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ITW Lamine Kebe : « Je n’ai pas souvenir d’avoir vu au Pôle France un joueur aussi régulier dans la performance que Nolan Traoré »

NM1 - Pour sa troisième année à la tête du Pôle France, Lamine Kebe réalise un bel exercice avec déjà 4 victoires au compteur. Le vice-champion du monde U19 2023 nous livre ses impressions sur son début de saison et les performances de ses joueurs, notamment Nolan Traoré, en attendant de retrouver l'équipe de France U17 l'été prochain.
ITW Lamine Kebe : « Je n’ai pas souvenir d’avoir vu au Pôle France un joueur aussi régulier dans la performance que Nolan Traoré »
Crédit photo : Sébastien Grasset

Lamine Kebe a succédé à Jean-Aimé Toupane en tant que coach de l’équipe U18 masculine du Pôle France évoluant en Nationale 1 masculine depuis quatre saisons maintenant. L’ancien coach des U15 ÉLITE de Fleury-les-Aubrais a connu des succès chaque saison. Sur ce début d’exercice, les pensionnaires de l’INSEP ont déjà remporté quatre matches, malgré le départ de Noa Essengue à l’intersaison. Il faut dire que l’équipe dispose de grands talents d’aujourd’hui et de demain. A 14 ans, Nathan Soliman est l’un d’entre eux. Mais il n’est pas le seul. Nolan Traoré impressionne et sort d’un dernier carton contre LyonSO. Le vice-champion du monde U19 2023 revient sur ce début de saison réussi et se projette sur sa prochaine campagne en équipe de France, la Coupe du monde U17 masculine en Turquie.

Le Pôle France réalise une bonne saison avec déjà 4 victoires en 15 matchs. Comment expliquez-vous ces résultats, notamment au regard du bilan de l’année dernière (3 victoires et 23 défaites sur la première phase) ? 

La première raison, c’est qu’on a un grand nombre de troisième année cette saison avec Mohamed Diakite, Nolan Traore, Talis Soulhac, et Henri-Soprano Mboungolo-Mounanga, tout comme Jonas Boulefaa et Yannis Allard, nés en 2007 mais qui ont intégré l’INSEP avec un an d’avance. Autant de joueurs qui ont leurs marques dans le championnat, qui connaissent le niveau d’intensité physique auquel on est confrontés à chaque match. C’est un gros avantage. On a aussi une belle qualité de joueurs cette année, avec plusieurs éléments capables de performer, dont Nolan Traore, qui fait une saison de très haut niveau. La différence vient enfin du caractère de l’équipe, car cette année on arrive sur le terrain avec la conviction qu’on peut l’emporter. On respecte l’adversaire, mais on est convaincus qu’on peut remporter le match. Ça change tout.

Vous rencontrez des difficultés au rebond et au niveau de l’adresse, quels sont les axes d’amélioration prioritaires de l’équipe pour franchir un cap ?

On a en a plusieurs. On doit progresser dans la dureté, pour être meilleurs au rebond et dans la tenue des duels. Ce qui nous permettra aussi de mieux finir près du cercle sans trop subir les impacts. On doit aussi faire mieux dans l’approche mentale des matchs et dans leur préparation, en connaissant mieux les adversaires et leurs forces. Des choses qu’on travaille aussi bien individuellement que collectivement. Mais ça prend du temps. Après il faut aussi qu’on arrive à enchaîner les matchs, notamment quand on joue deux fois dans la semaine, car le calendrier est très exigeant. C’est pas simple pour nos joueurs. Il faut qu’on gagne en constance d’un match sur l’autre, mais aussi sur la durée d’une rencontre. On doit pour cela mieux gérer nos temps faibles. Ça fait beaucoup de chantiers mais c’est passionnant car on sait qu’on peut y arriver.

Nolan Traore brille cette année (17,2 points à 44,8% de réussite aux tirs, 3,7 rebonds, 5,8 passes décisives, 2,8 balles perdues et 2,5 interceptions) et commence à se faire un nom. Pouvez-vous nous nous en dire plus à son sujet ?

Nolan Traoré équipe de France U18
Nolan Traoré a participé à l’Euro U18 en juillet 2023, avec un an d’avance (photo : FIBA).

