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« C’est un petit rêve qui se réalise » : qui est Garance Rabot, l’invitée surprise des Bleues ?

En février 2024, elle n'avait encore jamais atteint la barre des 10 points en LFB. Un an après, Garance Rabot s'apprête à découvrir l'équipe de France féminine, convoquée par Jean-Aimé Toupane pour les matchs contre l'Irlande et Israël. Partez à la découverte de la guerrière de Lattes-Montpellier.
« C’est un petit rêve qui se réalise » : qui est Garance Rabot, l’invitée surprise des Bleues ?

Garance Rabot va découvrir l’équipe de France la semaine prochaine

Crédit photo : Guillaume Poumarède

Garance Rabot (22 ans) n’a jamais été convoquée en équipe de France juniors. Jamais apparue sur les radars des joueuses les plus attendues pour le futur du basket féminin français. En février dernier, alors que les Bleues s’envolaient pour le TQO, elle n’avait encore jamais dépassé la barre des 10 points en LFB.

Et pourtant, la voici désormais dans le grand monde.. Originaire de Gironde, révélée à Lattes-Montpellier où ses qualités athlétiques et sa polyvalence font des merveilles (8,2 points à 38%, 7,6 rebonds et 3,3 passes décisives pour 12,8 d’évaluation) pour compenser un profil physique parfois jugé atypique (1,78 m pour une poste 3-4), Garance Rabot a été appelée pour la première fois chez les Bleues. Elle figure ainsi dans la présélection de 16 joueuses pour les derniers matchs de qualification pour l’EuroBasket 2025.

« Un moment spécial, qui marque », glisse-t-elle, en se rappelant de ce 6 janvier où elle a vu son nom au milieu des vice-championnes olympiques. « Quand je l’ai appris, j’ai ressenti énormément de fierté. C’est un petit rêve qui se réalise ». Elle poursuit en racontant l’anecdote de cette annonce inattendue : « Je l’ai appris d’une façon un peu particulière. J’étais au bord du terrain avec quelques coéquipières le lundi, et je n’avais pas encore vu l’annonce. C’est Élodie Naigre qui m’a interpellée. En réalité, je l’ai découvert officiellement sur Instagram, en même temps que mes coéquipières. Bien sûr, on avait ensuite reçu la convocation officielle, et mon coach m’en avait déjà parlé un peu avant. »

Elle rejoindra ainsi sa coéquipière, Romane Bernies, lors du prochain rassemblement des Bleues. L’équipe de France affrontera l’Irlande le jeudi 6 février à 19h15 au Colisée de Chalon-sur-Saône, puis Israël le dimanche 9 février à Riga, en Lettonie. Ces deux rencontres marqueront la fin de la phase de qualification pour la compétition européenne. Pour l’heure, le bilan des Bleues est parfait, avec quatre victoires en autant de matchs. Sauf cataclysme, les tricolores composteront leur billet pour le championnat d’Europe grâce à une victoire contre l’Irlande.

Cette sélection en équipe de France est une belle récompense pour le travail accompli par Garance Rabot jusqu’ici, ainsi que pour sa progression constante. Cependant, la jeune joueuse garde les pieds sur terre : « Ce n’est qu’une première sélection, donc il y a bien sûr beaucoup de fierté, mais je sais que le chemin est encore long. J’ai encore plein de choses à accomplir et à prouver. »

Ses débuts

Garance Rabot découvre le basket en Gironde, où elle fait ses premiers pas à La Brède avant de rejoindre Saint-Delphin, à Villenave-d’Ornon. Par la suite, elle intègre le centre de formation de L’ASVEL, une étape marquante dans son parcours. « Je suis arrivée à Lyon lors de ma dernière année en U18, avant d’y passer deux années en catégorie espoir. J’en garde uniquement de très bons souvenirs, car j’y ai énormément appris. Rejoindre l’ASVEL a été un vrai tournant dans ma carrière : cela m’a permis de franchir un cap et de me rapprocher du haut niveau. »

Garance Rabot lors de son passage au centre de formation de l’ASVEL

Elle insiste également sur l’importance des rencontres faites durant cette période : « J’ai eu la chance d’être entourée par d’excellents coachs. C’est aussi là que j’ai rencontré Valéry Demory (coach actuel du BLMA), qui a joué un rôle déterminant pour m’amener là où je suis aujourd’hui. » Cette période a permis à son entraîneur de la repérer, tout en lui transmettant son savoir. Alors qu’elle s’entraînait et jouait avec l’équipe professionnelle de Lyon, Garance n’a pas hésité longtemps lorsque Valéry Demory l’a contactée pour qu’elle rejoigne son nouveau club, le BLMA.

