Après deux saisons passées à Andorre, Bandja Sy (2,04 m, 31 ans) a fait le choix de revenir en France, en s’engageant pour les deux prochaines saisons avec les Metropolitans 92. Ce qui le rapproche de Cergy, sa ville natale.
Entre le championnat espagnol et l’EuroCup sous les couleurs du club de la Principauté, l’ailier français a disputé 34 rencontres la saison dernière pour des moyennes de 5,6 points à 43% aux tirs et 3,5 rebonds en 19 minutes. Des statistiques bien inférieures à ce qu’il affichait l’année précédente (7,8 d’évaluation en Liga Endesa, contre 10,1 en 2019/20), ce qui a poussé Andorre à chercher un accord de résiliation de contrat (qui courait jusqu’au 30 juin 2022).
Enfin un vrai rôle en France ?
Poste 3-4 spectaculaire, réputé pour ses qualités défensives, le petit dernier de la fratrie Sy, formé à l’Université de New Mexico, revient dans le championnat français 4 ans après son départ. Après un premier contrat signé avec Pau-Lacq-Orthez (2013/14), Bandja Sy avait évolué deux ans à Nancy (2014/16) et l’ASVEL (2016/17). Avec un goût d’inachevé, tel qu’il nous l’avait confié au printemps 2018 à l’occasion d’un entretien du temps de son époque au Partizan Belgrade.
« Je suis arrivé en France un peu dans l’inconnu. Je pensais que ça serait comme en NCAA où les joueurs ont du temps de jeu en fonction de ce qu’ils prouvent. Si tu es bon et régulier aux entraînements, tu joueras. Là-bas, au fil des années, je jouais de plus en plus et lors de ma dernière saison, j’en suis arrivé à un point où le coach m’a dit que s’il fallait que je joue 40 minutes, il me laisserait 40 minutes sur le terrain. Je savais que c’était du basket professionnel en France, qu’il y avait donc plus de pression et d’enjeu, mais je me disais quand même que ce serait pareil, que j’allais prouver que je peux avoir ma place et donc que l’on me donnera un rôle. Ça ne s’est pas du tout passé comme ça à Pau. J’ai signé en tant que back-up et je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’avoir un vrai rôle. Dès que quelqu’un partait à mon poste, ils signaient un autre joueur : il y a eu successivement Mike Scott, Aaron Harper et D.J. Strawberry. Après, Pau reste une très bonne expérience : pour une saison rookie, j’ai quand même joué des matchs. Arrivé à Nancy, je pensais avoir plus de temps de jeu et des responsabilités plus importantes mais j’ai fini par avoir le même rôle qu’à Pau, pas vraiment ce que je recherchais. Puis je me suis blessé à l’épaule, j’ai été absent trois mois, je n’ai pu revenir que pour les deux matchs de playoffs. La deuxième saison au SLUC fut vraiment compliquée : je n’ai eu ma chance qu’à partir du mois de février. Avant cela, c’était extrêmement difficile. Il y avait toujours un joueur devant moi, quoiqu’il arrive. La qualité des entraînements n’avait aucune importance, certains joueurs jouaient alors qu’ils ne s’entraînaient pas de la semaine, je n’étais vraiment pas content. […] Enfin, il y a eu le passage à l’ASVEL. J’y avais signé trois ans et j’avais une nouvelle fois décidé d’être back-up, de Charles (Kahudi) au poste 3 ainsi que de Nikola Dragovic et Amine Noua au poste 4. C’était un plan sur le long terme mais Charles s’est blessé et je me suis retrouvé titulaire à l’aile. Ça se passait très bien, je m’épanouissais. Puis il y a eu le retour de Charles, ainsi que les signatures de Casper Ware, Livio Jean-Charles et David Andersen. Cela a modifié la physionomie du coach, son approche du jeu. On a pratiqué un basket différent, small-ball, mais sans moi : je jouais quelques minutes au poste 3 et rien du tout en 4. Ce n’était pas du tout ce que l’on avait prévu. Encore une fois, j’étais déçu et c’est ce qui m’a donné ce déclic, cette envie d’aller voir ailleurs. Lors de mes saisons en France, je me suis vraiment rendu compte que les joueurs qui ont de vrais rôles sont les étrangers. Bien sûr, certains Français ont des responsabilités mais ils sont internationaux pour la plupart. […] Selon moi, honnêtement, les joueurs français n’ont pas assez leur chance en France. Il y a les internationaux qui sont bien, avec un vrai rôle. Derrière, on ne va pas se mentir, il y en a certains qui ont prouvé et qui maintenant ont leur temps de jeu. Mais il y en a d’autres qui ont une étiquette : ils sont dans la rotation et cela ne changera jamais, quoiqu’ils fassent. Mais ça, tu peux le voir seulement quand tu es à l’intérieur du système. »
Également passé par l’AEK Athènes, double vainqueur de la Coupe de Serbie avec le Partizan Belgrade, désormais sacrément expérimenté sur la scène continentale qu’il retrouvera avec Boulogne-Levallois (cinq saisons d’EuroCup pour 60 matchs à 6 points et 3,6 rebonds de moyenne), Bandja Sy aura l’occasion de démontrer que ses quatre années passées à l’étranger lui ont permis de prendre une nouvelle dimension et qu’il peut désormais assumer un vrai rôle en Betclic ÉLITE. Avec, évidemment, aussi en ligne de mire la perspective du derby francilien face au Paris Basketball de son grand frère Amara comme double moment fort de la saison.
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