« Des choses extraordinaires avec des moyens ordinaires » : les réactions après le titre de Saint-Quentin
Javier Beiran : « Nous sommes tellement heureux ! C’est le fruit de dix mois de travail. Personnellement, je ne suis arrivé que pour les quatre derniers mois mais j’ai l’impression d’avoir été là depuis le jour 1. C’est tellement bon de remporter ce titre. Ce vendredi, depuis l’échauffement, la salle était pleine à craquer. Le soutien du public a été impressionnant. Cela restera comme l’une des meilleures expériences de ma carrière car j’ai le sentiment que l’on a accompli quelque chose de vraiment spécial pour cette ville. Cela fait si longtemps qu’il n’y a pas eu une équipe de Betclic ÉLITE ici. Ils ont tourné autour de l’accession ces dernières années et c’est incroyable de le partager avec tout le monde. Nous sommes une vraie équipe de 10 joueurs ! »
Julien Mahé (coach) : « C’est incroyable, vraiment incroyable… C’est beaucoup d’émotions et cela récompense un travail énorme fait par tout un club. L’évolution en quelques années est hallucinante. Je suis très fier de ces 10 garçons car c’est la victoire du collectif et de l’humilité. Les joueurs ont su aller chercher des choses insoupçonnables. Je pense sincèrement que sans public, on n’en serait pas là : ils ont renversé des matchs. Je suis très ému pour le président Laurent Prache. Mais vous savez quoi ? Je pense qu’on mérite d’être champion de France Pro B. On a su être solide quand il le fallait, on ne perd qu’un match à domicile, au buzzer. Je suis très heureux pour les Saint-Quentinois car depuis que je suis arrivé, on me parle tout le temps, tout le temps, de la Pro A des années 80 – 90. Pouvoir leur redonner ça, j’en suis très heureux, mais aussi pour la nouvelle génération avec des jeunes qui découvrent la passion du basket et du SQBB. Je suis très fier de ramener le SQBB en Betclic ÉLITE. Ce sera évidemment très difficile mais en attendant, c’est le terrain qui a parlé.Je ne réalise absolument pas. Cette équipe a une âme. Personne ne pourra dire qu’on avait la meilleure équipe sur le papier mais on a montré que le collectif était plus fort que les individualités. On s’est construit et on a su, ou dû, faire des adaptations qui ont été extrêmement bénéfiques. Jimmy Djimrabaye, c’était entièrement voulu. Javier Beiran, c’était subi au départ (après l’incident avec Jérémy Nzeulie, ndlr) et sans lui, je ne suis pas sûr qu’on soit champion de France sans lui. J’aime tous les joueurs, ça a été un tel bonheur de travailler au quotidien avec de telles personnes. Mais Benoit Gillet qui était là quand je suis arrivé, 17e de Pro B… Et je suis très fier pour William Pfister et Lucas Boucaud, que nous sommes allés chercher en Nationale 1. Je suis très heureux d’avoir fait tout ce chemin avec eux car c’est une belle leçon. Je suis tellement heureux pour mes joueurs (ému, il regarde la feuille de statistiques). Là, je vois leurs noms, c’est tellement des bons gamins, c’est génial… Jimmy Djimrabaye, il a fait toute la Pro B et il monte avec nous. C’est extraordinaire… »
William Pfister : « Quelle soirée… C’est l’accomplissement d’une grosse saison, mais aussi du travail démarré il y a trois ans avec Julien. Ce que l’on a mis en place cette année, c’est magnifique. C’est incroyable, personne ne nous attendait là. Ce qui fait qu’on en est là, c’est que c’est la Pro B… Tu as beau avoir des sous, des gros CV : la Pro B, c’est la bagarre ! Notre point fort, c’est la défense et la vérité, c’est que la défense gagne des championnats. Et ce vendredi, l’ambiance qu’il y avait avant le début du match, c’était… (il souffle) Ce n’est peut-être pas comparable en terme de nombre avec les plus grands clubs d’Europe mais en termes de ferveur et de soutien, ça peut l’être. Ce club a un esprit familial et toute la ville est derrière nous. Il n’y a rien de facile, les gens en sont conscients et nous poussent. En fin de saison, bien sûr que l’on voulait gagner le titre mais c’est surtout Chalon qui avait la pression. Pour nous, c’était une pression positive : on se disait qu’on pouvait être champion de France ! On a pris les matchs les uns après les autres, on a bien géré, on n’a rien changé par rapport au début de saison, on a gardé nos habitudes et ça nous a servi. Quand j’arrive à Saint-Quentin, je ne sais pas si le club va évoluer en Nationale 1 ou en Pro B. Il y a beaucoup de chemin parcouru, c’est juste magnifique. Individuellement, en arrivant ici, mon objectif était de devenir un joueur majeur d’une bonne équipe de Pro B. L’été dernier, je suis resté à Saint-Quentin car après deux saisons comme ça, pourquoi partir ? Aujourd’hui, je suis l’un des cadres de l’équipe. Ensuite, le but était d’aller titiller la Betclic ÉLITE. C’est en passe de se faire (il est sous contrat pour 2023/24, ndlr) : je suis fier de moi et du travail accompli. »
