ITW Gauthier Denis, de retour après huit mois de chômage : « Bourg, exactement le genre de défi que je recherchais »
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Gauthier Denis, nouveau n°0 de la JL Bourg
Gauthier, qu’est-ce que cela vous fait de retrouver un vestiaire, une routine d’avant-match, et tout ce qui va avec, avant la réception de Nancy samedi ?
C’est très agréable ! Ces derniers mois n’ont pas été simples pour moi donc ça fait du bien de retrouver un quotidien que j’ai connu pendant dix ans. Je suis très content d’être à la JL Bourg et j’ai hâte de commencer.
Les bonnes nouvelles s’enchaînent pour vous : peut-être que vous êtes le seul Bressan content du tirage au sort de la Coupe de France ce vendredi avec un déplacement à Paris en demi-finale…
Je reçois déjà pas mal de messages, oui ! Les gens m’en parlent en disant que j’ai envoyé des ondes (il sourit). Mais quand on voit les trois équipes qui restent, il n’y avait pas de tirage facile. Monaco et Paris sont au-dessus, mais quand on voit ce que fait Le Mans en ce moment… C’est sûr que ce sera difficile à l’Adidas Arena et que ce sera particulier pour moi. Ce sera mon retour depuis mon départ mais le fait de briller devant des gens que je connais sera juste une motivation supplémentaire.
GOATHIER DENIS DE RETOUR À PARIS.
C’était écrit… 🥹 https://t.co/2otBst1HUv
— PARISII – Kop of Paname (@KOP_PARISII) February 28, 2025
« On se sent très seul mais j’ai été très bien entouré »
Rembobinons en arrière : vous n’avez pas eu de club depuis la fin de saison dernière. Que s’est-il passé exactement ?
L’été dernier, j’avais la volonté, pour des raisons sportives et extrasportives, de tester le marché européen. J’étais conscient que ça n’allait pas être facile car je sortais d’une saison individuelle compliquée. J’ai eu quelques contacts au cours de l’été mais rien de très concret, ni intéressant. En terme de timing, si tu veux tenter ta chance en Europe, tu es obligé de te fermer d’abord au marché français. J’ai démarré la présaison avec Nanterre, avec qui ça se passait très bien, mais j’ai ensuite été blessé au mollet. C’est ce qui m’a empêché de faire une pige à un moment donné pour reprendre le rythme, vu que je ne me suis pas entêté à partir absolument à partir à l’étranger. Un pépin physique tombe toujours mal mais encore plus à ce moment-là… Ça m’a mis en dehors du marché pour quelques semaines.
J’ai repris l’entraînement fin décembre et j’ai pu reprendre le rythme grâce au BCM Gravelines-Dunkerque, que je remercie du fond du cœur, qui m’a accueilli comme si j’étais un joueur du club. J’ai pu me remettre en forme, réintégrer une équipe et ça a son importance mentalement. Même si je ne faisais pas les matchs, j’ai retrouvé une routine d’entraînement. Si je suis aujourd’hui en forme, c’est en grande partie grâce au BCM.
La semaine dernière, j’ai pu participer à un stage avec l’équipe de France 3×3. Ça a été une super expérience, ça faisait partie de mes objectifs depuis pas mal de temps. Étant donné que je n’avais pas de club, c’était l’opportunité de refaire parler de moi et montrer que j’étais en forme. Et arrive cette signature à Bourg-en-Bresse qui a fait appel à moi suite à tous les pépins physiques dans leur effectif…
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Comment vit-on la blessure quand on est sans club ? Pour le coup, cela ressemble à la double peine…
C’est sûr qu’on se sent très seul… Ma chance, c’est que je suis très bien entouré, je suis resté faire ma rééducation au One Ball, là où le Paris Basketball s’entraîne. Mais quand on voit la saison qui commence sans nous, qu’on se dit qu’on devrait être dans des préparations de match, penser à l’adversaire et qu’on reste sur le côté les week-ends à regarder les autres jouer, ce n’est pas facile. C’est ça qui créé encore plus de manque. Cela n’a pas été agréable à vivre mais il faut savoir se servir de ces moments, l’utiliser pour ma reprise à Bourg et pour la suite de ma carrière. Je pense que c’est quelque chose qui va m’aider. En tout cas, il faut savoir trouver des solutions, continuer à bosser, pas juste se morfondre sur son sort. Il faut savoir aussi prendre du recul sur la situation, sur cette première partie de carrière, faire un bilan. Ça offre des opportunités que je n’ai pas eues depuis des années. Il faut avancer.
Quel est le bilan que vous tirez de votre première partie de carrière alors ? Etes-vous là où vous l’espériez ?
Ce n’est pas une carrière parfaite mais je suis extrêmement fier de ce que j’ai fait jusqu’à présent. Bien sûr qu’on en veut toujours plus mais je suis franchement fier de mon parcours. Que ce soit plus jeune, au Havre, ou à Paris, il y a eu pas mal de chemin parcouru et il en reste encore beaucoup. Je suis fier de la façon dont j’ai grandi, des gens que j’ai rencontré, de la marque que j’ai pu laisser à certains endroits, de la marque que certaines personnes ont laissé sur moi. Quand je parlais de « bilan », c’est à la fois en tant que joueur et en tant qu’homme.
« J’étais un joueur avant Paris et je resterai un joueur après Paris »
Diriez-vous que cette période a été le moment le plus difficile de votre carrière ?
