Comparé à Adrien Moerman, Maël Hamon-Crespin vise une place en Pro B pour la rentrée 2022
Le Pôle France réalise une saison 2021-2022 historique. A tel point que le week-end dernier, la victoire contre Bordeaux était presque normale. « Forcément, on est content de gagner (en Nationale 1). Mais on a des objectifs élevés et avec ces objectifs on va dire que ça passe par la victoire donc on s’habitue à la victoire. » Ces victoires, l’auteur de ces mots Maël Hamon-Crespin (2,06 m, 17 ans) n’y est pas pour rien. Le Thionvillois réalise une saison solide en Nationale 1 masculine (8,5 points et 4,7 rebonds pour 7,9 d’évaluation en 29 minutes). Avant son ultime match à ce niveau avec le PFBB, à Rennes ce vendredi soir, il n’est pas question pour lui de finir en roue libre. « L’objectif c’est de se maintenir sportivement. Si Dax perd et que nous on gagne à Rennes, normalement ça devrait nous assurer le maintien. » Une belle préparation pour l’étape finale du Next Generation Tournament (NGT) de Belgrade le mois prochain même si le discours du jeune homme est déjà bien rodé. « On a les objectifs qui viennent les uns après les autres, on se concentre sur le match le plus important : le prochain. » Pour se qualifier pour les phases finales du NGT, l’équipe de Lamine Kebe a imposé sa défense de fer. « C’est notre force, la défense. On sait avant chaque match ce qu’il faut faire pour gagner, on sait que ça passe tout le temps par la défense. On a envie de défendre, on sait qu’on a des joueurs qui peuvent défendre, qui aiment défendre. Ça crée des opportunités. C’est ça qui nous fait gagner. » Et un collectif qui a pris confiance dès le début de saison :
« La saison passée, je savais l’équipe qu’il allait y avoir, mais au début je n’étais pas hyper serein comme la saison précédente quand j’étais monté (en U18) en me disant que là on allait avoir une vraie équipe compétitive, avec Armel (Traoré), Ousmane (Dieng)… Après notre premier match de la saison, qu’on a fait en Coupe de France, on a vu qu’on était à deux doigts de gagner, c’est là que je me suis dit qu’on avait quelque chose de spécial. C’est vrai qu’on s’est tout de suite tous bien entendu, il n’y a pas de problème dans notre équipe. Et je pense que c’est ça aussi qui fait que chaque week-end on essaye de se dépasser pour essayer de faire gagner l’équipe. »
Comparé à Adrien Moerman
Bien qu’ayant une famille originaire de Nantes, Maël Hamon-Crespin a grandi en Moselle. Après avoir évité le sport de ses grands-parents et de sa mère, qui a joué en Nationale 4, et joué au tennis, il s’est finalement décidé à se mettre au basket, vers l’âge de 10 ans. Très vite, son profil est sorti du lot. Après avoir changé de club chaque saison, il a intégré le Pôle Espoirs de Nancy, puis le Pôle France en 2019. « J’ai fait les tests d’entrée avec un an d’avance, je n’ai pas été pris. Je l’ai refait un an plus tard. » Et il a donc été accepté. Trois ans plus tard, il dresse un bilan positif de son cursus dans le Bois de Vincennes.
« J’ai eu de la chance d’être au Pôle France. J’ai eu du plaisir. Je suis passé par plusieurs étapes. Cela a été très compliqué de m’adapter au niveau de jeu et au niveau de rigueur. Une fois que j’ai réussi à le faire, la machine a été lancée. J’ai fait un match en Nationale 1 – même je pense que je devais en faire plus – en 2019-2020 mais avec le COVID-19 on a été stoppé. Cela m’a montré ce qu’était la NM1 et ce que je devais faire pour y jouer la saison suivante. En 2020-2021, j’ai montré que je pouvais y jouer. J’ai gravi un peu les échelons. »
Poste 4 assez grand et intense, Maël Hamon-Crespin a un volume de jeu important. « J’ai une bonne vision de jeu, estime-t-il. Je peux faire des passes. Je peux aussi jouer en 5 si le coach en a besoin. Je suis plutôt polyvalent. J’essaye de savoir faire mal de choses. J’aime bien toucher un peu à tout : pouvoir tirer, driver, passer… » Son profil a très vite été comparé à celui d’un joueur passé par le SLUC Nancy, Adrien Moerman. « On dit souvent que je lui ressemble dans le jeu. Ça fait toujours plaisir d’être comparé à un grand joueur comme ça. Depuis, j’essaye de regarder pas mal de ses matches. Ça c’est à l’échelle EuroLeague. Sinon en France, je ne me compare pas trop à un joueur en particulier. »
Objectif Pro B
Doté d’un beau potentiel, celui qui n’est sous convention avec aucun club a encore une grande marge de progression.
