dans les attitudes parfois. On oublie de parler, on se trompe sur l’agressivité… Il faut que c’est un combat dès l’entre-deux, on ne peut pas exister sans ça. Alors oui, il faut garder cet état d’esprit, c’est bien, mais il faut surtout arrêter de démarrer les matchs comme ça.
« Je me suis planté sur la complémentarité de l’équipe »
Cela fait maintenant un mois et demi que la saison a commencé : comment vivez-vous ce début d’exercice, où l’on ne sait jamais trop sur quel pied danser avec cette équipe de la JL Bourg ?
Je ne le vis pas très bien. Quand on perd, je ne suis jamais content. Après, avec l’expérience, j’arrive à prendre du recul, je savais que ça allait être long. Il y a une erreur que j’ai faite et que j’assume : je me suis planté sur la complémentarité de l’équipe dans le recrutement. C’est un fait et c’est mon erreur. Le niveau des joueurs n’est pas en cause, mais leur complémentarité. Bien sûr que je ne le vis pas très bien. Maintenant, on est à 4-4 en championnat et il ne faut pas oublier qu’en comptant le match au Mans samedi, on aura joué sept des neuf meilleures équipes. À part Levallois et Dijon, on a affronté toutes les autres. Devant, il y a les trois gros que l’on attendait (ASVEL, Monaco, Metropolitans 92) et on n’est qu’à une victoire de la quatrième place. Il n’y a pas péril en la demeure. En EuroCup, on fait une erreur contre Venise mais sinon, on est allé chez des grosses équipes et on n’a pas été ridicules à Ljubljana et Valence avec tous nos absents. Je fais le dos rond, avec beaucoup d’humilité : je bosse, je bosse et on travaille tous ensemble. Il est évident qu’on aurait aimé un meilleur début mais il n’y a pas de raison, ça va aller, le travail paye toujours…
Après la défaite contre Venise, le 20 octobre, vous aviez eu des mots très forts à l’égard de vos joueurs. Avez-vous senti une différence après ce moment-là ?
Après Gravelines, surtout. Je crois qu’il y a une prise de conscience de la part de tout le monde. On ne pouvait pas continuer comme ça. Si on fait un contraste entre la dernière quinzaine d’octobre et le mois de novembre, je pense que ça n’a rien à voir. Le calendrier n’est pas facile, on enchaîne quatre déplacements entre Gran Canaria, Villeurbanne, Valence et Le Mans. Les blessés, le programme compliqué, il y a plein d’aléas défavorables qu’on ne maîtrise pas. Il faut travailler et espérer que ça paye, je ne connais que ça (comme recette) de toute façon…
À Valence,
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