Paris et Monaco pas encore dans les mêmes sphères : « On ne boxe pas dans la même catégorie »
Tyson Ward et les Parisiens ont subi la domination monégasque en finale.
Un partout entre Monaco et Paris avant d’entamer la série des finales des playoffs de Betclic ELITE à l’Adidas Arena. Match 3 : +29 ASM. La réaction du tenant du titre. Match 4 : +39 Roca Team. La volonté de finir le travail dans la capitale mais aussi, peut-être, celui de marquer l’écart entre deux équipes pas encore au même point dans leur construction. « On voulait montrer la différence entre une équipe EuroLeague et une équipe EuroCup », notait le capitaine monégasque Yakuba Ouattara après avoir soulevé le trophée.
Une saison réussie malgré une conclusion infructueuse
D’ici quelques semaines pourtant, le Paris Basketball devrait rejoindre la crème des compétitions européennes. Mais en finale du championnat de France, le club parisien a pu mesurer tout l’ampleur du chemin qui le sépare d’une équipe comme l’AS Monaco, un autre ovni, dans une dimension encore supérieure.
Novice en phase finale de l’élite (première participation en playoffs), et même plus globalement dans chacun de ses accomplissements cette saison, Paris a été balayé par l’AS Monaco comme ce n’était jamais arrivé cette saison. Dans des finales où le suspense n’avait pas décidé de prendre place, les Franciliens n’auront véritablement existé qu’un match sur quatre, lors du second à Gaston-Médecin. Q’importe cet épilogue infructueux, le bilan parisien ne peut être entaché par ces dernières sorties : « Je suis très positif sur la saison, débutait d’emblée Amara Sy, quelques minutes après la désillusion du match 4. Les joueurs doivent être fiers de ce qu’ils ont accompli. La saison a été très très longue pour nous. Mentalement, ils étaient certainement cuits. Il faut aussi féliciter Monaco. Sur les deux derniers matchs, ils ont été incroyables, injouables. »
Et même le club dans son ensemble en ressort grandi, avec notamment un public au rendez-vous : « Le public se rend compte qu’il y a quelque chose qui est en train de se passer ici, félicitait le directeur sportif parisien. Au delà des trophées que l’on a gagné cette année, c’est peut-être notre plus belle victoire celle-ci (à propos de l’engouement du public) ».
Car gagner contre l’AS Monaco aurait été une anomalie de plus dans l’exceptionnel millésime parisien 2023-2024. Vainqueur du premier trophée de son histoire, la Leaders Cup, ayant obtenu sur le terrain son ticket pour l’EuroLeague avec le gain de l’EuroCup, le Paris Basketball a fait bondir sa courbe de croissance cette saison. Les résultats du technicien finlandais Tuomas Iisalo et de son équipe ont accéléré l’ascension parisienne, logiquement stoppée par Le Rocher : « Ils (Monaco) ont montré que pour le moment, on ne boxe pas encore dans la même catégorie, déclarait Amara Sy. Cela nous montre tout le chemin que l’on doit encore parcourir pour pouvoir rivaliser avec eux. »
« On ne peut pas se caler sur Monaco »
Cet exercice du Paris Basketball nous ferait presque oublier que le club n’en est qu’à sa 6e année d’existence. Et donc encore bien loin de pouvoir prétendre se comparer à une cylindrée comme celle de La Principauté. « On ne peut pas se caler sur Monaco, tenait à souligner l’Amiral, en fin connaisseur des deux clubs. L’EuroLeague, ce n’est pas Monaco, le Real Madrid ou le Barça. Ça, c’est le gratin de l’EuroLeague. On ne vise pas la même chose, on n’a pas les mêmes objectifs. L’équipe de Monaco a été bâtie, construite pour gagner l’EuroLeague. Nous, pour faire un top 4 en Betclic ELITE. On a fait bien mieux que ce qui était prévu. »
Et logiquement augmenter nos attentes, dans un championnat que l’on pensait à deux têtes pour quelques saisons encore. Mais au sortir de cinq dernières années marquées par un triplé villeurbannais et un tout récent doublé monégasque, l’hégémonie de ces deux clubs pourrait être plus courte que prévue avec le nouveau venu parisien sur le devant de la scène nationale.
À Paris.
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