« La meilleure équipe a gagné ! »
Brandon Horvath : « C’est complètement fou car c’est ma première saison professionnelle. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en arrivant, c’était la première fois que je mettais les pieds en Europe. Alors c’est fou ! On a travaillé tellement dur tous les jours pendant dix mois. Et le groupe a été génial, j’ai beaucoup d’amour pour tous mes coéquipiers ! J’espérais une saison rookie aussi réussie et c’est génial de le vivre. On joue toujours pour gagner des titres, on l’a fait. Je n’ai pas de mots ! Saint-Quentin n’était pas favori mais je me rappelle en début de saison, j’étais avec Terrell (Gomez) et on se disait : « Wow mais cette équipe est plutôt bonne, on a beaucoup de talent ! » Je ne savais rien du niveau de la Pro B mais je me disais que s’il y avait des équipes meilleures que nous, ça allait être un championnat très relevé. On avait un vrai collectif. Et les supporters sont fous ! C’est génial d’avoir un tel public, ils nous aident beaucoup, on a le meilleur bilan à domicile de Pro B et ils n’y sont pas pour rien. Heureusement car au final, on a eu besoin de toutes les victoires puisque cela se joue au panier-average. »
Terrell Gomez : « On a traversé beaucoup de choses cette saison mais on savait que c’était possible ! On avait une équipe talentueuse, avec beaucoup de bons joueurs. J’ai le sentiment qu’on mérite le titre. On a un bon coach et on défend très bien ! Tout le monde avait un esprit très positif. On avait juste une bonne équipe quoi ! »
Mathis Dossou-Yovo : « Je suis vraiment fier des gars ! On a fait un gros taf, une grosse saison. On n’a pas triché et je pense que c’est la meilleure équipe qui a gagné. C’est sûr que nous n’étions pas les plus attendus en début de saison mais ça rend le truc encore plus beau non ? (il sourit) On a prouvé au fur et à mesure des mois que c’était nous et personne d’autre. On était des chiens, on défendait dur, on jouait avec le cœur et les tripes, c’est ça qui a primé. Il y avait beaucoup de pression ces dernières semaines, mais de la bonne pression. C’était dur, fatigant mentalement et nerveusement, mais tout retombe ce vendredi et ce n’est que du bonheur ! »
Melvin Ajinça : « Ça fait extrêmement plaisir car on a fait une grosse saison. C’est une fierté, on s’est battu jusqu’au bout, avec des hauts et des bas toute l’année, mais on s’est accroché. On avait une bonne cohésion. Ce qu’on a montré, c’est vraiment exceptionnel. On mérite ce titre : c’est une opportunité qu’on a eu et on l’a saisi. Personne ne s’attendait à nous voir gagner mais on a prouvé qu’on était une grosse équipe. On avait une vraie cohésion et on était à 100% en défense à chaque fois. En arrivant ici, je ne m’attendais pas à avoir un tel public… Ils font les déplacements avec nous, ils nous accompagnent tout le temps : on peut dire qu’on a les meilleurs supporters de Pro B ! »
« Le phénix prend toute sa valeur »
Loic Schwartz : « En signant ici, j’avais de grandes ambitions. Je ne voulais pas venir faire de la figuration. Au vu des dernières saisons du club et du discours du club, je savais au fond de moi-même que l’on pouvait le faire mais je ne voulais pas trop en parler. Le groupe a progressé tout au long de l’année, surtout que l’on avait une équipe jeune, avec quelques joueurs expérimentés. Je pense que cette mixité nous a permis d’arriver à ce titre. Concernant le match d’Angers, pour être honnête, je sentais qu’il y avait un peu de pression chez certains et vu mon historique dans les matchs à couteaux tirés, moi qui ait déjà gagné plusieurs titres en Belgique, je pense que mon expérience a pu apporter un plus. Le secret de notre équipe, c’est qu’on avait un vrai groupe de 10 joueurs. Il n’y avait pas de différence entre le cinq de base et ceux qui rentraient en jeu. C’est ce qui a fait la différence avec les autres équipes. L’engouement à Saint-Quentin est incroyable : dès que je suis en ville, on m’encourage et on sent tout l’amour et l’admiration des gens d’ici. »
Laurent Prache (président) : « C’est une grande réussite, d’autant plus lorsqu’on se rappelle d’où l’on revient. Il y a cinq ans, le club était presque mort, pas grand monde n’aurait cru à une accession en Betclic ÉLITE à l’époque. C’est tout un symbole mais le phénix (sur le logo du club, ndlr) prend toute sa valeur ce soir. C’est une saison incroyable, avec une équipe incroyable, et une vraie ferveur populaire, un soutien massif. On a des super mecs, une vraie bande de potes. Même s’il y a eu des récompenses individuelles, tout le monde a joué collectif et c’est peut-être ça qui nous fait arriver là où nous en sommes avec notre budget. On a fait des choses extraordinaires avec des moyens ordinaires. »
Propos recueillis à Saint-Quentin,
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