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Alexandre Sarr : plongée aux origines d’un phénomène

NBA – Drafté en 2e position par les Wizards fin juin, Alexandre Sarr a quitté la France à 14 ans pour parfaire sa formation en Espagne avant d'évoluer aux États-Unis puis en Australie. Un parcours hors norme dont le point de départ se situe à Toulouse, la ville où il a (beaucoup) grandi. Nous avons rencontré ses entraîneurs en club comme en sélection nationale pour tenter d’en savoir plus sur le phénomène tricolore. Découverte.
Alexandre Sarr : plongée aux origines d’un phénomène
Crédit photo : FIBA

Longtemps annoncé n°1 de la dernière Draft, Alexandre Sarr a finalement reculé d’un rang le grand soir. La faute au talent et aux performances de Zaccharie Risacher (2,05 m, 19 ans), particulièrement remarquées tout au long de la saison, tant en championnat de France qu’en EuroCup. Une exposition dont l’ancien pensionnaire du centre de formation du Real Madrid, engagé au sein du club de Perth en Australie cette année, n’a peut être pas autant bénéficié. Au point de constituer aujourd’hui une énigme pour le grand public français, qui n’a pas vraiment eu la chance de le voir évoluer. C’est sur la base de ce constat que nous avons voulu en apprendre davantage sur le néo Wizard et pris contact avec ceux qui ont eu le bonheur de l’accompagner sur les terrains en France. Du sud-ouest aux équipes de France de jeunes, nous sommes remontés aux origines du joueur pour en savoir plus sur l’homme et le basketteur.

Et si Alexandre Sarr (2,16 m, 19 ans) est né à Bordeaux, l’histoire commence bel et bien en Haute-Garonne, du côté du Toulouse Olympique Aérospatial Club (TOAC), où le 2nd pick a fait ses débuts. Un cursus que le géant de 2,16 m a suivi au sein de la structure jusqu’en U11, suivi d’un court passage par le club voisin de Bruguières, puis d’un retour au TOAC pour sa dernière année U15. « Je l’ai contacté pour le faire revenir ici, pour évoluer parallèlement en U15 ELITE et en U18 ELITE », nous confiait Raphaël Pascual, son entraîneur U18 au TOAC. Un souhait de formation accélérée du club toulousain, qui voulait voir Alexandre Sarr se développer à différents niveaux, comme nous l’expliquait Alvaro Marsan, coach U15 au sein du club. « Il développait son jeu face au panier en U15 et bataillait dans la peinture en U18, face à de plus gros gabarits. Le TOAC lui a offert un vrai terrain d’expression. »

« Il mesurait 2,05 m à 14 ans et pouvait dégainer à 3-points après un dribble entre les jambes »

Un terrain d’expression que le frère d’Olivier Sarr (2,08 m, 25 ans), coéquipier d’Ousmane Dieng à Oklahoma City en NBA, a largement mis à profit pour devenir un top prospect mondial en quelques années à peine. Même si de toute évidence le bonhomme avait tout ce qu’il faut pour rêver en grand, comme nous le confiait Alvaro Marsan. « C’était un gamin avec beaucoup de talent et avec un physique impressionnant. C’était un joueur très différent des autres, avec un jeu pas forcément adapté à celui de sa catégorie d’âge, mais on sentait qu’il irait plus loin que les autres de part son profil. Balle en main, pour un garçon de sa taille, il était très fort. Il rivalisait avec ses coéquipiers sur le tir et le dribble, alors qu’il faisait une ou deux têtes de plus. Il mesurait 2,05 m à 14 ans et pouvait dégainer à 3-points après un dribble entre les jambes (rires), donc clairement pas le type de joueur qu’on croise tous les jours ! »

