Trevor Hudgins élu MVP de la Leaders Cup 2025
Trevor Hudgins, de recrue tardive à héros de la Leaders Cup !
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Trevor Hudgins a assumé son statut de leader technique pour Le Mans.
Dans un tournoi de la Leaders Cup affichant un plateau d’arrières d’un niveau rarement vu, avec les stars de l’EuroLeague que sont Mike James, T.J. Shorts ou encore Théo Maledon, le meneur du Mans, Trevor Hudgins, a réussi la performance de braquer les projecteurs sur sa personne. Pour sa 2e saison en Europe, le natif du Kansas a ébloui de sa qualité de tir et de son sang-froid le palais des sports Caen-la-Mer, faisant de lui le MVP du tournoi de mi-saison. Pourtant, après une découverte du championnat de France intéressante lors du dernier exercice, sa présence dans la Sarthe était loin d’être garantie cette saison.
Scepticisme autour de sa signature
Si Trevor Hudgins (1,80 m, 25 ans) a été la dernière recrue du Mans l’été dernier (mi-juillet), ce n’est pas pour autant que l’éphémère joueur NBA (5 matchs avec les Houston Rockets) a été une solution de dernier recours pour le MSB. « On a essayé de retourner vers Trevor très tôt », assurait Guillaume Vizade. Détenteur d’un spot en Summer League avec la franchise texane, il n’a cependant pas pu prétendre à une seconde chance dans l’Association (3 points à 25% et 1,5 passe décisive en 4 matchs).
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Alors, quand Le Mans a fait part de son intérêt au joueur, ce dernier n’a pas hésité à revenir dans le club de ses débuts européens. Un retour pris avec une pointe de scepticisme dans la communauté mancelle, Trevor Hudgins ayant bien démontré ses qualités de scoreur la saison dernière, mais pas forcément celle d’un véritable meneur de jeu. « J’ai bien entendu les petits doutes qu’il y avait autour de sa resignature dans le microcosme de basket », rappelait le président Christophe Le Bouille. « Et voilà avec la saison qu’il fait et ce qu’il a fait notamment ce week-end encore, c’est juste incroyable. »
Un style de jeu américain, une adaptation au système européen
Après une entame de Leaders Cup difficile contre Cholet (8 points à 2/8 aux tirs), Trevor Hudgins a en effet montré tout le potentiel dont il est doté. Sa qualité première, d’abord, avec cette invraisemblable réussite extérieure (45% à 3-points avec 8 tentatives de moyenne), l’une des raisons pour lesquelles Guillaume Vizade voulait en faire son meneur titulaire. « Je cherchais quelqu’un qui avait une caractéristique spécifique : une adresse exceptionnelle », expliquait le technicien. « Marquer plus de 3 tirs à 3-points par match à plus de 45% de réussite, c’est une caractéristique très spécifique. Autour de ça, on peut construire ».
Ce fils de pasteur apprécié pour son éducation est également pourvu d’un sang-froid à toute épreuve, à l’image de ses deux tirs à 3-points décisifs dans la dernière minute de jeu contre Saint-Quentin en demi-finale. « Il a ce gêne que les Américains appellent le clutching », décrivait son entraîneur après la victoire homérique contre le SQBB. « C’est-à-dire que quand les secondes défilent, en fait pour lui elles sont un petit peu au ralenti et c’est pour ça qu’il arrive quand même à maîtriser ces 4-5 dernières secondes de possession et à créer des tirs qui sont du top niveau mondial. » Comme son step-back sur sa droite, dont il peut bien se targuer après son week-end caennais, d’être le co-signataire du move avec Élie Okobo.
Une nouvelle mentalité cette saison
Un peu plus d’un an après son arrivée dans la Sarthe, Trevor Hudgins a donc démontré tous les progrès qu’il a pu réaliser depuis sa découverte de l’Europe. « L’année dernière, c’était un gros ajustement pour moi », soulignait-il. « J’ai dû m’adapter au style de jeu, surtout en venant de la G-League avec beaucoup de 1 vs 1, pas de structure de jeu et beaucoup d’athlètes. »
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Tournant à plus de 12 points par match à 40% de réussite aux tirs à 3-points en 2023-2024, le triple champion de deuxième division NCAA (avec Northwest Missouri State) a réalisé un exercice rookie intéressant, malgré un profil de scoreur assez unidimensionnel. Alors, pour continuer de progresser à 25 ans, il a mangé de la vidéo et des matchs européens afin de s’imprégner de l’esprit du jeu sur le Vieux Continent. « Il est revenu avec d’autres intentions cette saison », indiquait Wilfried Yeguete, qui fait office de « grand-père » ou « tonton » pour Hudgins dans le vestiaire manceau. Un changement de mentalité que l’intéressé reconnaissait lui-même. « La saison dernière, je suis venu pour scorer, sans vraiment lire les défenses, comme en G-League. Cette année, je m’occupe de l’organisation, je suis là pour gagner. »
Ce que Trevor Hudgins a déjà fait donc, avec la précieuse aide de ses partenaires. « J’aime beaucoup gagner, mes coéquipiers aussi, mon coach aussi », souriait-il, avec la perspective de pouvoir encore le faire cette année, notamment en Coupe de France. Après ce week-end rêvé de Leaders Cup, tout est désormais envisageable pour Le Mans, qui a vu Trevor Hudgins endosser le rôle qu’il espérait tant pour lui, celui d’être un meneur de jeu de très haut niveau.
À Caen.
👑 M.V.P 👑
Monsieur Trevor Hudgins 🏆#LeadersCup pic.twitter.com/XcaaLGcojQ
— Betclic ELITE (@Betclic_ELITE) February 16, 2025
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