Je ne sais pas, je vais botter en touche… D’un point de vue sportif, c’est une épreuve, ça n’a pas été facile mais j’ai voulu prendre ce risque. Je savais à quoi je m’exposais. Si j’avais voulu avoir la sécurité, j’aurais étudié les contacts en Betclic ÉLITE dès le début de l’été. Honnêtement, je n’ai pas de regrets au final. Je sais pourquoi j’ai fait ces choses-là, ça a été réfléchi. Aujourd’hui, bizarrement, sans avoir joué, je me sens mentalement beaucoup plus fort qu’avant. Dans l’adversité, il sort souvent des belles choses.
Vous sortez d’une aventure de six ans avec Paris, qui marquera durablement votre parcours. Comment avez-vous vécu la fin de l’histoire ?
Très bien. Honnêtement, la saison dernière a été compliquée… Individuellement, évidemment, puisque collectivement, ce n’est même pas la peine d’en parler (doublé Leaders Cup – EuroCup, ndlr). Inconsciemment, au fur et à mesure que l’année avançait, vu que j’étais en fin de contrat, je me suis dit qu’on arrivait au bout, que l’histoire était terminée et qu’il fallait que j’aille voir ailleurs. Paris est mon club de cœur, on a grandi ensemble, c’est une histoire de dingue mais je ne suis pas entêté. J’étais un joueur avant le Paris Basketball et je resterai un joueur après le Paris Basketball. Je n’allais pas rester à Paris à tout prix. Une saison à ne pas jouer, c’est difficile et je sais que je n’ai pas envie de revivre ça. Sachant que le club allait en EuroLeague et allait continuer à grandir, ça me semblait logique d’aller ailleurs pour continuer à me développer. Cela dit, ça s’est très bien fini avec Paris. J’ai reçu beaucoup d’hommages, beaucoup d’amour à tous les niveaux du club. Ça a permis de ne garder que les bons souvenirs.
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Vous qui avez connu l’ascension de Paris de l’intérieur, arrivez-vous encore à être surpris quand vous les voyez dans le Top 4 de l’EuroLeague ?
Top 4, je n’aurais peut-être pas dit à ce point-là… Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui ont envie de voir Paris enfin s’effondrer mais ça n’arrivera pas. Ce groupe a quelque chose en plus, et c’est ce qui nous a permis de faire une super saison l’an dernier. Après, j’avoue être surpris de les voir aussi tôt, je n’aurais pas mis une pièce là-dessus. Je ne les voyais pas du tout faire une mauvaise saison en EuroLeague mais être dans le Top 4, c’est très fort pour une première année !
« Tout vient à point à qui sait attendre »
Comment votre signature s’est déroulée avec Bourg-en-Bresse ?
Ils m’ont contacté en début de semaine alors que j’étais encore à Gravelines. Ils m’ont demandé si ça me tentait. Évidemment que j’étais partant ! J’ai dû appeler Jean-Christophe Prat pour lui annoncer que j’allais jouer contre lui dans deux semaines (Bourg – Gravelines le 8 mars, ndlr) et que je ne pourrais pas être à l’entraînement l’après-midi.
Le coach @JLBourgBasket F. Fauthoux revient sur le choix de G. Denis et révèle que la question s’était déjà posée après le départ de M.Ngouama pic.twitter.com/Z5Zgq2WX6N
— Ghislain Gros (@GhislainGros) February 28, 2025
Quels sont les objectifs pour cette fin de saison ?
Déjà, il y a la Coupe de France. On a un gros mois de mars, où il faut engranger un maximum de victoires. On veut terminer le plus haut possible, accrocher un Top 4 pour avoir l’avantage du terrain en playoffs. Je n’ai pas eu de discussion précise sur les objectifs du club mais je n’en ai pas vraiment besoin. Quand on est à la JL Bourg, qu’on sort d’une saison comme celle de l’an dernier, ça me parait évident… En tout cas, j’ai hâte de jouer avec la JL. Il va falloir s’intégrer rapidement, ce n’est jamais facile, mais c’est exactement le genre de défi que je recherchais.
Cela prouve que ça valait la peine d’attendre d’un côté… Vous terminez chez un membre du Top 5 donc vous retombez bien sur vos pattes…
Dans ma famille, on a un dicton : « Tout vient à point à qui sait attendre. » Là, il fonctionne bien. Mais on ne sait jamais si l’on va dans une bonne ou une mauvaise situation. Si j’avais eu un pépin physique en étant dans un club, je ne sais pas quelles auraient été les conséquences, cela aurait peut-être été une mauvaise situation. Aujourd’hui, j’arrive en cours de saison mais j’ai l’impression qu’on a envie de m’impliquer dans le jeu, c’est agréable.
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Ce qui doit être agréable aussi, c’est de retrouver Ékinox… Vous avez été champion d’Europe dans cette salle, cela vous rappelle des bons souvenirs ?
(il rit) Oui, on a connu des bons moments là-bas l’an dernier ! Mais bon, il faut avancer… C’est du passé maintenant. Bien sûr que je n’oublie pas, qu’il y a des bons souvenirs ici, qu’il faut savoir les garder en mémoire et on en a bien profité l’an dernier mais c’est une nouvelle saison aujourd’hui. En tout cas, ce n’est pas une salle désagréable et j’étais plutôt content d’être ici en arrivant. Je sentais qu’il y avait des bonnes vibes !
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