Une nouvelle étape avec le BLMA

Les débuts professionnels de l’ailière à Montpellier ont été une découverte, malgré les quelques apparitions avec l’équipe professionnelle pendant sa formation. « C’est très différent d’être professionnelle à plein temps, que de jouer avec l’équipe pro tout en étant encore espoir. J’ai énormément appris cette année-là. »

Elle poursuit en soulignant l’importance de son environnement : « J’ai eu la chance d’évoluer dans une équipe composée de joueuses très expérimentées, dont certaines étaient internationales, lors de ma première saison. Leur présence a été précieuse pour moi. J’ai beaucoup observé et appris. » Un début riche en apprentissages, marqué par des opportunités décisives et des modèles inspirants, qui ont contribué à forger la joueuse qu’elle est aujourd’hui.

Une progression continue

Après trois saisons passées au BLMA, la progression de Garance Rabot est indéniable, tout comme son intégration au sein de l’équipe. Elle reste fidèle à son objectif principal : aider ses coéquipières grâce à ses qualités et contribuer au collectif.

« Mon rôle a évolué au fil des trois années, mais ce qui n’a pas changé, c’est la confiance que le coach m’accorde depuis le début. Pour moi, c’est essentiel. J’ai également la chance d’avoir des coéquipières qui croient en moi, me poussent à progresser et me donnent des conseils précieux. » Elle illustre cela : « Élodie Naigre m’a aidée à corriger mon shoot, ce qui a été très important. »

Garance Rabot en 2022/23, sa première saison avec Lattes-Montpellier (photo : Guillaume Poumarède)

La future internationale françise évolue dans un cadre idéal pour continuer à performer et à progresser. « Avec cette confiance autour de moi, je peux saisir les opportunités qui se présentent en match. J’ai beaucoup progressé en attaque, ce qui m’a permis de prendre davantage de responsabilités. »

 La Girondine reconnaît que son principal axe de progression est la régularité. Bien que ses performances soient déjà plus qu’encourageantes, la jeune joueuse reste lucide sur ses priorités : « Faire une bonne performance, c’est bien, mais être capable de les enchaîner tout au long de la saison, à chaque match, c’est encore mieux. »

37 d’évaluation, le tournant

Le 25 février 2024, le match contre Basket Landes a été un moment marquant de sa carrière, avec une performance impressionnante : 22 points, 13 rebonds, 5 passes décisives et 6 interceptions pour 37 d’évaluation . Cette rencontre a été un véritable tournant dans sa carrière, renforçant sa confiance et son impact sur le terrain. Elle a permis de mettre en lumière ses qualités et a sans doute influencé la manière dont les autres perçoivent son jeu. Ce match a représenté un cap décisif, où elle a senti qu’elle franchissait une nouvelle étape dans son évolution en tant que joueuse.

« Peut-être même que cette semaine-là dans son ensemble a été spéciale, car il y a aussi eu le match contre Beşiktaş. On traversait une période compliquée au BLMA avec beaucoup de blessures et quelques départs. Forcément, quand on joue à seulement 5 ou 6 pros, il y a plus d’espace sur le terrain, et on joue avec davantage de sérénité et de confiance, voire plus libéré. Personnellement, j’étais dans de bonnes conditions pour m’exprimer. »

Auparavant, elle était cantonnée à 2,9 points de moyenne. Mais la blessure de Kyara Linskens et le départ de Marième Badiane vers le Fenerbahçe Istanbul ont ouvert une fenêtre d’opportunités, qu’elle a su saisir ! Quelques semaines plus tard, elle récidivait avec un second trophée de MVP de la journée grâce à un joli 30 d’évaluation chez La Roche Vendée.


