Charnay roule sur l’ASVEL : les Pinkies reprennent leur marche en avant
Mariama Dariamy contre Julie Wojta, l’image symbole d’une ASVEL sans solution face à la domination athlétique des Pinkies
Première possession : Dominique Malonga attaque main gauche et déborde Maeva Djaldi-Tabdi. Panier facile. Juste Jocyte puis Dayshanette Harris lui emboitent le pas. Après un peu plus de trois minutes de jeu, l’ASVEL mène facilement 8-2. Un mirage. Les derniers instants de légèreté côté lyonnais. Parce qu’à part cette entame en trompe-l’œil, les Rhodaniennes n’ont jamais existé à Prissé, boxées, maltraitées, broyées par une sorte de rouleau compresseur, concassées de tous les côtés. « On a subi l’intensité », regrette Yoann Cabioc’h. « On n’a pas joué dur, alors qu’on est capables de faire mieux que ça. »
Cela dit, il suffisait de regarder les gabarits pour se rendre compte de la différence physique entre les deux équipes, même jusqu’au bout du banc pour Charnay avec l’entrée d’Elyah Kiavi dans les 110 dernières secondes qui n’a pas fait baisser le curseur. Et à ce niveau-là, deux classes d’écart, ce n’est pas anodin… « Charnay est l’une des meilleures équipes du championnat dans le domaine », poursuit le coach lyonnais, qui pouvait pourtant compter sur un effectif au complet avec les retours de Laura Quevedo et Francesca Pasa. « Il aurait fallu compenser notre déficit avec plus d’agressivité. » Mais il n’y eut rien de tout cela. Non, à la place, il y eut une opération portes ouvertes, une maladresse chronique et de trop nombreuses approximations (25 balles perdues) pour aboutir au pire match de la saison lyonnaise (57-80). Dur d’espérer gagner un derby sans réussite et sans physique. « Il ne faut pas négliger l’impact des voyages, l’ASVEL revient de Vilnius », plaide… Stéphane Leite, le coach du CBBS.
Charnay, l’un des tubes de l’automne !
L’entraîneur des Pinkies pouvait lui avoir le sourire de l’homme qui a retrouvé son équipe. Leader surprise de La Boulangère Wonderligue (LBWL) au terme de la septième journée, le club bourguignon a récemment subi une petite période de flottement, avec deux défaites de rang, dont un naufrage à Bourges (57-85). « Cet après-midi, j’ai vu des battantes et j’ai vu une équipe », savoure l’ancien technicien de Landerneau. « Ces derniers temps, on arrivait un peu moins à se battre les unes pour les autres. C’est notre meilleure prestation depuis un petit moment ! » Un petit chef-d’œuvre, qui a surtout trouvé ses fondations en défense, une fois les turbulences des trois premières minutes évacuées. « Nous avons vraiment été solides », poursuit Leite, qui pensait peut-être à la façon dont Dominique Malonga (10 points à 2/9) a été mise sous l’éteignoir.
Le 17 décembre 2023, les Pinkies s’était offertes le scalp de l’ASVEL (68-65) et de toutes ses stars (Gabby Williams, Marine Johannès, Marine Fauthoux, Julie Allemand). Un exploit. 363 jours plus tard, la donne a changé. La baisse de standing à Lyon y joue forcément un peu, certes, mais Charnay a surtout changé de statut. Même délocalisé à Prissé le temps d’une saison pour cause de travaux dans son Cosec, le CBBS n’est plus le petit promu sympathique. Non, le club de la périphérie mâconnaise est a minima l’un des tubes de l’automne en championnat, au mieux un nouveau cador de LBWL, dont il occupe actuellement la deuxième place à égalité avec Lattes-Montpellier et les Flammes Carolo. Il y a une impression de lessiveuse avec la formidable dimension athlétique, oui, mais pas que ça : il y a aussi de fortes joueuses (Monique Akoa-Makani, quel talent !), un vrai projet de jeu et une équipe extrêmement cohérente. Cela en fait un candidat crédible au podium ! Ce dimanche, l’ASVEL peut en témoigner…
À Prissé,
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