« Ça reste une place de prestige » : l’AS Monaco veut finir sur une bonne note contre Barcelone avant les playoffs de Betclic ÉLITE

Assis en bord de terrain avec Jaron Blossomgame, Chima Moneke, sous des faux airs de bay boy, s’est réfugié sous sa capuche, a plissé les yeux avant de prendre la pose pour les quelques photographes présents. Mais derrière les lunettes noires de l’ailier-fort monégasque au style inimitable, on pouvait percevoir une certaine frustration dans ses yeux. Celle de ne pas avoir été au bout de l’histoire que le Nigériano-australien de 27 ans voulait écrire en quittant la NBA pour la Roca Team, mi-janvier.

Sourires timides et regards lointains, Chima Moneke et Jaron Blossomgame veulent, malgré tout, accrocher cette 3e place d’#EuroLeague. pic.twitter.com/Rbe3yh8RD2

— Théo Quintard (@TheoQuintard) May 20, 2023

Battus par l’Olympiakos en demi-finale dans une Zalgirio Arena presque totalement acquise à la cause des Grecs, les Monégasques ont vu leur rêve de sacre européen s’envoler après un 3e quart-temps cataclysmique. « C’est frustrant, vraiment », souffle l’homme aux dreadlocks. « C’est dur de se projeter sur le match de Barcelone car on n’est pas venu ici pour terminer 3e ou 4e. J’ai le sentiment que les gens pensaient qu’on était content d’être là mais non, on est des compétiteurs et on voulait l’emporter. On a été sous-estimés pendant toute la saison par les médias, on nous voyait perdre en quart de finale contre le Maccabi Tel-Aviv donc on veut aller chercher cette 3e place pour l’honneur. »

« C’est primordial de repartir d’ici en ayant retrouvé de la confiance »

Peut-être anecdotique sur le coup, ce podium n’en resterait pas moins historique pour la Roca Team. « Ça reste une place de prestige, c’est toujours mieux de finir 3e que 4e », souligne Yabuka Ouattara, totem de cette réussite monégasque présent lors de la première année du club en première division. « C’est une question d’honneur et de fierté dans le sens où on a mal joué vendredi et notre prestation contre l’Olympiakos n’était pas à l’image de ce qu’on a produit cette saison. Ce match contre le Barça, c’est une chance pour montrer autre chose. Il faut jouer le coup à fond et ne pas tomber dans un faux rythme, ne pas se relâcher. Car c’est dans ce genre de situation que les blessures peuvent survenir. »

LIRE AUSSI. « Un trou noir » : un 27-2 fatidique dans le 3e quart-temps pour l’AS Monaco

Sans doute, l’AS Monaco a payé son inexpérience au Final Four de l’EuroLeague. Mike James étant le seul à avoir déjà joué une demi-finale de C1. Le club, aussi, a pris une autre dimension cette saison car en 2013, quand l’Olympiakos décrochait sa 3e couronne continentale, l’AS Monaco était encore dans l’anonymat de la NM2. Bien loin de ces Real Madrid, FC Barcelone et autres puissances du basket européen que le club de Principauté espère devenir à terme. Donatas Motiejunas et sa bande espéraient secrètement devenir la première équipe depuis le Cibona Zagreb en 1987 à remporter le titre européen dès sa première participation à une demi-finale européenne mais les Dieux du basket en ont décidé autrement. « Il faut remettre les choses dans son contexte car ce qu’on a vécu reste exceptionnel », rappelle Yakuba Ouattara. « Mais il y a encore ce sentiment de regrets et de frustration car ce n’est pas dit que l’année prochaine, même en faisant une bonne saison, on ait l’opportunité de revenir ici. »

LIRE AUSSI. « On était complètement perdu » : les réactions après la défaite de l’AS Monaco contre l’Olympiakos

Cette troisième place serait une « toute petite, petite, récompense », selon Elie Okobo. D’autant qu’une victoire contre le FC Barcelone aiderait la Roca Team à aborder les playoffs. « Pour moi »,  avance Yakuba Ouattara. « C’est primordial de repartir d’ici en ayant retrouvé de la confiance car ce titre de champion de France, c’est l’objectif principal du club. »  Finalistes des playoffs à trois reprises lors des quatre dernières éditions, les Monégasques aimeraient conjurer le sort et décrocher le premier titre majeur de leur histoire sur la scène nationale.

Mais les risques de décompression existent bel et bien au sein de la Roca Team. Entre le manque de motivation, d’intensité, de dureté, l’après Final Four ne sera pas simple à gérer pour le clan monégasque. Surtout que le contre-coup de l’élimination en quarts de finale par l’Olympiakos l’an dernier fait jurisprudence sur le Rocher. Les hommes de Sasa Obradovic étaient passés tout près de la sortie de route contre ces mêmes Strasbourgeois pour le lancement des playoffs de Betclic ÉLITE. « L’expérience de l’an dernier nous servira », jure Yakuba Ouattara. « Cela ne se reproduira pas. Et si tel est le cas, on aura de sérieuses discussions avec les gars (rires). On n’a pas la même mentalité. Tout le monde sait que l’objectif principal de la saison est devant nous. »

Ce match pour la 3e place est-il utile ?

Battu 84-74 l’an dernier avec l’Olympiakos par Barcelone, Moustapha Fall militerait presque pour la suppression de ce match pour la 3e place. « C’est une rencontre complètement inutile », estime le pivot français de 2,18 m, qui, cette année, jouera la finale contre le Real Madrid. « Les équipes qui jouent ce match sont déjà énervées d’avoir été éliminées et on leur rajoute un match où ils peuvent potentiellement se blesser. À la limite, il y aurait eu une médaille à gagner, je comprendrai, mais ce n’est pas le cas donc à quoi bon jouer ce match ? »

Donatas Motiejunas, toujours aussi sollicité par les journalistes lituaniens, défend, au contraire, cette rencontre pour la 3e place. « Un match de plus dans un tel tournoi, ça reste une expérience inestimable pour une équipe comme la nôtre. » Quoi qu’il en soit, la Roca Team devra bel et bien se coltiner un 79e match cette saison avant d’aborder les playoffs de Betclic ÉLITE.