Chalon en tête mais Chalon s’inquiète : « Les joueurs du banc nous causent des problèmes’
Après plusieurs années de déprime, l’Élan Chalon renaît de ses cendres. Après 29 journées de Pro B, le club bourguignon est exactement là où il voulait être : en tête du championnat. Toujours est-il que son statut de leader reste particulièrement incertain (à égalité avec Saint-Quentin et Boulazac, mais sans le panier-average sur le SQBB et avec un déplacement à venir au Palio), presque aussi instable que sa victoire de mardi lors du choc des premiers ne fut morcelée de frustrations. De ne pas avoir battu les Axonais de plus de sept points, déjà (68-64). Mais surtout au niveau du contenu, où les mêmes maux se répètent semaine après semaine. Vendredi, après l’impair à Denain, Savo Vucevic avait fait part de son agacement dans les colonnes du JSL. « Le problème, c’est que d’un match à l’autre, il y a des joueurs qui passent à côté de la plaque et je ne veux pas les nommer. Je ne peux pas toujours être derrière eux. On ne peut pas attendre éternellement que quelqu’un se réveille et comprenne les choses. »
Chalon – Saint-Quentin : le gâteau sans la cerise pour l’Élan
« Je ne peux pas toujours tirer sur les mêmes »
Or, mardi, malgré le précieux succès arraché contre Saint-Quentin, le discours n’a pas changé d’un iota chez le technicien monténégrin. « Il y a des joueurs qui sont passés complètement à côté. Et c’est quelque chose qui m’inquiète, qui me pose problème. On ne peut pas toujours tirer sur les mêmes, surtout Antoine (Eito) à la mène : je lui demande d’attaquer, de défendre, de mettre des points, ce n’est pas évident… Je n’arrive pas à comprendre certaines choses. Avec le cinq majeur, on avait une constance qui nous a permis de prendre 8-10 points d’avance mais ce sont nos joueurs du banc qui nous ont causé des problèmes ensuite,surtout au niveau de l’agressivité. À la fin, on est obligé de trouver des solutions avec les joueurs majeurs comme l’expérience de Gelabale. » Sans les nommer, Vucevic vise forcément Kevin Harley, loin de son rayonnement d’antan cette saison (-2 d’évaluation en 9 minutes mardi, un +/- de -5), ou Damien Bouquet, certes titulaire mais particulièrement à la peine (2 points à 1/9, -4), comme souvent ces derniers temps. Luka Lapornik reste également sur courant alternatif (4 points à 2/4 et 3 passes décisives) tandis que Lionel Gaudoux reste précieux dans le combat mais a baissé d’un ton dans la productivité après son début de saison tonitruant (4 points à 2/4 et 4 rebonds, -7). Enfin, comme d’habitude, Kyshawn George (3 minutes) et Sitraka Raharimanantoanina (8 minutes, -6) se sont partagés les miettes, tandis que Kenny Baptiste est resté cloué au banc. De quoi interroger sur l’intérêt de son prêt depuis Le Mans, lui qui entre en concurrence avec le Malgache pour le faible temps de jeu en rotation dans la raquette alors qu’il était censé venir soulager Mickaël Gelabale. Or, avec les errements des extérieurs, c’est peut-être plus sur la ligne arrière qu’il aurait fallu un renfort tant Antoine Eito (34 minutes avec de la fièvre) et Antonio Jordano (33 minutes) sont sur-sollicités. « En effet, sur les postes extérieurs, on est deux à jouer 35 minutes quasiment donc il nous en faudrait au moins un de plus (qui sorte de sa boîte), voire deux, en terme de constance », consent le meneur cognaçais. « Mais j’ai une confiance de fou en eux : Dam’s (Bouquet) a connu une période extraordinaire en janvier – février, Luka aussi avant. On essaye de faire en sorte de les récupérer, de parler avec eux. Mentalement, ils ne lâchent pas mais c’est vrai que tu le sens. Je crois à fond en eux, on va les aider et on va y arriver. »
Un manque d’homogénéité dans l’effectif qui interroge forcément à l’approche du sprint final. De fait, les coéquipiers du géant Mattias Markusson (+16), qui a établi le record de rebonds du club avec 18 ballons captés sous les panneaux, ont déjà prouvé leur incapacité à enchaîner les performances, et ce pas plus tard que la semaine dernière : la lanterne rouge Saint-Vallier éparpillée façon puzzle au Colisée (93-58) puis une claque à Denain (74-79). Or, si l’on en croit Savo Vucevic, la quête d’une constante collective passera par une prise de conscience individuelle. « En attaque, j’attendais un peu plus de certains », répétait-il mardi soir. « Dans un match comme celui-ci, il faut avoir plus de détermination. Les shoots qu’on prend, prenons-les avec conviction, pas des petits shoots ou des petites passes. La victoire est le principal mais il faut faire attention à tout : j’aimerais bien que tout le monde comprenne que chaque possession, chaque passe, est importante. Et pas qu’une erreur n’est pas grave… Peut-être que je n’arriverais jamais à changer cela mais je veux le faire. Après Denain, on a fait deux entraînements où on a travaillé le pressing tout-terrain. Je voulais que l’on joue comme ça. Je ne peux pas attendre ça d’Antoine pendant 40 minutes mais il y a des joueurs qui ont 5 minutes et qui laissent trois mètres à leur vis-à-vis. Ça, ce n’est pas possible. On peut dire tout ce qu’on veut d’Antoine, parfois il m’énerve avec ses erreurs, mais heureusement qu’il est là… Il fait tellement d’autres choses dont les autres ne sont pas capables. Rien ne sera facile, comme à Quimper vendredi : on n’a pas une équipe capable de dominer les autres. On a fait preuve de caractère à la fin mais on doit tirer des leçons d’une victoire comme celle-ci. » Car si ce n’est pas maintenant… « Je pense qu’on a intérêt à terminer à la première place », a conclu l’ancien entraîneur de l’AS Monaco. Comme si son effectif n’était pas assez dense pour encaisser la répétition des matchs tous les trois jours en playoffs…
À Chalon-sur-Saône,
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