« Pour passer un cap, je pense qu’il faudrait que j’améliore ma connaissance du jeu, pour comprendre plus rapidement ce qu’il se passe sur le terrain. Il faut continuer de progresser sur chaque aspect du jeu. Je ne pense pas qu’il me manque quelque chose en particulier pour pouvoir jouer dans un premier temps en Pro B, mais c’est vrai que je pense que je peux encore m’améliorer sur plein de détails. Toute ma carrière de toute façon ça sera ça, m’améliorer ce sera mon seul objectif. »
La Pro B en 2021-2022, c’est l’objectif du jeune intérieur, lui qui doit visiter plusieurs structures de la division prochainement :
« A l’heure actuelle, j’ai plus de propositions de NCAA, comme ce qui tourne actuellement sur Twitter, mais en réalité mes objectifs ne sont pas là. S’il y a une vraie offre de Pro B… Parce qu’honnêtement je ne me sens pas prêt à jouer en Betclic ELITE. Moi c’est essentiellement la Pro B. Si un club de Pro B est intéressé avec des engagements, pourquoi partirais-je en NCAA ? La NCAA c’est plus comme un plan B. C’est en fonction de la France, si on me propose des bonnes choses je partirai, si on me propose rien de concret je m’en irai.
S’il y a de la formation, si je peux continuer d’évoluer, de jouer… Je pense honnêtement pouvoir jouer en Pro B, ça ne dépend pas de moi. Je ne jouerai pas en Espoirs. C’est pour ça, c’est soit de la Pro B avec un réel rôle de back-up, ou alors la NCAA. Si c’est pour être 11e ou 12e homme (en Betclic ELITE), ne pas avoir du temps de jeu et me faire prêter et jouer en Espoirs, je pense que j’aurai perdu l’avance que j’ai gagné au Pôle France. »
S’il n’a pas reçu d’offre concrète à ce stade, mais de l’intérêt de la part de plusieurs clubs, Maël Hamon-Crespin reste patient et n’exprime aucune aigreur à l’égard des recruteurs de Pro B.
« Je comprends qu’on soit en plein dans la saison, on ne sait pas qui va descendre, qui va monter, donc je ne m’inquiète pas plus que ça. Je suis patient. Je n’ai jamais vraiment été un joueur sur qui on a misé. Ça ne me dérange pas de ne pas être connu, être juste quelqu’un qui fait son chemin, juste avancer avec mes objectifs, pour les atteindre, c’est tout. »
En attendant, il a de quoi s’occuper. Le Pôle France vise la victoire à Belgrade au NGT après avoir écrasé tout le monde au tournoi de qualification à Varèse, début avril.
« Je pense que ce qui a fait notre avantage par rapport à l’équipe Next Generation, c’est que chez nous tout le monde pouvait jouer. Notre banc a joué. Ceux qui sont habitués à jouer beaucoup, là ils pouvaient se reposer pour être frais, pour être bien. A la mi-temps de la finale, on est derrière. On savait qu’on allait les avoir à l’usure car ils jouaient à 6, 7. On est resté confiant, on a fait ce qu’on savait faire et on a gagné. »
Maël Hamon-Crespin avec l’équipe de France U17 à l’EuroChallengers U18 à l’été 2021 (photo : FIBA)
Et après cet objectif, il y en aura un autre encore plus important : l’EuroBasket U18. Ce sera sa première compétition internationale, les éditions de 2020 et 2021 ayant été annulées.
« L’EuroBasket U18 ça me donne vraiment envie, ça me motive. Je suis passé à côté des U16 à cause du COVID, des championnats du monde U17 aussi, avec les 2003… Je sais qu’on a une génération 2004 vraiment incroyable sur tous les postes, on a vraiment envie de faire quelque chose d’énorme donc voilà. On va essayer de tout gagner. Ça serait une belle revanche sur ce COVID. »
L’été dernier, il avait toutefois connu une première expérience à l’EuroChallengers U18, avec la génération 2004. Il a tourné à 9 points et 4,8 rebonds en 24 minutes de moyenne.
« C’était clairement une bonne introduction à un championnat d’Europe. J’ai pu voir le rythme, les équipes, l’intensité qui avait… Je pense que j’étais bien préparé, le fait de jouer au Pôle France toute l’année en Nationale 1, ça nous avantage un petit peu par rapport à nos concurrents. »
Et pour passer le cap de la Pro B à la rentrée…
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