Un constat repris par Bernard Faure, son entraîneur en équipe de France U16, U17 et encore U19 l’an dernier en tant qu’assistant. Avouant que les seules difficultés rencontrées avec Alex Sarr se situaient « en dehors du terrain », évoquant à son arrivée en sélection un manque « d’autonomie » et « d’organisation » qui nécessitaient une certaine prise en charge, le technicien nous confiait. « C’était un grand qui se déplaçait très bien, très vite. Il avait juste cette naïveté, avec beaucoup de sauts, de fautes, de gestes un peu incontrôlés. Un défaut qu’il a gommé avec le temps. Il était toujours dans l’intensité et dans le travail, car c’est quelqu’un de très besogneux. » Une valeur travail également évoquée par Raphaël Pascual, admiratif. « Alex avait une immense capacité d’entraînement. Et beaucoup de discipline. Il avait aussi une énergie et un état d’esprit exceptionnels. » Un mindset et, surtout, une capacité d’écoute hors du commun, « qualité rare à un âge où les plus talentueux ont parfois du mal à entendre les conseils qu’on leur donne » pour Alvaro Marsan. Une force qu’il puisait selon Bernard Faure dans la profonde connaissance de ses propres capacités. « Alex ne se prenait pas pour un autre joueur. Il connaissait ses points forts et ses axes de progrès. Ce qui faisait qu’il était ouvert à la critique et aux consignes. Ça le rendait très facile à gérer. Il était très à l’écoute. Et c’est spécifiquement ce qui fait la différence pour ce type de potentiel. »

« Alex a refusé d’aller en Pôle Espoirs pour travailler avec un préparateur physique »

Outre ces nombreuses qualités, Alexandre Sarr a de l’aveu de tous bénéficié d’un cadre idéal pour devenir le joueur qu’il est aujourd’hui. Qu’il s’agisse de son frère aîné ou de ses parents, l’international tricolore a très tôt baigné dans l’univers de la balle orange. Ainsi pour Alvaro Marsan, le foyer a joué un rôle majeur dans le développement d’Alex. « Il y avait une culture basket importante dans la famille, notamment par le biais d’Olivier. Je pense que ça a joué pour lui, que ça lui a permis d’avoir ce petit truc en plus qui ne s’apprend pas. » Un sentiment partagé par son actuel directeur sportif au TOAC, Raphaël Pascual. « Alex a un environnement familial qui a très vite compris les enjeux, et qui lui a permis de saisir les opportunités là où elles se trouvaient sans aucune limite ou restriction. Il y avait tout pour faire d’Alex un top prospect, et un top joueur demain. »

Un terrain propice donc, et une grande détermination d’Alex Sarr à devenir un joueur professionnel. Une ambition que le joueur de 19 ans a développé très tôt, toujours selon son ancien coach U18, quitte à prendre quelques risques. « Il savait où il voulait aller. Il se donnait les moyens d’y arriver. Et il l’a fait en optant pour un chemin plus difficile que les autres. »  Un constat similaire à celui de son ex-entraîneur U15, Alvaro Marsan. « Son projet était très clair. Il jouait beaucoup en périphérie en U15 pour développer son jeu sur d’autres aspects. Il faisait les choix qui lui permettraient de devenir un joueur professionnel. Il a par exemple refusé d’aller en Pole Espoirs, ce que font tous les meilleurs jeunes de son âge, pour pouvoir travailler avec un préparateur physique. Et l’argent que sa famille aurait dû mettre pour l’envoyer en Pôle a ainsi servi à lui prendre ce préparateur. Un axe de travail qu’il estimait prioritaire pour devenir plus tard un joueur pro. »

Le meilleur des deux mondes

Et c’est au titre de cette grande ambition qu’Alex Sarr a très tôt franchi les frontières de l’hexagone, optant pour le Real Madrid dès l’âge de 14 ans. Un grand saut effectué notamment sur les conseils d’Alvaro Marsan, madrilène d’origine, qui voyait dans l’institution espagnole « le meilleur endroit pour travailler en Europe », rappelant notamment le passage en son sein de joueurs tels que Luka Doncic ou Nikola Mirotic. Une formation loin de la France que le vice-champion du monde U19 en 2023 allait poursuivre deux années durant à Atlanta, dans le programme de l’Overtime Elite, avant d’opter pour Perth et l’Australie l’été dernier en prévision de la Draft 2024. Un parcours atypique loin du Pôle France pour lequel son frère, à l’instar de nombreux prodiges tricolores, avait choisi d’opter, qui pourrait bien constituer une force pour Alex Sarr selon Bernard Faure.