Nolan fait un début de saison plus qu’intéressant, notamment sur la régularité. On a chaque année des joueurs capables de claquer une perf’ parce qu’on a la chance d’avoir des joueurs de qualité, mais lui les répète match après match avec un niveau de maturité grandissant. En témoigne son ratio passes décisives / balles perdues (5,8 pour 2,8), qui est excellent. On remarque avant tout son scoring, mais il fait beaucoup plus que ça. Il distribue le jeu et délivre beaucoup de passes décisives. C’est un vrai joueur d’équipe. Il aime marquer des points mais n’oublie pas de faire briller ses coéquipiers. Il essaie de jouer le plus juste possible. Et en défense il est impactant aussi. Il devient de plus en plus complet. Je n’ai pas souvenir, depuis que je suis au Pôle France, d’avoir vu un joueur aussi régulier dans la performance.

« Nathan Soliman ? On a vraiment l’espoir d’en faire un top joueur »

Il a beaucoup progressé par rapport à l’an dernier. Êtes-vous surpris de son éclosion ?

Surpris non, car c’est quelqu’un que j’ai la chance d’entraîner depuis trois ans. Il progresse chaque année et travaille beaucoup pour ça, sachant qu’il a eu son bac avec un an d’avance et dispose donc de beaucoup de temps pour du travail spécifique. Tout est mis en œuvre pour le faire progresser.

Il se classe parmi les meilleurs marqueurs (sixième) , passeurs (huitième) et intercepteurs (premier) de la NM1. Sur quels aspects du jeu doit-il encore progresser ?

Il doit encore se développer physiquement, notamment sur le bas du corps. Sur le jeu, on travaille beaucoup sur le pick & roll, où il subit parfois un peu la pression des défenseurs, notamment lorsqu’ils sortent très haut. C’est un objectif qu’on s’est donné pour la fin de saison.

La Coupe du monde U19 2023 : « Des joueurs aux qualités sportives et humaines exceptionnelles »

Nathan Soliman a également fait parler de lui cette année, en livrant quelques matchs solides à 14 ans seulement. Pouvez-vous nous parler de lui ?

Il fait partie des joueurs d’exception. Il est né en 2009 mais arrive déjà à s’exprimer en Nationale 1. C’est un extérieur de presque 2,05 m, capable de défendre sur tous les postes ou presque, avec un talent offensif hors du commun. C’est un joueur qu’on suit avec beaucoup d’attention, qu’on accompagne le mieux possible, tout en le préservant au maximum, car il n’a que 14 ans. On a encore du travail et la route est encore longue, mais on a vraiment l’espoir d’en faire un top joueur, sachant qu’il est très bien entouré, qui plus est avec un papa qui connaît très bien le milieu. Mais il n’est pas le seul fort potentiel, il y en a d’autres dans l’équipe. Mohamed Diakite et Jonas Boulefaa, pour ne citer qu’eux, sont très prometteurs également.

Vous étiez cet été l’entraîneur de l’équipe de France U19, médaillée d’argent au mondial après une défaite cruelle en finale face à l’Espagne, après prolongation. Cinq mois plus tard, avez-vous digéré ce revers ? Quel sentiment prédomine ?

Lamine Kebe France U19 2023 FIBA
Lamine Kebe lors de la finale de la Coupe du monde U19 entre la France et l’Espagne début juillet (photo : FIBA).

Ce que je retiens avant tout c’est l’expérience vécue. Une super aventure, avec des joueurs aux qualités sportives et humaines exceptionnelles, heureux d’évoluer ensemble. On a forcément toujours le goût amer de la défaite dans la bouche, tant on est passé près de ravir le titre. Cela dit, personne ne nous attendait à pareille fête sachant qu’il nous manquait plusieurs éléments majeurs, notamment Bilal Coulibaly, Rayan Rupert, Sidy Cissoko et Kymany Houinsou. Donc c’est super positif. On a réussi à créer un collectif fort, tout en laissant les individualités s’exprimer. Et mine de rien on sort les États-Unis en demi-finale, ce qui n’est pas anodin. Les joueurs ont fait preuve de beaucoup de caractère.

J’imagine que vous suivez attentivement les performances de vos anciens protégés. Quel regard portez-vous sur leur saison et notamment celles de Zaccharie Risacher ou Melvin Ajinca ?

