Cordinier-Yabusele-Lessort : la génération 95-96 marche sur le Canada
Isaïa Cordinier a lancé le match des Bleus, en défense mais aussi à 3-points
Quand l’équipe de France avait inscrit 65 points, en début de quatrième quart-temps, 53 avaient été marqués par trois joueurs : Isaïa Cordinier, Guerschon Yabusele et Mathias Lessort. Tous les trois sont issus de la génération 95-96.
C’est cette génération qui arrive dans son ‘prime’ aujourd’hui, ce terme utilisé pour désigner le moment d’une carrière où la courbe physique et athlétique reste tout en haut alors que l’expérience engrangée est désormais significative. Cette génération 95-96 n’a pas été appelée à prendre le pouvoir en équipe de France A. Contrairement aux 88-89, 90, et 91-92, ainsi qu’aux 98 et même 2001, elle a connu des parcours difficiles en compétitions internationales jeunes. Malgré leur Draft, ses joueurs n’ont que très peu joué en NBA. Au premier tour du tournoi olympique, ni Isaïa Cordinier, pourtant dans le cinq en préparation, ni Guerschon Yabusele, excellent lors de ses trois premières campagnes en Bleus, ni Mathias Lessort, meilleur pivot de l’EuroLeague ces deux dernières saisons, n’étaient titulaires. Ce mardi face au Canada, les deux premiers ont intégré le cinq, fini meilleur marqueur (20 et 22 points) alors que le deuxième a eu un impact considérable en sortie de banc (13 points à 9/14 aux lancers francs en 19 minutes).
DOUBLE BINKS 😤
Isaïa Cordinier et Guerschon Yabusele, c'est 42 points et une intensité jamais vu 🥵#TeamFranceBasket | #PassionnémentBleu | #Paris2024 pic.twitter.com/EYHHOZvhGD
— Équipes de France de Basket (@FRABasketball) August 6, 2024
C’est d’abord ‘l’Ours Dansant’ – le surnom donné à Yabusele lors de son passage aux Celtics – qui a allumé le premier à 3-points. Puis Isaïa Cordinier l’a suivi par deux fois en transition derrière la ligne des 6,75 m. Des points en contre-attaque qu’ils manquaient sur le premier tour.
« On a fait des stops, en fait, a expliqué Isaïa Cordinier sur la manière dont les Bleus ont lancé leur match. On se nourrit de ça, de cette agressivité défensive qui nous a permis de courir, de faire des stops, de prendre des rebonds. Moi ça me permet d’être agressif des deux côtés du terrain, ça nourrit. Mon premier tir est rentré et ça m’a donné de la confiance, forcément. »
Une confiance qui a nourrit celle de ses coéquipiers en lui. « Il a joué à un niveau incroyable, a commenté Guerschon Yabusele au sujet de l’arrière/ailier azuréen. Il est arrivé dès le début, il a mis ses 3-points, il nous a mis en rythme, son énergie. Ça a poussé tout le monde. » « Il a été invraisemblable, c’est le Isaïa que j’ai connu en cadets à Antibes, je suis content de le voir comme ça », a ajouté Mathias Lessort.
Yabusele et Lessort servis à l’intérieur
Pour construire son match, l’équipe de France s’est appuyée sur sa défense. De l’autre côté du terrain, ils ont insisté sur leur avantage à l’intérieur. Guerchon Yabusele et Mathias Lessort ont ainsi été gavés de ballon poste-bas, provoquant faute sur faute. « Les cinq gars qui sont allés sur le terrain sont rentrés comme des morts de faim. Les rotations n’avaient pas le droit d’arriver sur le terrain avec d’autres intentions, a expliqué Mathias Lessort. Ce soir on était très concentrés, très appliqués et on a été plutôt efficace sur le fait de mettre la balle à l’intérieur. »
« On se rappelait aussi que même dans la déroute de l’an passé, Mathias en première mi-temps, alors qu’il n’était pas en condition parce qu’il avait été arrêté un mois, avait beaucoup fait souffrir la raquette canadienne », a commenté Vincent Collet. En meilleure condition et bien servi, le pivot du Panathinaikos a fait le chantier attendu dans son rôle. « On voulait vraiment l’abreuver de ballon pour qu’il puisse jouer. En première mi-temps, il les a vraiment martyrisés, à la fois avec des paniers mais surtout des fautes. » Lui et ses camarades de promo seront de nouveau très attendus jeudi face à l’Allemagne.
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