Ainsi le sélectionneur national dans les catégories de jeune notait. « Le fait d’avoir réalisé sa formation à l’étranger et d’avoir participé aux campagnes en bleu chaque été lui ont apporté beaucoup de choses. La complémentarité de ces parcours l’a aidé à devenir un top prospect, en prenant d’une certaine manière le meilleur des différents mondes dans lesquels il a évolué. Je pense qu’il en a toujours été conscient et que c’était une des raisons qui le poussaient à venir chaque année en sélection. » Pour Raphaël Pascual, la trajectoire internationale de la pépite tricolore pourrait même lui offrir un avantage concurrentiel pour ses débuts en NBA. « Il sait ce que c’est que de prendre un avion et de se retrouver à l’autre bout du monde, de faire ses valises, de se retrouver dans des environnements exotiques, etc. En ça il a une longueur d’avance sur les autres. »

« Alex Sarr peut s’inspirer de Wemby »

Une longueur d’avance, certes, mais des axes de progrès, aussi, qui lui permettront d’accomplir son plein potentiel. Parmi lesquels son corps, que le Bordelais de naissance va devoir continuer de développer selon Bernard Faure. « Physiquement il n’est pas à maturité. On le voit sur le rebond, sur les contacts et sur les tirs contestés dans la raquette. Il lui manque encore la force qu’il va développer prochainement, qui lui permettra d’être meilleur dans les tirs sous contrainte. Il a énormément de marge de ce point de vue-là. C’est quelqu’un d’ambidextre, donc quand il se sera renforcé, il pourra scorer davantage. Ça le rendra plus fort en défense aussi, notamment sur le jeu posté. Aujourd’hui il est dissuasif dans les airs, car il est grand, mobile, et qu’il anticipe bien les choses. Mais dans le un contre un proche du cercle, notamment contre des adversaires plus costauds, c’est plus compliqué. C’est ce qu’on a vu contre l’Espagne l’an dernier (finale de coupe du monde U19 perdue), où il a eu du mal face à Izan Almansa, plus petit, mais plus costaud. Mais à un moment donné ça va s’inverser. »

Pour Raphaël Pascual, qui soulignait notamment la capacité d’apprentissage exceptionnelle d’Alex Sarr, à-même de « progresser d’un entraînement à l’autre », l’évolution de son ancien protégé dépendra surtout de la latitude qui lui sera octroyée, à l’image d’un autre prodige tricolore. « Si Washington lui permet de développer son shoot longue distance, il deviendra exceptionnel. Un « rim runner » de 2,16 m capable de poser la balle, de finir au cercle, avec des moves, un gros volume athlétique, et tout le reste, est ce que ça existe déjà ?! C’est difficile de ne pas le comparer à Victor Wembanyama (2,23 m, 20 ans), dans la manière où il a changé la perception qu’on peut avoir du poste de pivot. Et dans la façon dont on peut former le prochain gamin de 2,16 m qu’on aura sous la main. En tout cas je pense qu’il peut s’en inspirer. Wemby a été protégé dans son développement. On lui a accordé une grosse prise de risque et d’initiative. J’espère qu’il bénéficiera de la même marge de manœuvre […]. Mais je n’ai aucun doute sur sa réussite. Alex n’est pas qu’une hype. »

Quelle que soit la réussite d’Alex Sarr en NBA, le voyage continue donc pour l’ancien pensionnaire du TOAC, qui foulera les parquets de la grande ligue sous les couleurs de Washington à la rentrée. Une nouvelle destination qui ne devrait pas faire oublier son ancrage toulousain au jeune français, toujours selon son ancien coach U18 Elite. « Alex et Olivier sont attachés à la ville, à la région, et la maison familiale est toujours ici. Ils me sollicitent à chaque fois qu’ils sont de passage pour travailler ensemble, et je réponds présent avec grand plaisir. C’est d’ailleurs à contre cœur que je n’ai pu les rejoindre à New York pour la Draft le mois dernier. Ils ont gardé un lien très fort avec leurs racines toulousaines et ils sont toujours disponibles pour venir nous voir, signer quelques autographes et faire plaisir aux gamins. »

Commentaires


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drefui
Merci pour ce reportage
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flavor_flav
la future paire Wemby-Sarr fait rêver!
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les3c
phénomène ? faudrait vraiment redonner un sens aux mots ou alors arrêter de vouloir surhyper tout le monde...
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