J’ai travaillé avec certains au Pôle France, comme Melvin Ajinca ou Alexandre Bouzidi, donc je suis régulièrement en contact avec eux. J’ai échangé avec Alexandre Sarr et Zacharie Risacher en septembre. Je les suis de près, je regarde comment ils évoluent, comment ils progressent. Je suis content pour eux et j’espère surtout qu’ils atteindront leurs objectifs.

Vous reprenez l’équipe de France U17 l’an prochain, avec qui vous jouerez la cCoupe du monde en Turquie. Comment préparez-vous la compétition ?

On observe les joueurs susceptibles d’intégrer l’équipe. On a déjà 40 joueurs identifiés, qu’on suit attentivement. On travaille aussi sur la phase de préparation et tous les aspects logistiques. On essaye de construire les choses et on réfléchit avec le staff sur la manière dont on veut jouer. Le but c’est d’anticiper au maximum, de préparer dès maintenant le contenu des entraînements, les thèmes qui vont être abordés, et de définir à partir de là les adversaires qu’on souhaite affronter en préparation.

Quel est l’objectif annoncé pour ce mondial ?

C’est difficile de se fixer des objectifs si loin de la compétition, car à ce stade on ne connaît pas bien les forces en présence et qu’il peut toujours y avoir des blessés, chez nous comme chez nos adversaires. Après c’est certain que nos équipes de France ont du potentiel, et finir en dehors du Top 4 constituerait une déception. Mais ce sera pas simple. Les Américains, tenants du titre, feront figure de favoris, alors que les Espagnols ont remporté l’Euro 2023 en U16 cet été. Ce sera très ouvert derrière, avec beaucoup de nations capables de jouer les premiers rôles aussi.

Nolan Traoré : « On peut dire que j’ai franchi un cap, mais pour moi c’est pas suffisant. »

Interrogé avant le match contre Orchies pour la 10e journée de Nationale 1 masculine (NM1), Nolan Traoré s’est montré ambitieux à notre micro. Alors que le Pôle France comptait déjà deux victoires, le meneur de jeu en voulait plus encore. « Je ne vais pas dire qu’on est satisfaits parce qu’on veut gagner tous les matches. Je préfèrerais qu’on ait 0 défaite. Mais pour un début c’est plutôt encourageant. On a une bonne équipe, et le potentiel pour aller chercher d’autres victoires. » A titre individuel, le petit frère d’Armel Traoré et grand frère d’Annaëlle Traoré (pensionnaire du Pôle Espoirs d’Île-de-France) était plus dur encore. « Cette année c’est vrai que j’ai fait de belles performances. Pour autant je peux pas dire que je sois pleinement satisfait parce que je peux faire mieux, notamment en terme de régularité. On peut dire que j’ai franchi un cap, mais pour moi c’est pas suffisant. »

Comme son coach, il qualifie le travail physique comme son premier axe de travail.« Je dois continuer de me développer et je travaille beaucoup dans ce sens avec les préparateurs physiques. Sur le plan du basket, je dois progresser dans tous les compartiments du jeu. C’est un développement global que je dois réaliser. » Il en aura besoin car dans moins d’un an le Francilien débutera sa carrière professionnelle. Et il aura l’embarras du choix, lui qui a pu réaliser un camp d’entraînement en Australie durant l’été, la NBL espérant en faire l’une des futures vedettes de son Next Star Program. « Pour l’instant j’étudie les différentes options mais je n’ai pas encore fait de choix. Tout est possible, mais je préfère pas m’avancer là-dessus pour le moment », explique celui qui jouera l’Euro U18 avant de se lancer chez les pros. « C‘est un de mes gros objectifs de l’année. On vise clairement l’or avec cette génération. On en a les moyens, on a une bonne équipe », estime-t-il après avoir terminé en bronze à l’Euro U16 2022 avec les 2006 puis à la quatrième place de l’Euro U18 2023 avec les 2005.

Ce meneur de jeu talentueux de grande taille sera-t-il le meneur de demain qui manque tant que basket français ? Doué balle en main, il suit de près Mike James, le meneur de Monaco, joueur dont il dit qu’il est celui qui « l’inspire le plus aujourd’hui », après avoir grandi « en admirant Kyrie Irving« . « Après le but c’est de devenir Nolan Traore, d’avoir ma propre identité de jeu.« 

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