La Wemby mania autour des matchs NBA à Paris : « Je sens une énergie différente »
Wembanyama n’était plus revenu à l’Accor Arena depuis les Jeux Olympiques
Victor, il y a six mois, tu étais ici avec l’équipe de France pour les Jeux Olympiques. Tu retrouves cette salle de l’Accor Arena… Qu’est ce que ça te fait ?
Il reste encore certaines décorations des Jeux Olympiques dans les couloirs. Ça fait plaisir de revenir ici. Pas seulement par rapport aux JO, parce que j’avais déjà joué ici auparavant. C’est une salle qui me tient quand même à cœur.
Il y a deux jours, tu disais prendre du plaisir à revenir en France, mais qu’il fallait te concentrer sur le match à venir. Est-ce que tu es passé en mode compétition aujourd’hui ?
De plus en plus, oui. On est à la veille du match, donc on est en mode professionnel. C’est la bonne manière d’aborder nos responsabilités. Après si j’ai l’air sérieux, c’est juste qu’on est après l’entraînement, et que je suis fatigué [rires]. Mais je suis toujours concentré sur mes matchs.
« Il reste encore certaines décorations des JO »
À quel point est-il important pour toi de performer sur ces deux matchs chez toi, à Paris ?
C’est très important, comme tous les matchs. Une des difficultés en NBA est l’enchaînement des matchs, mais c’est aussi ce qui est intéressant. Il faut être tout autant concentré pour chacun d’entre eux, avec le bon état d’esprit. Après plusieurs dizaines de matchs, on ne se projette même plus à deux matchs à l’avance, mais toujours sur le prochain, et on oublie très rapidement le dernier aussi. Même si c’est dans un contexte incroyable comme ici pour moi, c’est ma responsabilité auprès de mon équipe et de mes coachs d’être concentré à fond sur la tactique.
Victor Wembanyama and the Spurs are at the practice ahead of their first game in Paris tomorrow 👀
À la veille de leur premier match à Paris, Victor Wembanyama et les Spurs sont à l’entraînement à l’Accor Arena pic.twitter.com/CuP40m22QW
— SKWEEK (@skweektv) January 22, 2025
Comment penses-tu que ton jeu s’est développé durant tes 100 premiers matchs en NBA ?
Je suis plus sûr de moi. Même si je n’y suis pas encore, je sais mieux comment me comporter en attaque, quelles positions prendre. Pendant mes premiers matchs, j’essayais beaucoup de choses. Mais je ne regrette rien, car c’est en faisant des erreurs qu’on apprend. On se devait de faire ça. Défensivement, j’ai appris à m’adapter aux adversaires. C’est comme une partie d’échecs, on essaye d’anticiper ce qu’ils vont faire. J’ai engrangé beaucoup d’expérience en défendant en un-contre-un. Je suis aussi plus costaud et physiquement apte à la NBA.
Tu es à domicile, il n’y a jamais eu autant de maillots Victor Wembanyama dans les rues parisiennes ces derniers jours. Trouves-tu qu’il y a plus d’engouement autour de toi en France qu’aux États-Unis ?
Je sens une énergie différente. Mais j’attends de voir comment ça sera les jours de matchs, l’atmosphère dans la salle. Au final, je ne suis pas encore beaucoup sorti à Paris, je n’ai pas eu l’occasion de voir tout cela de mes propres yeux. Mais c’est quand même différent de d’habitude, c’est un type de fans différents. Ce sont des fans qui ont attendu pour voir un match NBA toute l’année, voire toute leur vie, donc forcément c’est différent.
Qu’est ce que ça représente pour toi de faire visiter ta ville et ton pays à tes coéquipiers ?
C’est tout pour moi. Je voulais leur faire découvrir plein de choses, et ils ont été très réceptifs. C’est le meilleur cadeau qu’ils pouvaient me faire. J’essaye de leur faire apprécier leur temps ici.
« On ne peut pas sous-estimer l’importance du sport chez les jeunes »
Aurais-tu aimé que Pop [Gregg Popovich] soit là ?
Oui, clairement. Il aurait préparé un sacré programme aussi, et nous aurait invités au restaurant. Donc c’était important pour moi d’inviter moi-même mes coéquipiers. Si j’étais allé dans leur pays ou dans leur ville, j’aurais aimé découvrir d’où ils viennent, pour apprendre à mieux les connaître. C’est une richesse de partager ces moments ensemble.
Est-ce que tu rends compte de ce que tu apportes à la France et même aux États-Unis ?
C’est important. Je me rends compte de l’impact qu’on peut avoir en tant que joueurs NBA, et ça me rappelle notre responsabilité qu’il soit positif. De manière générale, c’est incroyable de procurer des émotions aux gens et de les rassembler. J’essaye de partager le plus de ces moments avec les fans, parce que je m’en nourris.
Ce match parle au public au français mais aussi aux francophones dans le monde, et notamment en Afrique. Tu as des racines en République Démocratique du Congo, quel message as-tu envie de faire passer pour le basket africain ?
Développer le basket africain fait partie des projets qui me tiennent à cœur. M’investir en Afrique serait quelque chose qui m’intéresserait vraiment sur le long terme. Pascal Siakam par exemple est un bon joueur qui a le potentiel de faire grandir le basket dans son pays, et dans l’Afrique en général.
Beaucoup de sportifs français ont signé une tribune ce matin, pour se plaindre de la possible baisse du budget des sports en France. J’imagine que ça te tient à cœur, voire qui t’inquiète ?
Bien sûr. Je n’étais pas au courant de cette tribune, mais je vais me renseigner. C’est quelque chose qui me tient très à cœur. Pour avoir fait plusieurs sports en France dans des milieux différents, on ne peut pas sous-estimer l’importance du sport chez les jeunes.
Les mots de Victor Wembanyama 🇨🇵 pour les jeunes enfants du NBA Cares (et à la jeunesse en général) :
« Mon conseil serait de vous faire confiance, et de vous amuser » pic.twitter.com/VAYffU50PW
— Tom Compayrot (@Tom_Cprt) January 22, 2025
Propos recueillis à Bercy,
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