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« C’est incroyable » : injouables, les Espoirs de Cholet Basket remportent un 7e Trophée du Futur

Victorieux du Trophée du Futur pour la 7e fois, les Espoirs de Cholet Basket ont facilement disposé du Limoges CSP à Blois et s’offrent la plus large victoire en finale de l’histoire (+30, 72-42). L’Académie Gautier, déjà sacrée championne de France U21, confirme son statut de meilleur centre de formation français. Souvent imitée, jamais égalée.
Crédit photo : Virgine Lapeyronie

D’un coup, alors que Mathéo Leray découpait tranquillement l’un des filets du Jeu de Paume, Keziah Ekissi s’est précipité dans le vestiaire. L’arrière choletais est venu habiller Régis Boissié d’un béret Cholet Basket vintage. « Quand je l’ai trouvé, je me suis dit que c’était un signe », détaille l’ancien U18 de Fos-sur-Mer qui a déniché cette perle rare, mercredi, dans une friperie de Cholet où il fait son stage. « J’ai tout de suite su qu’on lui mettrait après la finale. »

Mais le coach choletais, alors en pleine interview sur LNB TV, est resté de marbre avant de rendre définitivement l’antenne et de savourer cette victoire en finale du Trophée du Futur contre le Limoges CSP (72-42), dimanche à Blois. Porté par ses joueurs au milieu du terrain et élevé au stade de légende de la formation choletaise, Régis Boissié est l’une des raisons de l’excellente santé du centre de formation choletais. « Avoir Régis en coach, c’est magique », embellit Mathéo Leray. « Il arrive à nous emmener avec lui et nous galvanise avec ses discours et la manière dont il nous coache », complète Lucas Dufeal. « Mais en dehors du terrain, Régis rigole avec ses joueurs et franchement, ça nous fait du bien et ça nous booste. »

Une victoire historique à plus d’un titre

Vainqueurs de l’ASVEL puis de Roanne, les U21 choletais n’ont guère eu de mal à se défaire de leurs dauphins limougeauds. Sous les yeux de Céline Forte, les protégés de Matthieu Donnard ont été mis sous l’éteignoir d’entrée (13-0, 6’) avant de compter 33 points de retard dans le dernier quart-temps (67-34, 35’). « Quand on joue de la sorte, personne ne peut nous battre », résume Tidjane Salaun, MVP de la compétition et auteur d’une prestation aboutie contre le CSP (17 points, 10 rebonds pour 22 d’évaluation).

La joie des Choletais après leur doublé (photo Virginie Lapeyronie).

Basket léché, agressivité défensive et sens du collectif : les Choletais ont livré une prestation dans la lignée de cette saison 2022-2023 exceptionnelle. Signant au passage la plus large victoire lors d’une finale du Trophée du Futur, mis en place en 1988. « C’est un groupe qui a montré sa détermination et son ambition tout au long de l’année », souligne Régis Boissié, entraîneur au club depuis 2012. « Ce n’est pas anodin d’aller chercher le titre et ce Trophée car très sincèrement, on était l’équipe à battre et les garçons ont montré à tout le monde qu’ils n’en avaient pas assez et qu’ils voulaient aller encore plus loin. »

Déjà sacrés champions de France, les Espoirs choletais ont donc réalisé le doublé championnat – Trophée du Futur. Une première depuis 2019 pour l’Académie Gautier dont l’excellence se perpétue au fil des années. Hier, ils s’appelaient Hugo Robineau, Karlton Dimanche ou encore Quentin Ruel. Aujourd’hui, ce sont Mathéo Leray, Lucas Dufeal, Tidjane Salaun & Co’. Ces vaillants représentants de la formation à la choletaise ont offert à l’institution maugeoise son 7e Trophée du Futur, le 4e lors des 5 dernières éditions. Pleine à craquer, l’armoire à trophées de CB compte désormais 32 titres chez les jeunes depuis l’ouverture du centre de formation en 1987. Souvent imité, jamais égalé. « Faire un doublé avec ces gars-là, c’est incroyable. C’est vraiment le mot pour résumer notre saison », souligne Mathéo Leray, MVP de la saison Espoirs et signataire d’un contrat de trois ans avec CB.

« Appelez-moi Tijd-vision… »

Keziah Ekissi avait bien préparé son coup (photo : Virginie Lapeyronie).

Assis sur les LEDs publicitaires et consolé par Matéo Bordes et Adrien Pereira, le capitaine choletais, les yeux embués, a été rattrapé par l’émotion quelques minutes après le buzzer final. Le gamin de Saint-Laurent-de-la-Plaine, un petit patelin à 40 km de Cholet, a déversé des larmes de bonheur mais aussi de tristesse. Car ce sacre blésois marque la fin de ses années à la pouponnière choletaise. La #CBFAMILY n’est pas qu’un vulgaire hashtag sur les réseaux sociaux du club, ni une légende urbaine mais bel et bien la force de Cholet Basket qui se ressent au sens du groupe pro et des équipes de jeunes. « On a une vraie connexion entre nous, on passe tout notre temps ensemble », valide Lucas Dufeal, élu dans le cinq majeur de la saison.

Histoire d’immortaliser cette victoire au Trophée du Futur, Tidjane Salaun a chipé l’appareil de Melvyn Augas, le photographe du club, pour tirer le portrait de Mathéo Leray et de Lucas Dufeal, la médaille d’or autour du cou et le trophée dans les mains. « Fais les photos Melvyn, s’il te plaît », ordonne Mathéo Leray, mi-sérieux, mi-blagueur alors qu’il croquait sa médaille d’or bras dessus bras dessous avec l’ailier martiniquais. « Attends, je vais t’en faire une belle », coupe l’ailier choletais. Avant de reprendre le sourire aux lèvres : « Appelez-moi Tijd-vision, maintenant ». Un MVP à tout faire décidément ce Tidjane Salaun…

À Blois,

Tidjane Salaun n’est « pas encore arrivé au maximum de son potentiel »

Joueur pétri de talent et attendu en NBA dans un futur proche, Tidjane Salaun, bientôt 18 ans, a régné sur la saison et tournait à 17,7 points et 7,3 rebonds pour 18,7 d’évaluation sur l’ensemble du Trophée du Futur. De quoi être élu MVP de la compétition. « Maintenant, les gens me connaissent et savent ce que je vaux », assure-t-il d’un air déterminé, sans tomber dans l’arrogance.

Aperçu à l’INSEP sans grande réussite, cet ailier de 2,05 m va passer professionnel cet été, à Cholet ou ailleurs. « Il grandit et il n’est pas encore arrivé au maximum de son potentiel : il a pas mal d’atouts pour aller très haut », souligne Régis Boissié, pas du genre à faire des éloges à tout va.

En progression constante depuis son arrivée dans les Mauges il y a maintenant deux ans, le petit frère de Janelle Salaun a été très précieux pour sceller la victoire choletaise au retour des vestiaires contre la Chorale de Roanne en demi-finale. « Il a réussi à trouver les ressources mentales en deuxième mi-temps et c’est une vraie évolution de le voir réagir de la sorte après une première période compliquée. Il nous mène clairement vers la victoire », applaudit Régis Boissié, qui espère secrètement le voir évoluer avec les pros de CB à la rentrée.

Tidjane Salaun va passer professionnel à la rentrée (photo : Virginie Lapeyronie).

 

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