La saison de Lattes-Montpellier

Le BLMA réalise un début de saison contrastée, marquée par des moments forts et des défis. Cet exercice 2024/25 a été celle des changements, avec un effectif largement renouvelé et de nombreuses arrivées. L’équipe a démarré le championnat sur une excellente dynamique, enchaînant les victoires, avant de connaître une période plus difficile avec plusieurs défaites. Malgré ces hauts et ces bas, le groupe reste soudé et lucide sur ses forces et ses faiblesses, ce qui lui permet de progresser et de s’améliorer constamment.

Néanmoins une déception reste majeure pour Garance Rabot : « L’élimination en Coupe de France a été un coup dur pour nous (53-54 contre Charnay à domicile), car c’était clairement l’un de nos objectifs. Mais nous avons su nous reconcentrer sur le reste de la saison. »

 Le championnat, particulièrement compétitif cette année, ne laisse aucune place à l’erreur : « Les cinq premières équipes sont très proches les unes des autres au classement. Cela rend chaque match important, car tout le monde peut battre tout le monde, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. »

 Sur le plan individuel, elle aspire à poursuivre sa progression et à contribuer à la réussite collective. L’objectif collectif est clair : aller le plus loin possible et, pourquoi pas, viser un titre cette saison.

Samedi dernier, elle a notamment croisé la route de son club formateur, l’ASVEL. L’occasion de montrer aux Lyonnaises sa nouvelle dimension (17 points, 7 rebonds et 3 passes décisives. « C’est toujours sympa de jouer contre son ancien club. C’est un match qui a forcément une saveur un peu spéciale, mais au final, cela restait une rencontre comme les autres. Comme à chaque match, mon objectif était de tout faire pour aider mon équipe à gagner. »

Objectif Sopron

Le BLMA s’est récemment qualifié pour les quarts de finale de l’EuroCup Women, une compétition majeure pour le club. En quart de finale, le BLMA aura droit à un grand défi : Sopron, champion d’Europe 2022. L’EuroCup représente à la fois une vitrine prestigieuse et une opportunité de démontrer le niveau de l’équipe face à des adversaires européens de haut calibre.

Les Gazelles peuvent rêver grand en EuroCup (photo : FIBA)

Garance Rabot se montre lucide face au défi qui les attend : « Affronter Sopron ne sera pas facile, c’est une équipe solide, mais nous savons ce que nous devons faire pour rester compétitives. Nous avons appris de nos erreurs passées, notamment après la défaite contre Rutronik Stars Keltern, chez elle durant le match allé (62-56). Depuis, on a su réagir et décrocher notre qualification pour les quarts.» Jouer le match retour à domicile pourrait également être un atout décisif pour l’équipe : « Avoir nos supporters avec nous nous donne un boost supplémentaire. Il faudra être sérieuses, intenses et ne pas retomber dans nos travers. C’est la dernière ligne droite. »

Ses envies

Ses ambitions pour cette saison sont définies : « Remporter un titre, voire deux, et vivre ma première sélection avec l’équipe de France. Je veux aussi continuer à performer et progresser. C’est vraiment ce qui me motive. »

 Elle partage également une vision plus large de ses aspirations tant dans le championnat de France qu’un premier pas en Euro League : « À long terme, mon objectif est de gagner des titres, et si c’est avec le BLMA, ce serait encore mieux. Ce serait une immense satisfaction de contribuer au succès du club. Tout compétiteur aspire à évoluer dans les plus grandes compétitions. »

Quant à son avenir avec l’équipe de France, elle se montre à la fois ambitieuse et posée : « Avec la sélection, j’aimerais voir jusqu’où cela peut me mener. Cependant, je ne me mets pas trop de pression à ce sujet. Je prends les choses étape par étape. » Un discours équilibré, marqué par une ambition personnelle affirmée, un esprit collectif fort tout en restant ancrée dans la réalité.

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