L’ASVEL qualifiée sur le fil, la Chorale s’estime lésée
L’ASVEL aurait voulu écourter son aventure en Coupe de France qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. À la 28e minute, Lyon-Villeurbanne menait 68-50 et se dirigeait vers une qualification tranquille. Et puis, le coup de la panne. Une avalanche de balles perdues (8 sur la séquence), d’abord initiée par un Antoine Diot fort peu serein, pour lancer un improbable 0-17 (68-67, 31e minute), et qui s’est prolongée jusqu’à la dernière possession, avec une mauvaise passe de Dee Bost interceptée par Ronald March. À 89-88, la Chorale a eu la balle de match, Stefan Moody a joué un pick and roll parfait avec Yannis Morin mais qui s’est heurté au mur Charles Kahudi. Pour la plus grande colère de Jean-Denys Choulet qui s’est précipité vers le corps arbitral, estimant que le contact était illégal. « C’est une blague », fulminait-il quelques instants plus tard en conférence de presse. « Pourquoi ne siffle-t-on pas cette faute ? Pourquoi tout le monde la voit, sauf trois personnes ? Ce soir, on nous prive du plateau Coupe de France et il n’y aura pas de prochain match pour se rattraper. On se fait souffler la victoire sur un no-call à la fin. Et même au cours des trois dernières minutes, il y a des fautes énormes qui ne sont pas sifflées non plus sur les cut ligne de fond. »
« Il faudra m’expliquer avec quoi je fais faute »
Sur Twitter, Ronald March a également laissé parler sa colère : « Je n’ai jamais été autant floué de toute ma vie mais c’est comme ça. » Certes moins vindicatif, Maxime Roos était toutefois sur la même lignée. « Est-ce que je suis énervé ? Oui. Mais c’est comme ça, il y a des choses que l’on ne contrôle pas. L’arbitrage a été assez spécial ce soir. C’est le terrain qui devait parler mais cela n’a pas été le cas à 100%. C’est vraiment rageant. » Pourtant, vu depuis la tribune de presse, le choix de ne pas siffler faute ne semble pas complètement scandaleux. Charles Kahudi respecte le principe de verticalité et a ses deux appuis au sol au moment où le Martiniquais vient prendre l’impact. « Il faudra m’expliquer avec quoi je fais faute », répond l’ailier champion d’Europe 2013. « Je suis placé avant. Il y a contact sur mon torse de Yannis Morin ensuite. Mais il fait 2,10 m (2,08), je fais 1,97 m, j’essaye de l’empêcher comme je peux, sans faire faute. Et il rate un panier qu’il aurait pu marquer, ce qui aurait été une catastrophe pour nous. »
L’ASVEL a failli se saborder mais se qualifie finalement 89-88.
Grosse colère de Jean-Denys Choulet après le no-call sur le dernier tir de Morin : « C’est une blague, on nous prive d’aller au plateau ! »
« C’est rageant, le terrain n’a pas parlé à 100% », ajoute Maxime Roos. pic.twitter.com/yXzpmCiyti— Alexandre Lacoste (@Alex__Lacoste) February 15, 2023
Si la dernière action restera litigieuse, avec deux interprétations entendables, la frustration ligérienne s’entend parfaitement au regard de la débauche fournie dans le money-time pour revenir, et de certaines décisions plus contestables en amont. À l’énergie, Renathan Ona Embo (+13 en 10 minutes, le plus gros +/- du match) a initié une révolte remarquable, lançant une défense tout terrain pour surmonter le déficit dans la raquette (27 rebonds à 46). D’autant plus méritoire que la Chorale était diminuée, avec un Ronald March qui ne s’est pas entraîné de la semaine (9 points à 3/14 en 27 minutes), un JaKeenan Gant trop souffrant pour jouer (2 minutes) et un Arthur Bruyas toujours en promotion commotion. Mais après leur bévue contre Fos, les hommes de Jean-Denys Choulet se sont rattrapés dans le contenu, à l’image d’un Stefan Moody aussi remarquable ce mercredi (30 points à 6/13, 7 rebonds et 8 passes décisives) qu’il avait été douteux vendredi. « Oui, je suis content de la prestation et de l’attitude de mes gars. Ce soir, ils sont à féliciter. Mais on est éliminé de la Coupe alors qu’on aurait mérité de passer. » Soit un nouveau crève-cœur après être déjà passé tout près de la Leaders Cup. « Attendez de voir comment on va revenir après la trêve », anticipé Ron March. « On a montré beaucoup de caractère et de dureté face à l’adversité et c’est le plus important pour moi. »
L’ASVEL, comme en 2021…
Beaucoup trop friable (21 balles perdues), l’ASVEL a donc réussi à friser la correctionnelle, alors que la Chorale n’a mené que sur les premières secondes du match (0-2). « C’est nous qui leur donnons la possibilité de revenir dans le match : à +18, il faut leur mettre la tête sous l’eau », râlait T.J. Parker. « À +18, on s’est arrêté de jouer », poursuivait Charles Kahudi. « Ils ont pris confiance et on a balbutié notre basket. Il y a eu du relâchement. Dès que l’on n’appuie là où ça fait mal, les équipes adverses reviennent. » Mais en Coupe de France, peu importe la manière, l’essentiel est de se qualifier. Qui se souvient, par exemple, que Villeurbanne avait déjà frôlé la catastrophe en quart de finale de leur campagne victorieuse de 2021, lorsque leur salut en quart de finale n’avait été dû qu’à un dernier contre de Guerschon Yabusele sur Anthony Brown (74-73 contre les Metropolitans de… Maxime Roos) ? « On a gagné, c’est le principal », acquiesce T.J. Parker. Mais à 48 heures de l’entrée en lice en Leaders Cup, un trophée qui ne sourit historiquement pas à l’ASVEL (une seule Semaine des As remportée, à domicile, en 2009), l’avertissement mérite d’être entendu.
À Villeurbanne,
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