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ITW Isaïa Cordinier : « Je pense que je peux être très bon en Europe dans un rôle de two-way player »

EuroLeague - Auteur d'un début de saison très convaincant avec la Virtus Bologne, Isaïa Cordinier a écœuré l'ASVEL version Gianmarco Pozzecco vendredi soir à l'Astroballe. Avec le panier de la gagne et ses 20 points à 7/8, l'international français a signé son meilleur match en EuroLeague. Entretien.
ITW Isaïa Cordinier : « Je pense que je peux être très bon en Europe dans un rôle de two-way player »
Crédit photo : Matteo Marchi

« Malheureusement, la France n’a que deux équipes d’EuroLeague », souriait Luca Banchi, le technicien de la Virtus Bologne, au moment d’évoquer la performance majeure d’Isaïa Cordinier à l’Astroballe (20 points à 7/8, 1 rebond, 2 passes décisives, 3 interceptions et 1 balle perdue pour 24 d’évaluation en 30 minutes). « Il a été très solide lors de nos deux matchs en France mais il faut maintenant voir s’il est capable de réaliser ça ailleurs qu’ici. Sa performance est dans la continuité de ce qu’il nous montre depuis le début de la saison. Grâce à son éthique de travail et son attitude, nous avons énormément de confiance en Isaïa. Tous les jours, il montre sur le terrain qu’il veut progresser et passer au niveau supérieur. Il a très bien démarré la saison et j’espère qu’on sera en mesure de lui donner tous les outils nécessaires pour montrer son potentiel. »

Depuis qu’il est arrivé à Bologne, l’ancien entraîneur de la SIG Strasbourg a fait d’Isaïa Cordinier l’un des éléments majeurs de son effectif (26 minutes). S’il y avait un trophée de MIP en EuroLeague (meilleure progression), alors l’arrière azuréen pourrait y prétendre (de 6,6 points à 44% et 1,6 passe décisive en 17 minutes à 11,2 points à 60% et 4,2 passes décisives de moyenne). Après une longue discussion avec Stéphane Risacher sur le parquet de l’Astroballe, l’arrière de la Virtus (depuis 2021) a pris le temps vendredi soir de répondre à nos questions.

Isaïa, le match a été disputé mais vous repartez en Italie avec une grosse victoire…

Oui. On s’est battu et on a tenu le coup. C’était un match intense, où l’ASVEL n’a rien lâché. Nous, on n’a pas fait les choses parfaitement mais au final, on accroche une victoire à l’extérieur et c’est super important pour la suite.

Personnellement, on vous a vu actif des deux côtés du terrain : en défense, comme d’habitude, mais aussi avec votre record offensif en carrière EuroLeague (20 points)…

La joie d’Isaïa Cordinier après la victoire bolonaise à l’Astroballe (photo : Matteo Marchi)

Dans le travail que je fais, j’essaye de mettre l’accent sur le fait d’être un two-way player, soit à la fois en attaque et en défense. Je pense que je peux être très bon en Europe dans ce rôle-là. Après, c’est aussi mes coéquipiers et le staff qui me donnent de la confiance. Mais il faut continuer à travailler.

Avez-vous senti quelque chose de nouveau chez l’ASVEL avec Gianmarco Pozzecco ?

Avec le profil du nouveau coach qui allait jouer sur l’émotion et l’énergie, on savait que ça allait être un match piège. On est vraiment content d’en être sorti, ça montre qu’on a du caractère et il faut qu’on continue.

« J’ai passé un petit step dans la hiérarchie à Bologne »

Votre début de saison EuroLeague n’est pas passé inaperçu, où on voit que vous avez déjà franchi un palier avec la Virtus. Avez-vous le sentiment d’avoir des choses à prouver à ce niveau-là après une première saison inégale ?

Des choses à prouver, je ne sais pas. Je suis là pour progresser, année après année. Après, franchir un palier, oui, j’ai déjà passé un petit step dans la hiérarchie. Pour l’instant, ça me réussit mais il ne faut pas que je me repose sur mes lauriers. C’est la progression de ma carrière. J’ai choisi de rester à Bologne pour pouvoir le faire et pour le moment, ça se passe bien.

Un Isaïa Cordinier record gâche la première séduisante de l’ASVEL version Pozzecco

Luca Banchi disait que vous étiez bon à chaque fois que vous veniez en France mais qu’il faut l’être ailleurs maintenant.

À Monaco, je n’ai pas fait un super match non plus (il sourit). J’aime toujours revenir jouer en France. J’aurais aimé jouer contre Timothé (Luwawu-Cabarrot, son grand ami de la formation antiboise) ce vendredi mais c’est comme ça.

Comment avez-vous vécu le changement de coach imprévu entre Sergio Scariolo et Luca Banchi en septembre ?

Derrière Toko Shengelia, Isaïa Cordinier a le deuxième plus gros temps de jeu de la Virtus Bologne cette saison (photo : Sébastien Grasset)

C’était un peu fou au niveau du timing ! Personnellement, je l’ai appris dans la voiture juste avant de partir en tournoi à Munich, c’était un peu spécial. Mais on sait que c’est le business et que c’est comme ça que ça fonctionne dans le monde du sport maintenant. C’était juste une question d’adaptation. Le coach qui est arrivé a fait ça très intelligemment, Luca Banchi a mis sa patte petit à petit, jour après jour, semaine après semaine. Pour le moment, ça nous réussit car on voit qu’on a une très bonne alchimie. Il faut qu’on le protège.

« Avec les Bleus, il ne faut pas s’apitoyer sur notre sort »

27 août – 27 octobre : cela fait deux mois jour pour jour que l’équipe de France s’est faite sortir de la Coupe du Monde par la Lettonie de… Luca Banchi. La déception est-elle désormais digérée ?

Pour ma première compétition internationale, je suis passé assez vite du rêve au cauchemar. Il faut aller de l’avant. Avec l’équipe de France, il y a les Jeux Olympiques à la maison qui arrivent. Il ne faut pas s’apitoyer sur notre sort, on a pris une claque mais ça va nous servir pour la suite. Il faudra gagner sa place mais j’ai confiance en l’équipe de France pour rebondir.

Isaïa Cordinier, l’éclaircie dans le ciel jakartanais

Les Jeux Olympiques, est-ce forcément l’autre objectif majeur de votre saison ?

Bien sûr que c’est un objectif. Mais se projeter aussi loin, je ne sais pas si c’est la bonne solution. Il faut déjà penser à notre équipe : championnat, EuroLeague, les calendriers sont super-chargés. Je vais prendre match après match, continuer de progresser, de travailler, voir les vidéos, etc, et après, le terrain parlera.

L’œil de Lassi Tuovi, entraîneur adjoint à la Virtus Bologne

« Son début de saison est sensationnel. Ce n’est pas seulement qu’à propos des points qu’il peut marquer, comme ce vendredi soir, ou des choses qu’il fait en attaque. Mais il faut surtout dire qu’il défend à chaque fois contre les meilleurs extérieurs adverses. Tous les jours à l’entraînement, avant chaque match, il montre un très haut niveau de professionnalisme et un excellent état d’esprit. C’est le plus important. Derrière, les résultats viennent automatiquement. Nos deux matchs à Monaco et à Villeurbanne lui ont donné des signaux forts pour le futur, notamment en vue de l’équipe de France. Il va être très bon, de bonnes choses vont arriver. »

Propos recueillis à Villeurbanne,

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