À Saint-Quentin, l’éclosion d’un surdoué : « Wembanyama n’était pas prêt comme peut l’être Nolan Traoré ! »
« Encore plus dans les défaites, les prestations individuelles, ce n’est vraiment pas mon problème. » Interrogé en conférence de presse sur la performance exceptionnelle de Nolan Traoré (1,91 m, 17 ans) dans la défaite de Saint-Quentin face à Lyon-Villeurbanne (89-92, a.p.), Julien Mahé aurait pu en rester là. Mais face à la copie XXL rendue par son (très) jeune meneur, le technicien du SQBB n’a pu s’empêcher de faire exception à la règle et de se livrer. « Je sais quel type de joueur j’ai aujourd’hui avec moi. C’est un joueur de très haut niveau. Il progresse à chaque sortie. C’est très encourageant pour lui et pour son avenir […]. Il montre des ressources et des qualités qui, j’espère, feront de lui un très grand joueur de basket. »
💫 Nolan Traoré, toujours pas 18 ans : 25 points, 4 rebonds et 7 passes décisives en playoffs de #BetclicÉLITE ! 😳
🇫🇷 Que partenaire d’entraînement de l’équipe de France, vraiment ?!
— BeBasket (@Be_BasketFr) May 19, 2024
Des éloges repris par Pierric Poupet, le coach adverse. « Arriver à sortir ce type de performance, dans une série de playoffs face à un prétendant au titre, c’est fort. Et parvenir à répéter ce genre de match, c’est encore plus fort. Ça fait plusieurs fois qu’on le joue et à chaque fois il est brillant. Surtout compte tenu de son âge. Cela dit, s’il avait 5 ans de plus, je dirais la même chose […]. Il ne craint pas de prendre des tirs difficiles, d’avoir des responsabilités. » Ce que l’on a vu en toute fin de prolongation lorsque le prospect picard a pris les trois derniers tirs à 3-points du SQBB, en rentrant deux mais ratant le dernier. Pas de quoi altérer la globalité de sa performance, aux yeux de Timothé Luwawu-Cabarrot (2,01 m, 29 ans), se disant « très impressionné ».
« Dans le mental, des similitudes avec Tony Parker »
Face à la précocité de Nolan Traoré, qui fêtera ses 18 ans le 28 mai prochain, Pierric Poupet peinait à trouver un équivalent au héros malheureux du soir. « Ai-je déjà vu un jeune joueur aussi prêt ? Je ne sais pas. Pas certain. On a eu la chance de travailler avec Victor Wembanyama à l’ASVEL (qui avait également 17 ans à Villeurbanne, en 2021/22, ndlr), qui a un potentiel sans limite, mais il n’était pas prêt comme peut l’être Nolan Traoré, à performer, à être bon, à être clutch, à être un joueur majeur d’une équipe de très haut niveau du championnat de France. Donc non, je ne pense pas. » Le nom de son président Tony Parker lui était alors soufflé… « Dans le mental ils sont comparables. Ce ne sont pas les mêmes joueurs. Mais dans le mental et la capacité à être des tueurs silencieux, c’est vrai qu’il y a beaucoup de similitudes. »
Les Rhodaniens, au-delà de leur admiration, ne pouvaient s’empêcher de dire leur satisfaction de voir un jeune prospect tricolore éclater de la sorte. Alors que TLC se disait « très fier qu’il soit Français », pensant sûrement au futur de l’équipe de France et à ses problèmes actuels à la mène, son entraîneur embrayait sur le même ton. « Je suis très content qu’il soit français et qu’on ait encore une génération de joueurs performants et ambitieux. »
Quel avenir pour Nolan Traoré ?
À court terme, l’interrogation principale concernant Nolan Traoré reste évidemment son avenir à court-terme. « Il va intéresser tout le monde cet été », prévient Pierric Poupet. De longue date, l’ancien joueur de Charenton est très courtisé : il a passé un mois à Perth (Australie) l’été dernier, il a visité de grandes universités américaines à Noël (Gonzaga, Alabama, Xavier). Mais une prolongation à Saint-Quentin reste évidemment dans les tuyaux, avec des discussions en cours. « Je pense qu’on a fait quelque chose d’assez couillu, que personne n’avait été capable de faire, que personne n’avait eu envie de faire. Parce qu’il faut juste avoir envie en fait », souligne Julien Mahé, prolongé jusqu’en 2026 par le SQBB. Débaucher un jeune du Pôle France en cours de saison était effectivement une première mais il convient de préciser que le club axonais l’a fait quand il s’est retrouvé à court de solution sur le marché américain, après avoir cherché un pigiste pendant plus d’un mois pour Tyger Campbell. Reste que le constat est lucide sur l’énorme coup réalisé par le SQBB, avec également une pointe de fatalisme à l’heure du mercato estival. « On savait qu’en le mettant sur le terrain, on le montrerait aux autres… Maintenant, je pense qu’il n’est pas trop mal utilisé (à Saint-Quentin). »
Les sollicitations, déjà très nombreuses avant l’aventure axonaise, vont encore plus s’intensifier après les dernières performances du futur partenaire d’entraînement de l’équipe de France, capable d’aligner des chiffres de MVP à seulement 17 ans et 11 mois (17,8 points à 43%, 2,2 rebonds et 7 passes décisives en 25 minutes de moyenne sur les cinq derniers matchs). Les semaines à venir s’annoncent donc aussi chargées que déterminantes dans l’Aisne pour le futur du SQBB la saison prochaine. D’autant plus cruciales que tous les joueurs de l’effectif, signés jusqu’à la fin de l’exercice 2023/24 par précaution (le SQBB avait le 11eme budget de ProB l’an dernier), seront sur le marché cet été…
À Saint-Quentin,
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