Blois – Le Portel, le chassé-croisé : « Je ne sais pas où on va, mais on y va » prévient Eric Girard
Ce n’était donc qu’un accident. Après son coup de moins bien à Paris la semaine passée – « juste un jour sans » nous confie-t-il, réfutant avoir « subi la pression » de retrouver son ancienne équipe, mais concédant avoir bien été cadenassé –, Milan Barbitch a renoué avec ses standards (20 points, 23 d’évaluation) dès ce samedi contre Le Portel.
Côté ADA, ce fut malheureusement le seul à avoir évité la sortie de route, comme l’a pointé en conférence de presse son coach, Mickaël Hay, pourtant guère habitué à sortir un joueur du lot. « On a pu l’isoler du reste », se félicite le coach adverse, Éric Girard. « Le problème, c’est quand il n’y en a qu’un. Du coup, il a forcé des choses, mais je ne peux lui en vouloir, parce que les autres ont été incapables de gagner leur un contre un, de passer leur joueur », complète Mickaël Hay.
Seul Rion Brown (16 points, 17 d’évaluation), très vite handicapé par les fautes, sembla un temps pouvoir remettre l’équipe en selle, en enquillant 12 points en quelques minutes. En vain. Menée tout le long du match, premier panier du match mis à part, l’ADA, dont on sait qu’elle est capable de prendre feu (les Mets en savent quelque chose), n’a jamais donné l’impression de pouvoir s’embraser. « Ils ont maîtrisé la rencontre de A à Z », convient Mickaël Hay, relevant à l’inverse que son équipe « n’a pas maîtrisé grand-chose ce soir ». Elle fut dominée dans la peinture (15/30 à 2-points et 31 rebonds, contre 26/36 et 43 rebonds pour Le Portel), où Bastien Vautier régna en maître (16 points, 8 rebonds et 5 passes décisives pour 23 d’évaluation), bien secondé par son compère Ivan Février (11 points et 8 rebonds pour 14 d’évaluation). Mais aussi par un Robert Turner III (13 pts, 9 d’évaluation) qui prit souvent la voie rapide pour filer au panier. Sans oublier la bonne prestation d’Edon Maxhuni (15 points et 7 passes décisives pour 14 d’évaluation). « On a eu une bonne étoile [en le recrutant]. On ne pensait pas qu’il aurait ce charisme », confesse Éric Girard.
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Cette fois, l’ADA ne trouva pas de salut au-delà du cercle, manquant cruellement d’adresse (6/25 à 3-points, Le Portel ne faisant pas mieux avec un faible 4/22). On le devine, c’est surtout l’absence de combativité – alors qu’il avait « demandé de l’hyper-agressivité » à ses joueurs – qui reste en travers de la gorge de Michaël Hay. « On n’a jamais couru. À un moment, il faut courir sur un terrain. On joue en marchant », déplore-t-il, dépeignant une équipe de « vieillards de 20 ans ». S’il avoue avoir, « à un moment, même vu de la peur chez ses joueurs », il déplore à l’inverse n’y avoir « pas vu beaucoup d’amour propre ». À Levallois, il avait poussé sur le banc une beuglante qui ne resta pas sans effet. Cette fois, il choisit la manière douce, ne cessant d’encourager ses ouailles. Sans effet. « On n’a pas mérité ce match. On a manqué de cohésion, de dureté, d’agressivité, on a aussi raté beaucoup de tirs ouverts », diagnostique Thomas Hieu-Courtois à la sortie des vestiaires. « Un beau discours, lucide », salue Éric Girard. Lui a toutes les raisons d’être satisfait de la prestation de ses joueurs, « tous investis » et « qui ont plutôt bien respecté ce qu’on avait préparé », et notamment « beaucoup respecté l’équipe de Mickaël ». Avec le talent qu’on lui connait, le coach du Portel a su prendre une partie active au succès de son équipe, jetant avec à-propos une pelletée de sable sur les braises blésoises chaque fois qu’elles menaçaient flamme.
« Il faut oublier le haut de tableau »
Après un début difficile, Le Portel enchaine ainsi sa 6e victoire – « 7e avec la coupe de France », rappelle Bastien Vautier. « Je ne sais pas où on va, mais on y va, avec cette jeunesse d’esprit, cette envie, ce respect des adversaires », avoue Éric Girard, qui craint toutefois qu’avec « seulement 8 joueurs pro, ça va tirer ». Autant d’ingrédients qui ont manqué samedi à Blois, devant laquelle se dressera le Rocher dimanche prochain. « On va se remettre au travail dès lundi. On n’ira pas pour faire de la figuration », promet Thomas Hieu-Courtois, qui veut éviter le mur. « On a une semaine de travail, pour se recentrer sur nous. On va voir qui va réagir, qui va se chercher des excuses », prévient Mickaël Hay. Et d’avertir : « Il faut oublier le haut de tableau ». S’il n’y a pas, loin s’en faut, péril en la demeure pour l’équipe blésoise, elle ne devra néanmoins pas tarder à réenclencher la marche avant. Sous peine de voir fondre sur elle des adversaires qui n’ont par ailleurs de cesse de se renforcer.
A Blois, par Frédéric Fortin
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