L’exploit XXL de la Nouvelle-Zélande face à la Croatie !
La joie des Néo-Zélandais : les Tall Blacks ont créé la sensation face à la Croatie !
« Si les gens nous suivent à la maison pendant ce tournoi ? Quelques uns oui, sûrement », se marre Finn Delany, l’intérieur des Tall Blacks dans les rustiques couloirs du Stade de la Paix et de l’Amitié aux Pirée. Avec un sourire qui fait clairement comprendre qu’ils sont tout de même peu nombreux à savoir que la sélection se débat de l’autre côté de la terre pour une place aux JO. Dans un pays où le rugby règne en maître, et où le buzzer final a retenti sur les coups de 4h15 du matin, il est illusoire de croire que cet exploit contre la Croatie permettra à la balle orange de prendre une autre ampleur en Nouvelle-Zélande. « Ce n’est vraiment pas un sport majeur », acquiesce le vainqueur de la BCL 2023 (avec Bonn). « Il y a très peu de licenciés mais les chiffres grandissent un peu : nous sommes fiers de pouvoir contribuer à cela ! » Reste que les quelques amateurs de basket sur les îles jumelles du Pacifique devront sûrement se pincer au réveil. Car oui, les Tall Blacks ont bien démarré leur TQO par une victoire contre la Croatie (90-86). Cette même Croatie qui avait donné une leçon de basket à la Slovénie mardi soir (108-92)…
43 d’évaluation pour Ivica Zubac, record historique au TQO
En à peine 20 heures d’intervalle, les coéquipiers de l’immense Ivica Zubac (29 points à 12/15 et 16 rebonds pour 43 d’évaluation en 24 minutes, record historique au TQO !) sont tombés dans le piège classique du relâchement. « C’était dur de se remettre des émotions de la veille », regrette Dario Saric. L’entame convaincante (12-18, 7e minute) n’était qu’un trompe-l’œil : les jambes étaient lourdes, les esprits aussi. Cela s’est particulièrement vu lors des six dernières minutes lorsque les joueurs à damiers ont clairement manqué de lucidité, enchaînant les décisions douteuses en attaque. À +7 à l’entame du money-time, le plus dur semblait pourtant fait mais la Croatie a subitement perdu le fil du merveilleux basket qu’elle déroulait depuis la veille, à l’image du glouton Mario Hezonja (16 points à 6/22). Un trou noir, qui se paye particulièrement cher : les espaces laissés au surprenant Shea Ili dans la raquette, auteur de plusieurs lay-ups acrobatiques (et 6 points d’affilée pour renverser la rencontre, de 86-82 à 86-88), ont cimenté l’un des plus beaux exploits de l’histoire du basket néo-zélandais.
Le plus beau ? Non, évidemment, pas quand on a déjà terminé 4e d’une Coupe du Monde (en 2002, avec le sélectionneur Pero Cameron comme leader). Mais cette victoire-là était tellement inattendue qu’elle marquera les esprits. « Ça vous étonne peut-être mais pas nous », coupe Finn Delany. « On est peut-être les seuls à ne pas être surpris. On sait parfaitement que personne ne croit en nous dans ce groupe mais il faut avoir la conviction que l’on peut gagner n’importe quel match. » Cela se ressentait clairement dans les discours, particulièrement calmes, tout sauf euphoriques, déjà tournés vers le duel décisif de jeudi contre la Slovénie (voir ci-dessous).
« Les seuls à ne pas être surpris ! »
Où il faudra désormais faire face à une superstar absolu du basket mondial, Luka Doncic, lorsqu’un seul Tall Black évoluait la saison dernière en dehors du continent océanien (l’intérieur Yannick Wetzell, à l’ALBA Berlin). « C’est extrêmement motivant pour nous de se retrouver face à de tels joueurs », clame Corey Webster, le meilleur marqueur néo-zélandais du haut de ses 21 unités. « On sera toujours les outsiders mais on a prouvé face aux Croates qu’on pouvait rivaliser ! Peu importe la différence, peu importe notre taille, on va se battre. Je ne sais pas si l’on avait déjà battu la Croatie mais si on l’avait déjà fait, cela remonte à l’Antiquité ! » Assez logique, finalement, au pied de l’Acropole…
La Slovénie plus que jamais sous pression
La plus grande perdante du jour n’est peut-être pas la Croatie mais bien la… Slovénie. Après leur défaite de la veille, les coéquipiers de Luka Doncic pensaient juste avoir à battre la Nouvelle-Zélande jeudi pour se qualifier en demi-finale. Désormais, non seulement, il faudra gagner mais il faudra surtout le faire avec une certaine marge : 10 points pour arracher la deuxième place, 29 pour terminer en tête. Voilà qui s’appelle rebattre les cartes !
Au Pirée,
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